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UADH et les AMS, deux maillons forts du Holding Loukil dans le collimateur du CMF, le gendarme financier: Coup dur pour l'industrie tunisienne
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 04 - 2021

Qu'elle soit publique ou privée, l'entreprise demeure le bras armé de notre économie. Le tissu industriel tunisien risque de se désintégrer à vue d'œil si l'Etat n'intervient pas pour repêcher les grandes entreprises qui coulent, emportant avec elles des milliers d'emplois. Le groupe Loukil accuse coup sur coup les effets de la crise de Covid-19, devant l'indifférence glacée du gouvernement et l'acharnement de ses détracteurs. Pourtant, il y va de l'avenir de quatre mille employés et de la réputation de la Tunisie en Afrique, un marché qu'on lorgne depuis des années. Gros plan sur une affaire qui va défrayer la chronique.
Coup dur pour les employés du groupe Loukil dont le moral est déjà en berne suite à la récente tentative de résiliation du contrat par le groupe PSA-Citroën avec Universal Auto Distributors Holding (Uadh), pilier du groupe. En effet, le tribunal de Sousse vient d'ordonner l'admission de la société AMS sous la procédure du règlement judiciaire. Déjà, Bassem Loukil, président-directeur général du Groupe Loukil, est au cœur d'une controverse financière quant à la bonne santé de son groupe, que les banquiers évoquent avec des trémolos dans la voix.
En effet, l'ancien président de Tunisia Africa Business Council, qui, selon Jeune Afrique, a été choisi en 2019 dans la liste des personnalités africaines les plus influentes, a été sélectionné encore une fois pour le rôle qu'il a joué dans le rapprochement entre la Tunisie et les pays africains et pour les investissements de son groupe en Afrique subsaharienne, fait l'objet d'une campagne de dénigrement où il a été présenté comme un fraudeur en col blanc selon les accusations de ses principaux détracteurs.
Pourtant, ce pionnier du capital Investissement avec Afric Invest a lancé en 2019 un fonds de 150 millions d'euros à destination des jeunes pousses africaines et multiplie les manœuvres pour remettre à flot une dizaine de ces entreprises qui passent par des difficultés.
Fuite au Gabon ?
Il n'empêche, Bassem Loukil, qui était l'invité de Midi Show, jeudi 1er avril 2021, un passage qui devait mettre un terme aux rumeurs qui ont circulé sur sa « fuite au Gabon » avec plus de 600 millions de dinars pompés dans les caisses de ses entreprises, a nié toute intention de quitter le pays. En tant que bon père de famille, il ne me viendra jamais à l'esprit de laisser dans la débâcle une grande famille de 4 mille employés et de mettre les voiles, a-t-il affirmé. Il a affirmé qu'il a visité 24 pays africains durant sa carrière sauf le Gabon. Il a aussi rappelé avoir passé 9 ans aux USA où il a étudié et vécu et puis est rentré car il aime son pays. Il a ajouté que son père avait lancé ce projet en 1976, soit il y a plus de 45 ans, et que le groupe, l'un des plus prospères en Tunisie, emploie plus de 4.000 personnes. Le groupe, a-t il dit, compte 37 entreprises dont quatre usines qui souffrent des effets de la Covid en plus de la contrebande et de la contrefaçon. « Durant ces 45 années, le groupe est passé par des trous d'air et des crises en 78, en 84 et en 87 mais aussi par des périodes de croissance. C'est le cycle de vie normal d'une entreprise. Elle est affectée autant par les mauvaises décisions que de la conjoncture structurelle et des facteurs exogènes ou sectoriels », a souligné Loukil, mettant en exergue son optimisme de redorer le blason de ses entreprises.
Des difficultés
Toutefois, il n'a pas nié que son groupe passe actuellement par des difficultés à l'instar des autres entreprises tunisiennes. Loukil a affirmé au micro de Boubaker Ben Akecha que « 10% des entreprises tunisiennes seulement ont bénéficié des mesures gouvernementales pendant la pandémie », soulignant au passage que son groupe n'a pas bénéficié du soutien de l'Etat. « Tous les grands projets sont à l'arrêt, ce qui affecte les entreprises. Le recouvrement des impayés est difficile, le pouvoir d'achat s'est érodé, l'économie mondiale n'est pas stable, ce qui fait que s'adresser aux marchés extérieurs devient à risque. De ce fait, les entreprises tunisiennes passent par une situation difficile, surtout celles qui ont engagé des réformes ou procédé à des investissements avant la Covid. Elles en souffrent », a–t-il révélé, faisant allusion aux investissements colossaux que son groupe a engagés avant la pandémie pour restructurer et développer ses entreprises.
