La prise en charge des personnes âgées reste une question très délicate, car souvent difficile à gérer Lorsqu'on devient vieux, on perd de son autonomie et c'est un véritable problème. Confier ses parents âgés à un centre spécialisé s'avère pour certains une solution qui facilite la vie, surtout si ces personnes âgées souffrent de maladies chroniques lourdes qui nécessitent plutôt un soin psychologique et physique intensif. Dès lors, les rôles s'inversent, car d'habitude ce sont les parents qui prennent soin de leurs enfants. Il faut reconnaître que lorsqu'on n'arrive plus à s'occuper convenablement d'une personne âgée, cela pose un vrai problème : comment prendre soin de ses parents, ne pas les abandonner et comment sortir de ce dilemme ? Certains ont trouvé la solution ! Aujourd'hui, il existe bel et bien des centres d'accompagnement de personnes âgées. Lorsque les parents tombent malades, c'est surtout leur entourage qui en souffre le plus. Cela rend la vie un peu difficile pour eux comme pour toute la famille. Les placer dans des centres spécialisés, dans une maison de retraite, s'avère « un mal nécessaire», car ils sont plus qualifiés pour prendre soin d'eux, de leur santé mentale et physique aussi. Mais les avis sur cette question sont souvent partagés. Amina, 55 ans, fonctionnaire, pense qu'un jour elle se retrouvera face à ce dilemme. Elle sera «obligée» de confier sa mère à une maison de retraite car elle est âgée de 80 ans et souffre de troubles de la mémoire. Incapable de la prendre en charge, elle préfère la placer dans un centre spécialisé, où les infirmiers, les psychologues et autres peuvent s'en charger parfaitement. «Oui, je l'avoue, je peux confier ma mère à un centre qui s'occupera d'elle. Je suis un peu âgée et je souffre de maladies chroniques. Mon mari est mort il y a longtemps, je me trouve obligée de travailler comme garde-malade pour subvenir à mes besoins et ceux de mes enfants et de ma mère. Mais je reconnais que je n'arrive plus à gérer mon quotidien et, de plus, ma mère est atteinte de troubles de la mémoire, son état s'aggrave avec le temps et il lui faut la présence de médecins pour bien s'en occuper. Quand je suis au travail, je ne peux pas m'empêcher de penser à elle et c'est très fatigant ! Le fait de la placer en de bonnes mains me soulage, mais je n'ose pas le faire, car j'aurais toujours le regret de l'avoir abandonnée et j'ai peur de ce sentiment de culpabilité qui peut devenir envahissant !», confie la quinquagénaire. Ingratitude, trahison ou respect ? Il faut dire que lorsque les parents deviennent, pour une raison ou une autre, incapables de se prendre en charge, alors qu'on n'a pas les moyens de s'en occuper, on confie cette tâche à une autre personne qualifiée. Certes, cela risquerait en quelque sorte d'effacer les liens sociaux et l'attachement qu'on leur voue, mais cela pourrait les aider. C'est le cas du «centre privé» Yousra, où l'on accueille des pensionnaires âgés, atteints de plusieurs maladies, à l'instar de l'Alzheimer. Le centre offre, en effet, plusieurs services : des ateliers d'animation, des clubs de théâtre, de cinéma, de lecture, adaptés à leurs âges. Et on y met à leur disposition des auxiliaires de vie très qualifiés, ainsi que tout un staff médical et paramédical. «La maison accueille à peu près une vingtaine de personnes. Nous avons aussi un nutritionniste, des animateurs... Ici, chacun a un rôle précis à remplir. On assure le suivi de ces personnes, car les personnes âgées accueillies ont des maladies qui nécessitent des soins spécifiques», explique la fondatrice du centre Yousra. «Pour faire cette action humaine, il faut tout d'abord avoir beaucoup de patience, d'amour et d'affection à apporter à ces personnes, car prendre soin d'une personne âgée, ce n'est pas toujours facile», reconnaît la fondatrice du centre, crée en 2012, Mme Yousra Messaoudi. Mais, les centres d'accueil ne sont pas les seules solutions pour assister convenablement cette catégorie. En effet, certaines personnes, trop attachées certainement à leurs parents, optent pour d'autres moyens. Justement, au lieu de confier son père ou sa mère à une maison de retraite, pourquoi ne pas lui ramener plutôt un auxiliaire de vie chez soi ? Sabrine témoigne à ce sujet que sa grand-mère maternelle, assez âgée, a perdu ses forces motrices depuis quelques années. A presque 90 ans, elle souffrait énormément et comme la famille ne peut plus s'en occuper, faute de disponibilité, elle a pensé à ramener une auxiliaire de vie pour veiller à la santé de la grand-mère. «C'est elle qui lui change ses vêtements, lui apporte ses repas à l'heure, lui donne ses médicaments... Elle fait tout», note Sabrine.