Avec la résurgence inquiétante des cas de contaminations au Covid-19 par milliers chaque jour et l'infiltration du variant britannique, la crainte de contracter ou de décéder du Covid-19 est fondée. La semaine dernière a été riche en enseignements pas rassurants sur la lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus. D'un côté, on parle de l'imminence d'une troisième vague de contaminations sur le territoire tunisien de l'aveu des scientifiques et du Conseil de médecins pour la lutte contre le Covid-19. D'autres affirment, carrément, la nécessité de recourir, de nouveau, au confinement général pour atténuer la crise sanitaire et la saturation des hôpitaux et des structures de santé de base. Un comportement irresponsable! Entre-temps, la population ajoute son grain de sel par un comportement irresponsable et qui frôle l'indécence et l'insubordination. De nombreux témoignages font part de leur étonnement de voir les Tunisiens fréquenter en grande masse les cafés, les restaurants, les lieux de culte et autres centres commerciaux à toutes les heures de la journée au seul motif que le confinement général n'est pas exigé et que le couvre-feu soit retardé à 22h00 depuis près d'un mois. Alors que la situation arbore de sombres couleurs depuis la semaine dernière, notamment, avec le chiffre ahurissant de 144 cas de contaminations au variant britannique et que les cas quotidiens se chiffrent par milliers, les Tunisiens attendent tranquillement que les autorités sanitaires imposent leur diktat pour atténuer les dégâts. Les citoyens rechignent à appliquer les gestes barrières en discutant entre eux à visage découvert et sans porter de masques. Ils prennent d'assaut de nombreux espaces fermés et mal aérés et s'agglutinent dans les grandes surfaces et les marchés municipaux. A croire que les Tunisiens, bornés qu'ils le sont parfois, aiment faire les choses à l'envers ou à moitié. Un témoin sur les réseaux sociaux affirme laconiquement : «Ils ont besoin de se brûler eux-mêmes pour comprendre que le feu brûle et de se noyer pour comprendre l'intérêt d'apprendre à nager». Avant qu'il ne soit trop tard... En effet, dans les cafés, rares sont les personnes qui portent des bavettes. Ils se disent que si les cafés sont ouverts et qu'on peut siroter un jus ou un capucin à table, la bavette est hors de propos. C'est là qu'on constate qu'ils n'ont rien compris et saisi à l'affaire ! Quand on va revenir au confinement général très prochainement avec l'avènement du mois de Ramadan, ils pourront comprendre, mais trop tard, qu'ils auraient dû éviter les excès. Encore heureux que les narguilés ne soient pas servis, sinon ce serait l'hécatombe ! D'un autre côté, les Tunisiens aimeraient être rassurés par leurs dirigeants et leurs politiques pour connaître les bonnes dispositions et décisions à prendre afin de barrer la route à leur manière au Covid-19. Soit en continuant à appliquer rigoureusement les gestes barrières, ce qui va de soi, mais surtout en décidant de se faire vacciner malgré les nombreux obstacles et les sources d'inquiétude sur les vaccins actuels mis sur le marché. C'est que les échos des cas de décès suite au vaccin Astra Zeneca en France jettent un pavé dans la mare. Le vaccin, Pfizer dont l'efficacité atteint 90%, a été injecté pour l'heure à l'élite du pays, entre médecins et classe politique, mais à quand le tour du «bon vieux peuple» ?