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Pour une nouvelle politique d'inclusion
Les jeunes tunisiens
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 01 - 2016

«Les jeunes qui représentent près du tiers de la population, sont de plus en plus tentés par l'émigration et évoquent un avenir incertain dans leur pays. Environ 41% des jeunes désirent émigrer et 15% sont prêts à le faire clandestinement», écrivait le journal Le Monde dans sa livraison du 18 octobre 2007, en se référant à un rapport présenté le même jour devant les représentants des médias par le directeur général de l'Observatoire de la jeunesse et la coordinatrice générale du système des Nations unies en Tunisie. Moins de dix ans après, la situation n'a guère évolué et ses causes sont encore là. Pis, elles ont empiré et l'émigration clandestine à la recherche d'un eldorado terrestre a été remplacée par une nouvelle émigration à la recherche d'un autre paradis, avec ses houris, dans l'au-delà.
La révolution usurpée
Entre-temps, il y a eu « une révolution spontanée », déclenchée par des jeunes qui n'appartenaient ni aux partis politiques ni aux organisations nationales, avec un slogan porteur et significatif : «Emploi, liberté et dignité nationale». Une explosion de colère qui a gagné toutes les régions du pays, notamment celles ayant longtemps souffert de disparités et de marginalisation qui ont nourri des sentiments d'injustice chez les jeunes en proie au chômage et l'exclusion. En moins de quatre semaines, cette révolution a fini par triompher, au prix de plusieurs martyrs. Les milliers de jeunes tunisiens qui ont investi les rues pour crier leur ras-le-bol et qui ont cru tenir leur révolution, ont vite déchanté. Leur révolution a été usurpée et confisquée par de nouvelles forces politiques qui n'ont guère participé au soulèvement populaire. La lueur d'espoir fut fugace et la désillusion s'est installée dans les cœurs et dans les esprits.
Cinq ans après cette fameuse journée du 14 janvier 2011, décrétée fête nationale de la jeunesse, en commémoration de la révolution, le tableau est particulièrement sombre. Cette jeunesse qui attend beaucoup de sa révolution semble, aujourd'hui, désorientée face à une situation extrêmement confuse et emmêlée. Les jeunes tunisiens sont pointés du doigt en raison de leur implication dans des opérations terroristes. Ils sont entre 5.000 et 5.500 à avoir été attirés par les sirènes du jihad pour aller renforcer les rangs des organisations terroristes. Encouragés en cela par le laxisme du gouvernement de la Troïka, notamment, qui a déroulé le tapis rouge à des prédicateurs wahhabites venus propager leur doctrine rétrograde, prônant le jihad et la guerre contre les mécréants. Des imams radicaux, dont certains continuent à officier, ont transformé les mosquées en centres de mobilisation et d'embrigadement. Près de 2.000 d'entre eux ont été tués et d'autres croupissent dans les prisons syriennes.
D'autres, et ils se comptent par milliers ont pris le large attirés par les sirènes de l'eldorado européen. Ce désir d'émigrer et d'émigrer clandestinement a, toujours, constitué une réalité dans le milieu des jeunes depuis longtemps déjà. Le phénomène est d'autant plus inquiétant que la motivation la plus citée est l'absence d'avenir en Tunisie, puisque les raisons invoquées sont la recherche d'un emploi et l'amélioration de la situation sociale. Il s'est accentué au cours des dernières années à cause de la frustration et la déception face à cette réalité cruelle et crue qui prévaut dans le pays. Ils sont frappés de plein fouet par le chômage et sont les premières victimes de la dégradation de l'économie nationale. Certains ont péri, d'autres se sont trouvés rassemblés dans de véritables camps de concentration sur l'autre rive de la Méditerranée, ou placés en détention, en proie à de graves difficultés et à une humiliation sans fin. Rares sont ceux qui ont réussi à se frayer un chemin dans les méandres de cet eldorado rêvé.
Une société qui diabolise ses jeunes
Les partis politiques ne semblent pas accorder de l'importance aux véritables préoccupations des jeunes. Les dernières élections législatives et présidentielle ont démontré que les jeunes se désintéressent de la politique. Moins de 20% des 18-29 ans ont voté. Un désaveu pour toute la classe politique. Lors de son congrès dit consensuel organisé les 9 et 10 janvier à Sousse, Nida Tounès a fait face à une révolte de ses jeunes qui se sont trouvés exclus par plus âgés qu'eux. Ils ont réussi à forcer la main aux nouveaux dirigeants pour imposer une partie de leurs revendications. Il faut reconnaître que les partis politiques n'arrivent pas encore à intégrer les jeunes dans leurs rangs. Alors que tout a changé, la société, les repères, les valeurs et les grandes problématiques, l'approche est restée la même, figée.
Les jeunes sont la catégorie sociale la plus vulnérable. Ils vivent mal leur appartenance à une société qui les diabolise. Une société qui est fâchée avec ses jeunes et qui est prompte à les condamner. D'où un sentiment d'exclusion exacerbé par le chômage, la pauvreté, l'absence d'accès aux services sociaux et autres...
Le gouvernement doit, et on ne se lassera pas de le dire et de le répéter, initier une politique spécifique pour les jeunes fondée sur l'inclusion de la garantie d'une égalité des chances et de conditions de vie décentes pour tous.


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