Assainissement de la situation financière de l'unité de séchage du lait, arrêt de l'importation du lait en poudre, encouragement de l'exportation, telles sont les principales mesures décidées en faveur de la filière laitière et rappelées hier par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche dans un communiqué. Ces mesures, dont certaines ont été annoncées en début de semaine par le ministre Saad Seddik, portent sur l'arrêt de l'importation du lait en poudre, l'assainissement de la situation financière de l'unité de séchage, l'accélération des mesures de décaissement des impayés et la réouverture de cette unité qui fonctionnera à sa capacité maximale de manière à recevoir 4 millions de litres mensuellement. Il s'agit également de mener une campagne favorisant la consommation du lait et de ses dérivés et de résorber un excédent de 3 millions de litres de lait mensuellement, sur une période de trois mois en vue notamment de les distribuer aux familles nécessiteuses et aux élèves. Renforcer l'exportation Les mesures ont été prises lors d'une séance de travail tenue le 30 décembre, selon les précisions du ministère et prévoient également la simplification des procédures d'exportation et l'examen des possibilités de renforcer l'exportation des produits laitiers dans le cadre du fonds de promotion des exportations. Elles prévoient, en outre, l'intensification du contrôle sur le transport du lait frais vers les centres de collecte ainsi que sur les fabricants de fromages et autres dérivés du lait, afin de garantir l'utilisation du lait frais dans ces industries. D'autres mesures sont à l'examen, toujours selon le communiqué du ministère. Il s'agit particulièrement de la préparation d'une étude stratégique sur la filière et l'examen de la possibilité d'instituer une prime forfaitaire pour le séchage, dont l'étude a été confiée à une commission composée des ministères de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce et le Groupement interprofessionnel des viandes rouges et de lait. Saad Seddik avait annoncé lundi, la réouverture, le 6 janvier, de l'unité de séchage du lait de Mornaguia avec une production mensuelle de 4 millions de litres et l'achat par l'Etat de près de 10 millions de litres de lait (3 millions de litres par mois en moyenne). Il s'agit de trouver une solution définitive pour la gestion de l'excédent de la production de lait frais, surtout pendant la période de haute lactation où les centrales laitières réceptionnent quotidiennement 2,2 millions de litres de lait. Appel à un sit-in D'après le ministère de l'Agriculture, les centrales laitières disposent d'un stock de 52 millions de litres de lait qui n'a pu être écoulé sur le marché local. Les ministères de l'Agriculture et du Commerce assument l'entière responsabilité de la détérioration de la situation actuelle du secteur laitier, a souligné, d'autre part, l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche à Sfax dans un communiqué rendu public hier. «L'incapacité des centrales laitières qui ne peuvent plus gérer la quantité de lait produit sur le plan régional et la détérioration de la situation des producteurs laitiers témoignent de la situation critique du secteur», précise-t-on. L'Union a annoncé, au terme de la réunion tenue mercredi, l'arrêt de la collecte du lait dans les centrales laitières privées et les centrales des sociétés coopératives durant la matinée du 12 janvier. L'Union a appelé également à organiser un sit-in devant le siège du gouvernorat de Sfax pour protester contre cette situation alarmante, selon le communiqué.