Kouki et ses hommes n'auront plus d'alibi. A Gafsa, il leur faut une réaction salutaire pour rattraper une partie des points perdus. Prendre le plus de points possibles avant l'achèvement de la phase aller. Un objectif transformé en challenge pour des Clubistes méconnaissables depuis le derby. Cela dit, le défi commence vendredi à Gafsa face à des locaux qui ferment la marche du classement et qui comptent sur le choc psychologique imputable au changement d'entraîneur pour retrouver des couleurs. Le Club de Bab Jedid s'en sortira-t-il cette fois-ci ? C'est difficile à dire vu que ce CA-là est un peu comme docteur «Jekyll et Mister Hyde» : bon quand on s'y attend le moins, mauvais quand tout indique une reprise en main. Bref, le onze clubiste doit à tout prix enrayer une mauvaise série pour espérer revenir dans les hautes sphères. Il n'est pas ici question de séduire seulement mais d'imposer sa loi fût-ce au prix d'un froid réalisme. Les scores de «4-0» infligé au ST et de 5-0 à la JSK doivent forcément servir de référence. Il ne s'agit pas là de matchs aboutis, mais de la conjugaison de plusieurs facteurs tels que la concentration, la persévérance, la densité dans le jeu, le pressing, l'application, la détermination et la projection vers l'avant. Laisser la possession tantôt Il faut relativiser parfois. Faire la politique de ses moyens peut avoir du bon, sachant que les blessures à profusion ont réellement pénalisé un onze à la recherche de stabilité et d'automatismes. Sauf qu'ici, l'absence de repères n'est pas l'unique carence dont souffre le CA. Quand on défie un adversaire mieux nanti que soi, mieux vaut jouer à la tortue plutôt qu'au lièvre. Focaliser sur les points forts de l'adversaire en vue de museler ses atouts. Inutile donc a priori de s'épuiser en partant tout de suite à l'attaque, mieux vaut laisser l'opposant dévoiler d'éventuelles failles au fil de la rencontre. Car à la différence de la saison passée, le champion sortant ne dispose pas à l'heure actuelle de joueurs qui allient vivacité et percussion. Il faut dire qu'à ce niveau, Zouheir Dhaouadi, Abdelmoumen Djabou et Saber Khelifa manquent cruellement au CA. Une accélération interminable démarrée dans sa moitié de terrain, le sens du dribble, un crochet déroutant suivi d'une frappe enveloppée. Puis une autre course fulgurante suivie d'un renversement dans le paquet, que de qualités dont le CA ne dispose pas à l'heure actuelle. D'où la recherche d'un style de jeu en rapport avec les profils sous la main. Chercher la bonne formule, l'association payante (point d'équilibre), Nabil Kouki doit se creuser les méninges et ne pas se tromper de choix. Bloc défensif complémentaire, présence athlétique conjuguée à la valeur technique, ce n'est pas évident à mettre en place, à harmoniser. Il faut du temps. Sauf que Kouki est déjà attendu au tournant. Il a déjà grillé un joker à Gabès et il abattra à Gafsa ses dernières cartes dans la course aux premières loges. Aucune circonstance atténuante ne viendra l'absoudre à l'avenir. Même volet stratégie de jeu, la tentative d'implantation du 4-3-3 a vécu. Le 4-4-2 qui a fait le crédit du coach par le passé doit être de mise. Maintenant, pour gagner, il faut aussi marquer. Vu la méforme de Meniaoui, Kouki est encore à la recherche de ce buteur providentiel susceptible d'émerger au sein de l'équipe. Car tant que le CA n'aura pas une attaque plus percutante, il ne faut pas s'attendre à des miracles. La réponse pourrait provenir de Yoann Touzghar, talentueux mais encore à la recherche de ses sensations et de sa place dans le dispositif préconisé. Idem pour Mourad Hedhli, actuellement en pleine «bourre». Mais seulement à l'entraînement et lors des dernières répétitions. Selon les derniers échos, il débutera le match à Gafsa aux côtés de Nater, Khalil et Ouedherfi. Par contre, Seidu Salifu gardera le banc, tout comme Wissem Ben Yahia et Brahim Chenihi. L'international algérien, blessé depuis l'avant-tournoi de l'Unaf, sera vraisemblablement lancé en cours de jeu, tout comme son alter-ego offensif, Laasâd Nouioui. Pour revenir aux bases arrières, Ala Bouslimi glisserait sur le flanc gauche (à la place de Mikari blessé) alors que la charnière serait formé du duo Ifa-Coulibaly, voire Ifa-Tka. Enfin, côté opposé, Oueslati sera reconduit, et ce, en dépit d'un rendement jusque-là moyen. D'ailleurs, ces derniers temps, les puristes n'ont pas manqué de souhaiter vivement le retour de Agrebi et Haddedi sur les flancs...