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‘'Habib Achour''... La fibre syndicaliste, pure et dure
LU POUR VOUS
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 12 - 2015

Mohsen Achour retrace l'itinéraire d'un défenseur invétéré des droits des travailleurs, non seulement contre l'occupant au temps du protectorat français, mais même contre le système fondé par son ancien compagnon de lutte pour l'indépendance, Bourguiba, devenu Chef de l'Etat. Toute sa vie, Habib Achour en fut honoré, mais il en paya aussi le prix fort.
Les choses sérieuses commencent en 1944, en pleine guerre mondiale, sous l'occupation française, quand Hbib Achour (Hbib, pas Habib, insiste l'auteur qui se décrit plutôt comme acteur car il est le neveu du syndicaliste), quitte la Confédération générale des travailleurs (CGT), choqué par le discours discriminatoire des orateurs français. Un pas radical que certains disent spontané, puisque Achour était considéré comme un homme d'action qui réagit au quart de tour, mais que d'autres estiment profondément mature et argumentent que Achour était influencé par Farhat Hached, son alter ego réputé stratège de haut vol. Tous deux auraient alors saisi l'occasion du clash avec les Français pour signifier l'indépendance de la représentation syndicale des travailleurs tunisiens.
Des péripéties qui balisent l'histoire de la Tunisie
Hbib Achour, donc homme d'action, fonceur et courageux, et Farhat Hached qui brillait par son calme de stratège ; deux compagnons inséparables de lutte qui sont ainsi les cofondateurs de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) en 1946 à partir des syndicats autonomes (autorisés par la loi française) qu'ils ont créés à Sfax, Gafsa, Gabès et Médenine. C'est de là qu'ils ont associé la lutte ouvrière au combat pour l'indépendance, assimilant la centrale à une force de proposition après avoir scellé une alliance avec le Néo-Destour. En 1951, l'UGTT adhère à la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et devient, désormais, cette voix appelant partout dans le monde à l'indépendance de la Tunisie. Une tradition de résistance et d'engagement qui passera de génération en génération.
Les péripéties se suivent au cours de ces années de lutte à la fois ouvrière et patriote, souvent coupées de périodes de détention plus ou moins longues. Le premier épisode signifiant la naissance des divergences entre ces deux pôles commença en 1954 quand Mohamed Ben Salah (bourguibiste) brigue la direction de l'UGTT alors que Achour est en résidence surveillée mais promet de la ‘'rendre'' sitôt que celui-ci sera libéré mais, en 1956, quand Achour devient libre, Ben Salah fait volte-face, causant une scission douloureuse entre UGTT et UTT. Pourtant, la réunification est incontournable en 1957 quand Achour et Ahmed Tlili font cause commune.
Ce n'est pas fini. En 1965, le Pouvoir refait un autre coup, cette fois avec Mohamed Sayah qui remue ciel et terre pour soumettre l'UGTT aux comités de coordination du Parti socialiste destourien (PSD), bras politique de Bourguiba.
En 1977, c'est l'UGTT qui renverse la table à cause de sa mise à l'écart de la rédaction du Pacte National. Une crise qui conduit la Tunisie aux événements du 26 janvier 1978 ( le jeudi noir) où le colonel Ben Ali s'illustre pour la première fois dans l'actualité en orchestrant les représailles. Comme en écho au 26 janvier 1978, c'est le 26 janvier 1980 qu'un commando attaque Gafsa avec l'intention de renverser le pouvoir. Et les épisodes macabres se suivent. En 1984, ce sont les ‘'émeutes du pain'' et, en 1985, c'est le blocage de la retenue de 1% que l'UGTT percevait pour ses fonds ouvriers qui enflamme la rue et conduit à l'isolement administratif de Achour. Suivent plusieurs mois de procès d'octobre 1985 à avril 1986 où Achour revient à la détention.
Ce n'est que le 8 novembre 1987 qu'il est libéré alors qu'une autre page de l'histoire de la Tunisie s'ouvrait sous le règne de Ben Ali qui préférera Ismaïl Sahbani à la tête de l'UGTT. Achour se retire dignement de la vie publique.
‘'Mon compagnon de lutte durant les temps de galère !''
Achour reste pourtant présent dans les esprits et, le 14 mars 1999, sa disparition soulève une vague d'émotion et d'éloges. ‘'Je me souviendrai toujours de Hbib Achour, cet homme à la silhouette imposante, prévenant avec les plus modestes et touché par les blessés de la vie. Intransigeant aussi, comme il l'était avec lui-même, fier, déterminé. Hanté par les épopées qui soulevèrent la Tunisie, hanté par la disparition de ses compagnons de lutte tombés sur le champ d'honneur'', comme l'auteur-acteur.
Un héritage qui s'étend hors de la Tunisie. Au sein de la CISL, il a longuement milité pour l'entrée de l'Organisation de la libération de la Palestine (OLP) au sein de la centrale syndicale internationale, il a tout fait pour mettre en contact les parties belligérantes au Liban, il a milité pour unifier les grands syndicats africains...
Pas moins de 28 témoignages dans l'ouvrage attestent que, toute sa vie, Habib Achour a été honoré par un nombre incalculable de personnalités tunisiennes et étrangères, dont Bourguiba qui reconnaissait en lui : ‘'Mon compagnon de lutte durant les temps de galère !''
L'ouvrage
‘'Habib Achour'', 246 p., mouture française
par Mohsen Achour
Edition à compte d'auteur, 2015
Disponible à la Librairie al Kitab, Tunis


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