Il nous paraît que ce secteur est livré à lui-même et que personne ne l'encadre. Pourtant, c'est un secteur très connu et qui fournit des services de première nécessité à la population. Aussi bien les ménages que les commerçants (gargotes, marchands de pop-corn...). Vous l'avez compris, il s'agit du commerce des bonbonnes de gaz. Sur nos colonnes de La Presse, nous n'avons pas cessé, depuis des années, d'attirer l'attention des responsables sur la situation qui prévaut dans ce domaine. Aujourd'hui, il est plus qu'urgent de se pencher sur la qualité des prestations qui y sont rendues et, notamment, sur le plan de la sécurité. En 2013, les professionnels s'étaient mobilisés pour demander des primes et exiger des améliorations dans leurs rapports avec les sociétés de remplissage. Mais depuis, rien n'a bougé. C'est le calme plat, la stagnation, même. Or, bien des choses doivent bouger et bien des mesures doivent être prises pour moderniser les méthodes de travail et de gestion, particulièrement, au niveau de la distribution du gaz domestique. Actuellement, près de 150 distributeurs ont ce monopole. Ils emploieraient, de façon directe, autour de 5.000 personnes et, de façon indirecte, plus de 3.000 autres. Qui est responsable ? Les deux vis-à-vis (distributeurs et remplisseurs) se renvoient la balle sur la responsabilité de la dégradation des conditions de travail. Et cela se répercute sur la qualité des services que reçoit, au final, le citoyen. Qui est vraiment responsable de l'état lamentable de ces bouteilles de gaz livrées aux consommateurs? Pourquoi ne respecte-t-on pas le minimum de contrôle sur ces récipients ? Le Tunisien s'étonne de voir autant de laxisme à cet égard et ne s'explique pas pourquoi on continue à lui vendre des bonbonnes sales, déformées, rouillées. Comme on sait qu'elles passent dans plusieurs sites (restaurant populaires, gargotes, maisons, etc.), elles sont soumises à divers sorts. Le traitement réservé à ces objets est inqualifiable au point que lors des achats, on cherche la meilleure bouteille ; celle qui ne soit pas sale. Mais souvent, on n'a pas le choix. On est obligé de prendre une bonbonne à l'aspect plus que rebutant. Il y a, certes, des efforts pour les repeindre et offrir des produits répondant aux normes. Mais la majorité des distributeurs ne tiennent pas compte de ces exigences. Les responsables ne semblent exercer aucune pression pour instaurer les normes et rappeler les règles à appliquer dans ce domaine. Selon les distributeurs eux-mêmes, le ministère de l'Industrie assume l'entière responsabilité dans le contrôle des sociétés de remplissage. Mais tout le monde s'accorde à imputer la responsabilité de la bonne marche dans cette profession aux différents acteurs en présence. Question de sécurité Doit-on continuer à admettre la circulation de ces bouteilles? Celles qui sont mal en point doivent être retirées et remplacées par d'autres plus récentes. Il y va de la sécurité des utilisateurs. Les autres qui gardent encore des signes extérieurs de bonne santé doivent être entretenues (peintes et nettoyées). Une opération coup de poing est nécessaire. Il n'est plus question d'accepter ce laisser-aller. En faisant bouger ce secteur de cette manière, il est fort à parier que d'autres spécialités vont être redynamisées. N'oublions pas que certains drames sont dus au très mauvais état des bouteilles incriminées. Une campagne peut être menée par qui de droit pour sensibiliser à la nécessité de manipuler sainement les bouteilles de gaz domestique. Qu'on se rappelle l'expérience des bouteilles d'eau minérale en verre. Lorsqu'on avait voulu assainir le secteur on avait réussi. Les commerçants étaient tenus de ne reprendre que les bouteilles propres et en bon état. Aujourd'hui, l'eau minérale en bouteille de verre se porte à merveille. La même opération peut être menée pour les bouteilles de gaz domestique. Les marchands ne doivent livrer que des bouteilles en bon état et ne les récupérer que dans le même état. De façon progressive, on parviendra à nettoyer le circuit de toutes ces épaves inconfortables et inopportunes. Mais, faut-il le souligner, il est important d'exercer la pression qui se doit sur les différents intervenants tout en leur montrant l'intérêt qu'il y a à adopter de nouvelles méthodes de travail. Les usagers sont de plus en plus nombreux à s'abonner au réseau du gaz naturel, surtout, à cause des contraintes qu'ils rencontrent au moment de s'approvisionner en gaz domestique (pénurie, encombrement de bouteilles, leur aspect crasseux et répugnant, leur transport, etc.). Les programmes de la Steg en la matière ne bénéficient pas de suffisamment d'information auprès des abonnés. D'où l'importance de lancer des campagnes de sensibilisation et d'encouragement en faveur de ce produit plus pratique et plus propre : le gaz naturel.