Aujourd'hui, la Transtu fonctionne avec moins de la moitié de son parc bus de 2010. Face à ces difficultés quasiment insurmontables; pour les cinq prochaines années, une restructuration de la société est en cours de préparation. Des licenciements de plusieurs centaines d'agents sont programmés Pour beaucoup d'entre nous, la Transtu a toujours été source de déception et de désagréments. Malgré, peut-être, la bonne volonté de certains responsables, rien n'a pu contribuer à trouver les vraies solutions aux multiples problèmes dont souffre cette entreprise nationale. Ce qui ne veut pas dire que rien n'a été tenté. Loin s'en faut. Bien des propositions ont été faites. Mais, à chaque fois, l'opportunité n'était pas favorable. La question est, toutefois, remise sur la table. Un plan de restructuration est en train de prendre forme. La volonté de le mettre en application est dans un stade avancé. Il reste, cependant, à donner à ce programme tous les moyens pour le faire connaître par toutes les parties impliquées pour qu'il n'y ait pas rejet et qu'il soit agréé par tous. L'enjeu, certes, est de taille. Les retards cumulés dans la recherche d'une solution sont tels qu'il est devenu impensable de tergiverser davantage. Les responsables sont conscients de la nécessité d'aller vite. L'impatience des usagers est à son comble. Les nombreuses promesses ont fait long feu (amélioration des conditions de transport, nouvelles acquisitions, plus de confort, ponctualité...). La tâche est, donc, lourde. La réalisation d'un programme de mise à niveau ne semble pas de tout repos. 700 milliards de déficit Les informations à propos de cette restructuration se font de plus en plus précises et méritent de faire l'objet d'une campagne d'information à l'intention de tous les concernés (agents de la société, partenaires sociaux, structures d'encadrement et, pourquoi pas, les usagers?). Il est évident que les clients de la Transtu n'en savent que trop sur les contre-performances de cet opérateur. De plus, toutes les exigences ont été identifiées grâce au diagnostic établi depuis longtemps. A ce propos, justement, les chiffres montrent qu'il y a une dégradation de la qualité des services. L'opérateur national de transport n'est plus capable de répondre à la demande. La situation est, on ne peut plus, déplorable de l'aveu même des professionnels au niveau du réseau bus. Si, dans les années 2010, le parc comptait plus de 1.000 bus, aujourd'hui, il a été réduit de moitié. Parallèlement, la demande s'est accrue. Ces véhicules assurent la desserte du Grand Tunis, soit plus de deux millions de personnes. Par contre, les conditions se sont détériorées depuis 2011. Les recettes ont commencé à baisser passant de près de 80 milliards de millimes, en 2010, à 50 milliards actuellement. Et la situation n'est pas près de s'améliorer si des mesures appropriées ne sont pas prises. Ces mesures, faut-il le souligner, seront difficiles et douloureuses, selon les spécialistes. Il faut, en effet, parvenir à rééquilibrer la situation financière de la société et passer à une étape pouvant assurer des profits. Il n'est plus possible de continuer avec le déficit actuel d'environ 700 milliards. Et même si l'Etat se charge de prendre ces dettes à son compte, les problèmes de cette institution ne seront pas résolus, pour autant. Sur le terrain, on a constaté une grande lassitude. Les clients ne se font plus des illusions. Pour les responsables, il y a urgence. Critères d'assainissement Il est clair, maintenant, qu'il faut passer à la vitesse supérieure et agir là où ça fait vraiment mal. Selon des responsables, l'opérateur national emploie un effectif très élevé. Il y aurait plus de 1.000 agents en surcharge. D'où la nécessité d'entreprendre les mesures d'assainissement qui s'imposent. Parmi ces mesures, le licenciement d'un certain nombre d'agents qui ne sont plus utiles au fonctionnement de la société. Des critères auraient été fixés, en accord avec la partie syndicale pour écarter les agents en question (congés de longue maladie, absences, inadéquation avec les profils exigés...). Il y a lieu de tout faire avant la mise en œuvre de ce plan de restructuration afin d'éviter tout conflit pouvant surgir. C'est là une façon d'assurer la réussite du projet. Car le projet du RFR, dont on attend beaucoup, risque de perdurer avec les retards cumulés et les obstacles qu'on dresse tous les jours devant lui. Considéré comme le projet du siècle, la réalisation de ce grand réseau de transport ne cesse de connaître des déboires et d'enregistrer report sur report. La fin de la première ligne qui était prévue en 2015 a été reportée à 2017 puis à 2018 et la kyrielle de fausses dates n'est pas près de s'arrêter.