Les moyens de transport actuels n'ont pas permis de surmonter tous les obstacles que rencontre l'usager. Ni les opérateurs de transport public ni les privés n'ont pu résoudre cette problématique qui perdure depuis des décennies Les bus, les métros et les trains font ce qu'ils peuvent mais la demande dépasse de très loin l'offre. On promet pourtant monts et merveilles dans les prochaines années comme on l'a déjà fait dans le passé. Le client n'est pas dupe. Car il ne voit pas exactement comment les autorités pourront apporter la réponse adéquate à une situation de plus en plus complexe. Les plans, les programmes et les projets foisonnent. Leur concrétisation tarde, pourtant, à se concrétiser. Ces projections se présentent sous forme de création du RFR dont on a trop souvent parlé et dont la réalisation connaît des retards répétitifs dus, à notre sens, à une nouvelle mentalité de chantage. Certaines parties, y compris des particuliers, font tout pour soutirer le maximum d'argent de l'Etat pour qu'ils acceptent d'être expropriés. Il en est même jusqu'à la municipalité du Bardo qui n'a pas hésité à mettre des bâtons dans les roues du projet. Le résultat est connu de tous : retards cumulés, augmentation des coûts de plus de 100 milliards de millimes et même plus, incertitudes quant aux délais d'achèvement de la première ligne, etc. Pendant ce temps, les centaines de milliers d'habitants des banlieues ouest, notamment, subissent les contrecoups d'un transport public à l'agonie. Parer au plus pressé Actuellement, les lignes bus de la Transtu sont incapables de répondre à la demande. Et cela ne date pas d'hier. Les 6 lignes du métro peinent à honorer leurs engagements. Au moins 10.000 à 12.000 personnes/heure sont transportées aux heures de pointe. Or, il en faudrait le double. Quand on sait que la population du Grand-Tunis compte plus de 2.5 millions d'âmes et qu'en 2021 ils seront près de 3 millions, on mesure bien l'importance du rôle du transport dans leur vie quotidienne. Avec les capacités offertes (deux lignes ferroviaires de banlieues –TGM SNCFT-, la STT avec ses 200 lignes reste insuffisamment outillée pour remplir sa tâche et les opérateurs privés ne disposent que de 36 lignes et de quelques centaines de bus), le secteur des transports reste en deçà de ce qui est demandé. C'est pourquoi un nouveau mal est venu se greffer sur l'ancien avec l'apparition des taxis collectifs et la prolifération dangereuse des clandestins. D'où l'impératif de redistribuer les cartes et d'aller plus sérieusement vers les solutions les plus logiques et les plus économiques. Cela fait des décennies qu'on parle des modes de transport en site propre. L'option tarde à voir le jour. Les responsables sont surtout occupés, nous semble-t-il, à promettre l'impossible alors que ce qui est à la portée est relégué au dernier plan. En attendant de trouver une solution définitive aux nombreux problèmes rencontrés par la création des lignes de RFR, il faudrait penser à ces projets qui dorment sur les étagères. Il s'agit uniquement de vouloir. Bus express en site propre Les bus en site propre sont facilement réalisables, à condition de créer le climat qu'il faut et d'appliquer le règlement dans les zones où on escompte les mettre en œuvre. D'après des études réalisées pour les besoins de la cause par le ministère des Transports, on estime qu'un parcours normal d'une banlieue à la ville peut atteindre ou, même, dépasser une heure dans un bus. Le métro, pour l'heure, n'en est pas là puisqu'il fait une moyenne de 35 minutes. Ce temps de parcours peut être réduit si on adopte les bus express en site propre. Comme la circulation ne serait pas gênée (en principe) par les autres moyens de transport, la durée peut s'avérer acceptable, du moins relativement. Si, aujourd'hui, la part des transports en commun est de près de 50 %, les projections en l'an 2021 seraient du même ordre. Le nombre de déplacements journaliers qui est, maintenant, de près de 1.5 million pour le collectif et 2 millions pour l'individuel grimpera à 5.7 millions en 2021. La création de 14 lignes de bus dans des sites propres ou protégés ne peut que contribuer à desserrer l'étau sur les usagers. Le scénario prévoit, justement, de lancer 3 axes d'une longueur de 90 km. Le premier serait l'axe Mohamed V, le deuxième se situerait sur les routes Z4, X20, X et le troisième sur les routes nationales 1, 3, 5, 7, 8, 9, 10 ainsi que sur la sortie ouest, la route régionale n°33 et la route de Raoued. Le ministère a intérêt à plancher beaucoup plus sur ces scénarios que sur des projets qui risquent de ne pas voir le jour ou de s'éterniser en raison de mille et un problèmes. Ces issues relèvent du domaine du réalisable, pour peu qu'il y ait une véritable volonté de faire.