L'affaire Citroën
Interrogé sur le différend qui l'oppose à PSA Citroën, Loukil a indiqué qu'Aures Auto (filiale d'Uadh qui gère la marque) emplois plus de 400 employés, et que son réseau d'agences compte 48 points de vente. Il a affirmé que Citroën arrive en pole position et détient le nombre le plus élevé de vente de voitures populaires en Tunisie. « Ce qui s'est passé en 2020 est une divergence de points de vue et de procédures, ce qui fait que PSA Maroc et nous avons eu un différend qui a été un alibi pour tenter de rompre le contrat. Ce que nous avons jugé comme une rupture abusive et nous nous sommes adressés à la justice en France et en Tunisie (le Conseil de la concurrence et le Tribunal administratif en Tunisie) et avons dit qu'il n'est pas logique de rompre les liens après 15 ans de collaboration fructueuse », a-t-il asséné.
L'affaire a été ébruitée suite à une requête du Conseil du marché financier (CMF) invitant Bassem Loukil à réagir à un article qui affirmait que PSA a retiré la licence Citroën à Aures Auto (Groupe Loukil) pour la confier à Stafim (groupe Khechine) : le constructeur français voulant confier ainsi la distribution de toutes ses marques à un seul concessionnaire.
En réponse, Uadh a souligné dans un communiqué boursier daté du 19 février 2021 que « la relation contractuelle de sa filiale Aures Auto, concessionnaire exclusif des marques Citroën et DS en Tunisie depuis plus de quatorze ans, avec le groupe PSA court jusqu'au 31 décembre 2022, date qui est aussi celle de la validité de l'agrément de distribution délivré par le ministère du Commerce ». Et de soutenir que «la récente tentative de résiliation abusive du contrat par le groupe PSA-Citroën est vouée à l'échec car elle est manifestement irrégulière ».La holding précise dans ce cadre qu'elle a « saisi les juridictions compétentes pour défendre ses intérêts et obtenir l'annulation de cette manœuvre » et que « les procédures sont toujours en cours ». Et d'assurer qu'elle ne manquera pas de tenir informés ses actionnaires de leur aboutissement.
Le CMF entre en ligne
Toutefois, le Conseil du marché financier a reçu une correspondance de la société Stellantis (Peugeot Citroën DS Maroc) retraçant la relation contractuelle entre PSA/Citroën et Uadh qui affirme que « le contrat d'importation et de distribution des véhicules des marques du groupe qui le liait à la société Aures Auto membre du Groupe Uadh a pris fin en date du 31 décembre 2019 ». Stellantis y précise que « le non-renouvellement du contrat s'imposait suite, notamment, à un historique d'impayés successifs datant du début de l'année 2019, qui s'est poursuivi durant l'année 2020. Les sommes dues s'élèvent à 13 843 343.30 EUR (Aures Auto: 11 672 330.29 EUR et Aures Gros : 2 171 013.01 EUR) ». Pour elle, « cette situation a engendré une accumulation de stocks d'invendus de véhicules neufs réservés à l'importation et à la distribution en Tunisie et a amené, après de multiples relances restées sans effet, à mettre fin à la collaboration avec la société Aures Auto sur la marché tunisien ».
La réaction de Stellantis a poussé le Conseil de la concurrence, qui a statué en référé en date du 25 févier 2021 dans l'affaire n°203086, à rejeter « la requête d'Aures Auto d'imposer la continuation de la relation contractuelle avec le groupe PSA » et a considéré que les prétentions avancées par Aures Auto pour imposer une telle continuation étaient infondées et ce, contrairement aux allégations publiques d'Uadh. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le CMF a décidé de saisir les tribunaux afin « de sanctionner ces manœuvres qui portent atteinte à la stabilité du marché automobile tunisien et aux droits des salariés ».
Pas d'impayés ?
Nonobstant les faits présentés, Bassem Loukil assure que cette affaire dénote une machination et un véritable complot contre son groupe. « C'est une confusion délibérée de la part des responsables de PSA Maroc. D'après lui, le contrat le paiement s'effectue à 180 jours, ce qui est signalé dans le contrat et exigé par le ministère de l'Industrie. Mais en juillet 2020, le partenaire marocain a réduit de façon unilatérale les délais à 120 jours, puis 90 jours malgré la crise de la Covid. Nous avons refusé les nouveaux délais et avons payé 180 jours et si on devait de l'argent à PSA, on n'aurait jamais déposé une plainte en France », souligne Bassem Loukil, l'air confiant. Il assure que PSA a été « totalement payée dans les délais impartis ». Concernant les dommages que pourrait causer un tel conflit à ses clients de voitures populaires, il a indiqué que « pour les voitures populaires, plusieurs personnes ont été remboursées ». « Pour le reste, on les a convaincues de patienter un peu en attendant le rétablissement des relations commerciales » car « on n'a pas rompu totalement avec PSA » et qu'au-delà du processus judiciaire « nous sommes en train de convaincre PSA de rétablir les relations sur la base de notre expertise car il n'y a pas de marché au monde qui ait accordé la première place à Citroën pendant cinq ans comme en Tunisie », s'enorgueillit le patron du groupe Loukil qui s'étale avec force détails sur les liens historiques avec Citroën dont la relation remonte à 2006 et dont on peut aisément comparer ce qui a été fait depuis en termes d'expérience et de réseau, selon ses propos. « Plus de 120 millions de dinars d'investissement ont été consentis sur nos sites à Mghira, à Charguia, au Lac, à Nabeul, à Sousse, à Gafsa ou à Sfax, en plus des relations qui seront affectées par une éventuelle rupture et des marchés qui ont été remportés », alerte-t-il sur les dommages collatéraux si la rupture du contrat était définitive.
