Pour chaque pensionnaire est affecté un ou une auxiliaire de vie qui s'occupe de lui toute la journée sans le quitter d'une semelle La maison de retraite pour personnes âgées fondée par Yosra Messaoudi n'est pas un établissement ordinaire. La jeune femme a fait de son unité un havre de paix où l'ambiance est festive, familiale et chaleureuse et où les personnes du troisième âge se sentent bien dans leur peau, bien entourées par un personnel spécialisé aux petits soins pour elles. En effet, la jeune femme a voulu éviter de tomber dans le piège de la maison de retraite classique et impersonnelle où les pensionnaires se sentent privés de leur liberté et sont traités comme de simples patients dont il faut satisfaire les besoins de base sans se préoccuper de leur bien-être psychologique et de leur épanouissement mental, intellectuel et physique. Ce concept, elle s'en est inspirée d'une maison de retraite au Canada où elle a suivi des études de finance pour devenir intermédiaire en Bourse. Un jour, la jeune femme tombe, sur son chemin, sur une bâtisse géante qui abrite une maison de retraite médicalisée et luxueuse. Poursuivant son investigation, elle est agréablement surprise par le personnel aux petits soins avec les pensionnaires et par l'ambiance familiale et chaleureuse qui règne dans la maison de retraite. Pourquoi ne pas réaliser une maison de retraite similaire en Tunisie? L'idée commence à faire son chemin dans l'esprit de Yosra qui va alors choisir de se détourner de son objectif initial: devenir intermédiaire en Bourse. De retour en Tunisie, après avoir réuni les fonds nécessaires, la jeune femme ouvre une petite unité de retraite à Mutuelleville d'une capacité d'accueil de quinze personnes. La jeune femme qui a suivi, au Canada, une formation en gériatrie se fait aider par une équipe d'auxiliaires de vie qui ont également suivi une formation spécialisée pour pouvoir répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées. «J'ai fait appel à des auxiliaires de vie français qui sont venus en Tunisie pour apporter leur expérience et leur savoir-faire et animer une session de formation pour les auxiliaires de vie qui travaillent avec moi», a-t-elle observé. Après quelques années, la jeune femme décide de déménager dans un espace plus vaste afin d'augmenter la capacité d'accueil de sa maison de retraite et s'installe dans une villa à deux étages. Les pensionnaires qui s'y inscrivent s'y sentent chez eux. Ateliers de musicothérapie et de lecture Agées de soixante ans et plus, ces personnes du troisième ont choisi de vivre dans une maison de retraite afin d'échapper à la solitude. Le célibat des uns et l'indisponibilité des enfants qui ont grandi, quitté le pays et fondé leur propre famille pour les autres les ont conduits à quitter leur foyer pour pouvoir être pris en charge par une équipe spécialisée. En effet, certains malades doivent prendre leur traitement régulièrement. D'autres ont besoin d'être aidés pour se déplacer. Quelques-uns ont perdu totalement leur autonomie et doivent être assistés dans la quasi-totalité de leurs gestes quotidiens : toilette, repas... L'unité s'est équipée d'accessoires paramédicaux modernes et adaptés aux besoins de ces personnes. Chaque pensionnaire a un auxiliaire de vie qui s'occupe de lui tout au long de la journée sans le quitter d'une semelle. Ceux qui sont en convalescence et dont l'état de santé doit être contrôlé et ceux qui nécessitent des soins médicaux sont suivis par une équipe médicale composée d'un médecin, d'un gériatre, d'infirmières et d'aides-soignantes, laquelle équipe apporte une assistance 24 h sur 24. «Les pensionnaires ont le choix. Ils peuvent rester ici toute la journée et rentrer chez eux le soir ou être hébergés en permanence au sein du centre», explique la directrice du centre. Afin de leur rendre agréable le cadre de vie, la fondatrice de l'unité a établi un programme comportant plusieurs activités : atelier de musicothérapie, de lecture, de coiffure, de cuisine....Des activités ludiques sont même organisées pour les pensionnaires atteints de la maladie d'Alzheimer afin de stimuler la mémoire. «Il ne suffit pas de prodiguer uniquement des soins, note la directrice de l'établissement. Les personnes âgées ont besoin de beaucoup de chaleur. Elles doivent être constamment en contact avec les autres. C'est pour cette raison que j'ai fait en sorte de créer une ambiance familiale et chaleureuse. Ici, ils ne se sentent pas dans une maison de retraite. Ils se sentent en famille, chez eux. D'ailleurs, je suis très heureuse d'avoir constaté une nette amélioration de l'état de santé de certains de mes pensionnaires dont l'une d'elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Cela prouve que le contact humain et chaleureux est primordial pour l'épanouissement et le bien-être psychologique des personnes du troisième âge», conclut-elle en souriant.