Kamel Zouaghi reste à la barre. Au fond, il admet n'avoir jamais eu l'intention de démissionner. «Si j'ai laissé croire que je comptais rendre le tablier, c'était uniquement en cherchant l'effet de mobiliser le club, de provoquer un choc afin de resserrer les rangs, explique le coach de l'Avenir Sportif de Kasserine. Et le résultat est là. Les dirigeants et personnes influentes reviennent : les Mokhtar Nasri, Bouzayène... sont de retour. Dans cette phase critique, le club a le plus besoin d'union sacrée». Après ce coup de bluff, du moins dans l'immédiat, il y a continuité à la tête de la barre technique. Reste à améliorer les performances. Là aussi, l'analyse de Zouaghi peut en étonner plus d'un. Prenant à contre-pied les analystes, il considère avoir gagné un point lors du dernier match à six points face au Stade Tunisien. Un concurrent direct. «Je fais mon calcul sur la meute des clubs qui précèdent les trois relégables, et non pas sur un relégable potentiel, nuance-t-il. Le week-end dernier, l'US Ben Guerdane, l'ES Zarzis et le Stade Gabésien ont tous perdu. Par conséquent, mon club s'est rapproché des places de non relégable. L'espoir est permis. Beaucoup de clubs restent dans la zone dangereuse. Mais il nous faut jouer pour les trois points dimanche prochain à Sidi Bouzid. Pourquoi le nier, nous avons d'une certaine manière grillé notre joker, nous n'avons plus droit au moindre faux pas. Cela a d'ailleurs été une constante depuis le début de saison. On s'est progressivement compliqué l'existence. Chaque point engrangé nous redonne du courage et de nouvelles énergies». Une pelouse aussi mauvaise à Feriana Dimanche dernier, le club des Sabasseb a dû s'exiler du côté de Feriana. Une transhumance qui ne semble pas trop convaincre le technicien kasserinois : «En fait, on a trouvé une mauvaise pelouse, déplore-t-il. Le ballon rebondit régulièrement sur ce tartan. Les joueurs y évoluent avec la crainte d'une blessure. Nous en avons encore pour un mois avant de revenir au stade des Martyrs, actuellement fermé pour travaux. Heureusement que le public a poussé derrière nous face au ST. Son soutien a été très précieux». Autre souci : l'effectif disponible qui était privé des services des Dkhilelli, Akid et Issam. «L'un a dit ne pas être en forme, l'autre a prétexté le fait de devoir accompagner un parent à Tunis pour subir des soins médicaux, indique Kamel Zouaghi. En fait, dans le football tunisien, le fossé est grand entre les clubs nantis et ceux démunis. Au niveau des installations, de l'infrastructure, du budget, mais surtout au niveau du potentiel humain. Dimanche dernier, j'ai aligné trois joueurs débarqués à titre de prêts : Njoumi et Mansour du CA, Jammali de l'ESS. Les moyens de l'ASK sont limités. Mais nous ne manquons pas de courage. Avec un peu de chance, on peut s'en sortir, car il en faut dans le football». Retour de Tritar, Khemir forfait Dimanche prochain, le club «vert et blanc» va être privé des services de son keeper Montasser Khemir, blessé et remplacé avant la pause contre le ST. C'est Issam Chebbi qui va le relever. En contre-partie, il sera renforcé par le retour de suspension de Marwane Tritar. Pour le reste, l'effectif est tellement limité que le staff technique ne peut pas se permettre d'apporter de profonds remaniements dans le derby du centre-ouest.