C'est ce que promet la mairie de Tunis à travers les maîtres communaux de la grue et du sabot. L'on tient donc à moraliser les procédés répressifs, n'étant pas une fin en soi, mais plutôt un moyen de fluidifier le trafic. On vous dira tout sur la nature des récentes augmentations et le but recherché à travers ces mesures, ayant suscité les commentaires les plus variés La «descente» au centre de Tunis est de nos jours une véritable descente aux enfers. L'on y constate partout des goulots d'étranglement et, par-ci par-là, la sainte journée durant, des téléscopages, des carambolages, des motocyclistes et des piétons jetés sur la chaussée et étalés de tout leur long. Et, bonjour les altercations et les prises de bec dégénérant parfois en rixes et rififis désolants... L'on est certes parvenu, la séance unique aidant, à diviser en deux les occasions d'entrée et de sortie de la capitale, si propices à de tels désagréments. Mais, en revanche, le mal s'est intensifié, à travers son accumulation et sa concentration sur deux temps, au lieu de quatre double séance. Cela, faute d'espacement bien étudié des heures de prise et de clôture de service, dans les diverses institutions publiques et privées. Quid des majorations ? A l'Hôtel de Ville, on dit que les structures ad hoc font de leur mieux pour atténuer la pression grandissante, exercée sur le centre de la capitale. Et les récentes mesures, décrétées et afférentes à la révision vers la hausse de la tarification du stationnement dans les zones bleues et les parkings communaux, entrent dans ce cadre. A préciser que dorénavant, «M. Sabot» réclamera au commun des conducteurs, au cas où celui-ci le mériterait (et ce n'est pas forcément le cas), un supplément de cinq dinars (soit quinze dinars). Quant à «Dame-Grue» lorsqu'elle fait la mouche «et elle est parfois piquée par la mouche» du «mouchard de service» (planté ici ou ailleurs), pour dénoncer plus vite que la musique le premier venu, elle le «cueillera» et l'accueillera «à bras ouverts» pour le «déposséder», au «terminus» communal, de trente-cinq dinars, au lieu de trente. Il va sans dire que l'un et l'autre auront comme toujours (sauf contre-ordre), tout le loisir de nous laisser courir dans tous les sens, avant de pouvoir débourser le montant libératoire imprévisible ! Les tarifs de stationnement dans les trois parkings centraux à étages et dans les zones bleues ne sont pas demeurés en reste. Ayant eux aussi connu une majoration 200 millimes, soit respectivement 600 millimes par heure, au lieu de 500 et 700 millimes, au lieu de 600. Tandis que dans les parkings en superficie, le concessionnaire nous prendra désormais pas moins de 1,500 dinar par jour au lieu de 900 millimes seulement. Il s'agit là de l'augmentation la plus substantielle, justifiée par le volume des charges de gestion, trouvé en nette disproportion avec le tarif longtemps pratiqué précédemment. Quoique les majorations ne soient pas trop méchantes, exceptée celle décidée pour la dernière catégorie de parkings, la nouvelle annoncée n'a pas manqué de remettre sur le tapis les manières souvent brutales et humiliantes, utilisées par un passé non lointain à l'occasion de «l'exécution de la sentence». Surtout lorsque les Trabelsi se sont accaparé du redoutable arsenal de la répression massive et ont mis les quatre doigts et le pouce sur la «poule aux œufs d'or». La rage de se faire des mille et des cents ! Et chacun a dû se rappeler, le pincement au cœur, sa déconvenue imméritée avec les chasseurs zélés et enragés des véhicules, soi disant mal garés... L'on cite le cas, du reste non isolé, de cette employée de banque dont le véhicule avant été «happé» à Bab El Jazira par «Monsieur Sabot» alors qu'elle venait à peine d'«atterrir» (cherchant à droite et à gauche un lieu de stationnement autorisé), encore, accrochée à son volant ! Le coup a été si vite fait et si discrètement réalisé, que la bonne dame ne s'en aperçut que lorsqu'elle se résolut à redémarrer! Sitôt le mauvais tour joué, c'était prêcher dans le désert que de protester ! Il fallait coûte que coûte casquer... Et qui donc pouvait alors arrêter l'élan de ces gloutons parfaits, nés pour nous déplumer ? Cela sans parler des innombrables automobilistes ayant vu leurs véhicules affreusement endommagés en cours de remorquage vers la fourrière, sans avoir pu se faire par la suite dédommager. Malgré les mille et une démarches engagées... La dissuasion à travers les augmentations La bonne dame, dirigeant invisiblement l'orchestre des mauvaises surprises (à partir de l'avenue de Londres, le quartier général des troupes communales ad hoc), nous rassure que désormais, plus jamais ça ! Des instructions insistantes et fermes ont été données aux concessionnaires et à la police communale pour ne pas brusquer les conducteurs, de les traiter d'une manière souple et correcte et de couper court à l'excès de zèle et aux dérapages. La coercition ne vise pas, nous dit-on, l'argent pour l'argent, mais plutôt de préserver la fluidité de la circulation. De toute façon, «wait and see !», rétorqueraient les éventuels fautifs. A propos de ces majorations, les services compétents notent que la hiérarchie a eu recours à ces mesures à des fins dissuasives. L'automobiliste serait ainsi de moins en moins tenté de circuler à travers les artères centrales de la ville. Et préférerait de plus en plus garer son véhicule à la limite de la capitale pour se résoudre à emprunter l'un des moyens de transport public. Quoique, malheureusement, le métro et le bus offrent encore et toujours, surtout aux heures de pointe, des conditions de déplacement dissuasives pour ceux qui, parmi nous, ne sont pas habitués aux bousculades, aux pousse- pousse et aux «corps à corps» exaspérants! Un projet salvateur... D'autant que l'inexistence de parkings réglementaires sécurisants à proximité des stations périphériques n'est pas pour encourager la gent automobiliste à tourner le dos à la traversée risquée de l'agglomération surbookée... Et le projet actuellement «musiqué» au sujet du lancement de nouveaux parkings périphériques en surface semble faire son petit bonhomme de chemin au petit trot... Et l'on gagnerait à accélérer la course vers la finalisation de ce projet, pour espérer freiner la course des conducteurs vers le foyer de la haute pression et des mauvaises surprises de l'arsenal de la répression...