Endettement ou engagement ?
Interrogé sur les propos qui circulent sur un endettement de plus de 600 millions de dinars sans garanties auprès des banques, Loukil a riposté que ces allégations ne sont pas logiques. Certes, il n'a pas nié cet engagement auprès des banques mais a précisé qu'il y a des garanties pour ces crédits et même des cautions solidaires. Il a reconnu que près de huit à dix entreprises sur 37 qui constituent le groupe a des difficultés et que le groupe a décidé de les liquider et de se retirer de certains secteurs non profitables comme l'informatique et les télécoms. « Nous sommes en train de négocier avec les banques un rééchelonnement jusqu'à la sortie de crise. D'autres secteurs, malgré la baisse de leur chiffre d'affaires à cause de la Covid, sont en train de reprendre leur croissance. Tous les crédits sont assortis de garanties et même de cautions personnelles », a-t-il signalé. Se voulant rassurant quant à la solvabilité de son groupe, il a souligné que « notre chiffre d'affaires en 2018 s'élève à 648 MDT en plus des 120 MDT réalisés par nos filiales à l'étranger ». Quant au retard dans la publication des états financiers, Loukil précise que cela ne concerne que l'Uadh et qu'il s'agit d'un retard de deux ans que le CMF a pointé car elle est cotée en Bourse. « Uadh compte neuf sociétés dont l'une connaît un problème avec l'un des associés, de ce fait elle bloque la présentation des états consolidés », a-t-il indiqué.
En effet, en l'absence de divulgation de l'information réglementaire par la société Uadh, à savoir la publication des états financiers de 2018 et 2019 et les états financiers semestriels de juin 2019 et juin 2020, qui permettent au marché de s'assurer de la situation financière du groupe et de sa continuité d'exploitation, le CMF, bien qu'il ait décidé de transmettre le dossier à la justice, a autorisé la reprise de la cotation du titre Uadh en Bourse.
Affaire AMS
Rachetée à l'Etat en 2008 par le groupe Loukil, les Ateliers mécaniques du Sahel connaissent des difficultés depuis un an. Loukil a affirmé que son groupe y investit 35 MDT en plus des 38 MDT de dettes au moment de son rachat. Cette entreprise, qui compte 424 employés, a été fortement impactée par le confinement. Loukil, a déclaré que l'AMS a dû fermer depuis mars 2020, au début de la crise, et a affirmé qu'il a payé les salaires de mars, avril et mai et qu'il est « entré en négociation pour décréter un chômage technique de trois mois, le temps de fixer notre programme de restructuration et de l'entamer ». Par ailleurs, il a dénoncé le manque de soutien de l'Etat qui devait débourser cinq millions de dinars pour cette entreprise sinistrée. « Un montant qui n'a jamais été alloué», a t-il affirmé.
Il a indiqué qu'à fin 2017, le chiffre d'affaires des AMS était de 17 MDT. « Dans ce sens, un plan de restructuration financière et opérationnelle établi depuis 2018 et approuvé par l'assemblée générale des actionnaires a été élaboré en concertation avec des cabinets de renom, chacun dans son domaine d'expertise (Due Diligence, montage financier, amélioration opérationnelle, etc) », a révélé Bassem Loukil.
Mais voilà La société les Ateliers mécaniques du Sahel (AMS) a annoncé que par décision du tribunal de première instance de Sousse, il a été ordonné l'admission de la société sous la procédure du règlement judiciaire. Le tribunal de première instance de Sousse a aussi ordonné la nomination d'un administrateur judiciaire et l'ouverture d'une période d'observation de 9 mois. L'administrateur judiciaire désigné par le tribunal est chargé, durant cette période, d'examiner la situation économique et financière de la société, ainsi que de prendre acte du plan de restructuration financière et opérationnelle déjà établi. Pour sa part, l'AMS assure que « l'actionnaire de référence de la société et la direction générale ne vont épargner aucun effort pour collaborer avec l'administrateur judiciaire désigné dans le but de préserver et assurer la continuité de l'activité de la société, sauvegarder son patrimoine et conserver les emplois ».
Faut-il pour autant laisser dans la débâcle un des maillons de l'industrie tunisienne ? Une intervention urgente de la part des institutions financières et de l'Etat devra être engagée afin que l'affaire ne tourne pas au scandale financier et économique. Il ne faut pas laisser nos entreprises seules face aux loups !


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