C'est une tradition à laquelle, qu'il pleuve, qu'il vente, que grondent les révolutions, ou que tonnent les tempêtes, on ne voudrait ni ne saurait manquer : celle du festival des oasis. Comme chaque année, la bonne ville de Tozeur époussette ses palmiers, active ses sources, fait flamboyer ses régimes de dattes, met au four sa mtabga, et se prépare à accueillir toute la Tunisie, mais aussi le monde entier. Car le Festival international des oasis, qui se déroule du 24 au 27 décembre, a toujours eu des ambitions au-delà des frontières. Pour cette 37e édition, Karim Cheraït, président du comité d'organisation, donne le ton : «En 2015, Tozeur frappera à la porte du monde avec une invitation au métissage des goûts, des couleurs et des cultures. Elle sera une terre de paix, qui accueillera à bras ouverts le local, le régional, le national et l'international. Le festival, cette année, s'empare de toute la ville avec une déferlante de rendez-vous participatifs et gratuits dans l'espace public. Musique, danse, cirque, gastronomie, activités ludiques et festives, occuperont les rues de Tozeur....Qu'ils soient artistiques, ou sportifs, ces rendez-vous promettent une multitude d'images, de sons, d'émotions...» Tout est dit, mais peut-être pas la magie de Tozeur, toujours renouvelée, la lumière poudrée de cette ville de brique à l'architecture millénaire, la ceinture des oasis, jardins qui cernent amicalement la cité, les jeux d'ombres de ses venelles sinueuses, les mystères des patios où des amoureux de Tozeur, venus du monde entier, aiment à venir se réfugier, et le chant du Bou Habibi, l'oiseau emblématique de la ville. On fêtera donc le Tozeur des enfants par des ateliers, des pièces de théâtre, des marionnettes géantes. Le Tozeur de la rue avec un carnaval, des processions de touaregs, et de troupes soufies. Le Tozeur des femmes, pour lequel un plateau cerné d'oueds est réservé : quatre voix féminines, qui chanteront le jazz, le fado, le flamenco, le malouf ou la pop. Et les nuits des oasis, avec Kel Assouf, dont le nom signifie en langue touareg «ceux de la nostalgie», et qui vient de Bruxelles, où le groupe a été formé par un musicien touareg exilé. Avec Bargou 08, expérience musicale née d'une épopée à travers les paysages musicaux populaires oubliés du nord et du sud tunisien. Avec le groupe Hess qui offre un concert de musique alternative sur fond de liberté. Avec Remake, groupe tunisien de World Music. Et enfin avec Zanzana découvert au festival de jazz de Tabarka en 2003, et qui a conquis un public fidèle d'amoureux du rock. Alors, que la fête à Tozeur soit totale, que dansent les palmiers, et que la 37e édition de cette rencontre en augure de nombreuses autres !