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Le crépuscule de la vie ou la nouvelle dimension des liens intergénérations
Quelle vie sociale et quels loisirs pour les seniors?
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2011


• Peu de loisirs pour les seniors
• L'insuffisance de services et d'activités destinés aux personnes âgées
Combien de seniors se sont vu apostropher dans la rue pour leur comportement, parce qu'ils ont voulu continuer à profiter de la vie, alors que la société le leur interdit tacitement: se maquiller et s'habiller coquettement en sortant, s'asseoir à la terrasse d'un salon de thé et fumer une cigarette en présence des petits-enfants, se baigner en maillot de bain ou danser dans une boîte d'hôtel quand on a quatre-vingt ans. Après un certain âge, les hommes et les femmes se voient imposer une conduite en société. Si dans les pays occidentaux, les seniors prennent du bon temps après la retraite — certains même refont leur vie— les seniors en Tunisie se voient confisquer leurs petits plaisirs de la vie et doivent se conformer, malgré eux, aux règles de la société. Avec l'âge, l'espace social se réduit comme peau de chagrin, finissant par engendrer, chez certains, une forme de déprime.
D'ailleurs, le rôle qui incombe aux personnes âgées et la place qu'elles occupent dans la société se reflètent à travers l'aménagement de l'espace urbain: peu d'espaces leur sont aménagés, hormis certains clubs et associations pour les retraités. Il n'existe pas de structures qui proposent des activités ludiques et peu d'agences de voyage se sont spécialisées dans l'organisation de voyages ou d'excursions pour le troisième âge. Pour ne pas sombrer dans l'ennui, des seniors décident de poursuivre une activité économique. D'autres s'occupent de leurs petits-enfants . A la privation et à l'obligation de se conformer aux règles sociales, viennent s'ajouter la dégradation de l'état de santé et les difficultés à entreprendre des actes routiniers comme faire sa toilette ou ses courses. Butant sur l'impossibilité de s'occuper convenablement de leurs vieux parents, des jeunes actifs ont recours, par paresse, à un auxiliaire de vie pour prendre en charge leurs parents à la maison.
Une marginalisation et une solitude dures à supporter
Les moins chanceux qui n'ont aucun soutien familial sont intégrés dans des centres pour personnes âgées. Là, elles vivent dans des unités de vie où elles peuvent mener une vie décente, entourées par des éducateurs, des assistantes sociales, des auxiliaires de vie. Mais le déracinement est très mal vécu par ces pensionnaires qui, parce qu'ils ne peuvent plus vivre seuls, ont été obligés de laisser derrière eux leurs voisins, leurs amis, leur maison, leur quartier, leurs souvenirs et leurs petites habitudes pour intégrer un monde totalement nouveau et terminer leur vie avec des inconnus. Arrachés à leur environnement familier c'est dans la solitude qu'ils vivent le crépuscule de leur vie. Par ailleurs, le nombre insuffisant du personnel dans ces centres se répercute sur la qualité des services proposés aux seniors. Le fait que les auxiliaires de vie cumulent plusieurs rôles et assurent des besoins élémentaires, en s'occupant de l'hygiène, de l'environnement, de l'aide à l'alimentation, de l'hygiène de la personne...laisse peu de place à l'animation et à l'organisation d'activités ludiques. «Il faut procéder à l'évaluation des acquis, de l'état de dépendance et des besoins des personnes âgées et surtout préserver la dignité de ces personnes», souligne Mme Belsam Zmantar Boussetta, présidente de l'Association d'assistance aux grands handicapés à domicile. Afin de préserver le moral, le confort et rendre plus agréable la vie des personnes âgées, encourager le placement familial pour les personnes sans soutien familial, en allégeant la procédure administrative serait une solution à envisager, pense cette présidente d'association.
Ce n'est pas tout. Le métier d'auxiliaire de vie, accompagnateur des personnes âgées, doit être davantage valorisé par l'impulsion du secteur privé et la révision de la circulaire numéro 16 qui pose des conditions drastiques au remboursement des auxiliaires de vie alors que les besoins des personnes âgées ont beaucoup évolué ces dernières années.
Renforcer les liens
Enfin, au-delà de l'accompagnement, c'est la relation à la personne âgée qui doit prendre une nouvelle dimension, plus centrée sur le renforcement des liens intergénérationnels. En effet, à un âge très avancé, ces liens, souvent caractérisés par une absence de dialogue entre les jeunes et les personnes âgées, s'effritent. Dans les centres pour personnes âgées, les éducateurs se contentent d'assurer la satisfaction de leurs besoins primaires sans chercher à créer une ambiance chaleureuse conviviale et à instaurer un dialogue avec des pensionnaires tristes et déjà angoissés par l'approche de la mort. «Il faut faciliter l'accessibilité à l'environnement. Or, certains de ces centres se trouvent à l'extérieur des zones urbaines, ce qui ne fait qu'accentuer la solitude de la personne âgée. Un centre pour personnes âgées doit se trouver à proximité des moyens de transport, des salles de cinéma, des cafés. Il faut renforcer les liens entre les générations, en créant, à titre d'exemple, des jardins d'enfants au sein de ces centres. Le tissu civil a un rôle important à jouer également. Mais le plus important, c'est de changer la mentalité des jeunes par rapport à leurs aînés et de créer des clubs de loisirs pour familles où jeunes et moins jeunes se côtoyeraient».
Où sont les psychologues?
Après la retraite, se sentant inutiles et souvent marginalisés dans une société qui leur accorde peu de place, les seniors s'occupent du mieux qu'ils peuvent en poursuivant une activité économique, en s'occupant de leurs petits-enfants, en lisant, en faisant de la marche, en prenant un café avec des amis....Ceux qui ont toujours vécu solitaires pendant leur jeunesse et qui n'ont aucune famille ont beaucoup de mal à accepter leur solitude et sombrent dans la tristesse et la déprime. Après un certain âge, trouvant des difficultés à faire des gestes élémentaires comme se laver, faire les courses...., beaucoup décident d'emménager dans des pensions pour personnes âgées pour trouver un accompagnement jusqu'à la fin de leur vie. C'est non sans amertume et tristesse qu'ils intègrent ces pensions, laissant derrière eux le quartier dans lequel ils ont vécu, les voisins avec lesquels ils ont tissé des liens d'amitié mais qui ne peuvent les prendre en charge. Or, ces seniors nécessitent une prise en charge psychologique pour les aider à vivre au mieux le dernier tournant de leur vie. Pourtant, il n'existe pas de psychologues spécialisés dans le suivi des personnes âgées. Avec la gériatrie, c'est une spécialité qu'on devrait penser à enseigner et à développer dans les années à venir.
I.H.


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