«Rien à comparer avec l'Europe, et même là-bas, des clubs français ont laissé des plumes après leur participation en Ligue des Champions et en Europa league car ils n'ont pas un effectif suffisamment garni. En ce qui nous concerne, nous sommes appelés à disputer 7 matches en l'espace de 21 jours. Mais le problème ne réside pas uniquement sur l'aptitude des clubs tunisiens, au niveau des moyens humains, à gérer ou non la compétition. On part déjà du principe que le championnat tunisien est mal géré au niveau de son organisation, puisqu' il ne se passe pas un mois, sans que le calendrier ne subisse deux, voire trois modifications. C'est déjà une perturbation sur la programmation des matches et par conséquent la planification des entraînements. Deuxième point qui est relié, à savoir l'alibi qu'utilise la fédération, et permettez-moi d'utiliser le terme alibi, à savoir le calendrier international. Qu'il s'agisse cette saison de l'équipe nationale olympique ou du Chan, je tiens à signaler que ces échéances sont connues d'avance et que la fédération aurait dû établir, dès le départ, un calendrier du championnat national qui tienne compte de ces deux rendez-vous internationaux. On aurait pu établir des dates fixes des journées de la Ligue Une en tenant aussi compte des participations de l'Etoile en Coupe de la CAF. Je reviens à un point important, à savoir si nos clubs disposent ou non de moyens humains pour gérer un calendrier serré, à savoir disputer un match tous les trois jours. Ce problème touche 10 à 11 clubs tunisiens au moins. Car hormis les quatre grands, à savoir l'EST, le CA, l'ESS et le CSS, les autres clubs n'ont pas forcément les moyens de faire un turnover d'effectif, ni la logistique adéquate pour pouvoir disputer 7 matches en l'espace seulement de 21 jours. Quand on joue à ce rythme, on ne parle pas essentiellement de moyens de récupération, mais on évoque précisément la kinésithérapie. Durant cette période, on parle aussi de l'apport médical, à savoir les produits vitaminés. Il y a aussi le risque des blessures qu'il faut diagnostiquer et surtout soigner à temps. Car durant cette période, il y aura beaucoup de bobos, notamment d'ordre musculaire. De plus la fatigue va créer un état d'énervement. Par conséquent, la tension mentale va accroître la pression des résultats et tout le monde aura donc les nerfs à fleur de peau. Quant à l'infrastructure sportive, elle n'est pas adéquate. Bon nombre de stades disposent de terrains synthétiques et le reste en gazon naturel, mais à la limite du praticable. Fatigue et infrastructure accroîtront les risques de blessures, ce qui constituera un tournant du championnat. Et pour finir et en réponse à votre question, il y a un risque de reprendre la compétition avec un rythme accéléré. Personnellement, j'ai pris mes précautions en effectuant une préparation spécifique en augmentant la charge pour que mes joueurs soient affûtés.»