L'aller a été un véritable supplice pour les Kasserinois qui comptent sur la thérapie du nouvel entraîneur Kamel Zouaghi pour remonter le courant. Parmi les nouveaux promus, l'Avenir Sportif de Kasserine a été le club qui a souffert le plus et qui peine à trouver sa voie parmi l'élite. Ce n'est pas que la Ligue 1 soit vraiment au-dessus de leurs moyens, mais les «Vert et Blanc» ont accumulé les «stats» les plus négatives: deux victoires, mais aucune à domicile, 9 défaites, la plus faible défense (25 buts encaissés) et l'attaque la plus avare (7 réalisations). Bref, les clignotants sont au rouge depuis le premier match de la saison et la défaite à domicile devant le CA Bizertin. Plusieurs facteurs ont concouru à ce fiasco: une préparation d'avant-saison tardive, les joueurs ayant débarqué au tout dernier moment, alors que les entraînements ont repris au-delà des délais admissibles. La crise du bureau directeur sur fond de lutte entre le président Kamel Hamzaoui et le vice-président Taieb Gharsalli n'est pas étrangère à ce démarrage pénible. Faute de moyens, le club dut même déclarer forfait au début du mois d'août dernier de la coupe de Tunisie où il devait jouer contre l'ES Zarzis ! L'état désastreux de la pelouse a été également pour beaucoup dans cet échec. Les joueurs ne peuvent pas s'exprimer sur une surface franchement indigne d'un championnat d'élite, celui tunisien que la fédération internationale des statistiques vient d'élire le premier en Afrique et dans le monde arabe. L'entraîneur Farouk Jenhaoui, enfant du club et auteur de l'accession, a résisté tant bien que mal face aux carences d'un effectif déséquilibré et souffrant de l'absence d'un buteur patenté, de latéraux et de récupérateurs efficaces. Malgré le talent de Nidhal Delhoumi, Marouène Tritar et Alhassène Keita, la tâche se révélait très difficile. De plus, le coach kasserinois, relevé dans la dernière partie de la phase aller par son adjoint Thameur Sahli, s'est régulièrement plaint d'un nombre insuffisant de joueurs mis à sa disposition, a fortiori, après la résiliation des contrats de huit joueurs. Dans le dernier quart de l'aller, il était arrivé à l'ASK de ne pas trouver sept joueurs remplaçants à inscrire sur la feuille d'arbitrage ! D'autant plus qu'au rayon des équipes des jeunes, c'est le néant ou presque, aucun jeune talent ne montrant le bout du nez. Il était par conséquent logique que les copains d'Akid Dkhilelli aient été longs à démarrer. Pis encore, ils n'allaient presque jamais trouver leur rythme de croisière dans les quinze premiers matches d'une saison née sous une mauvaise étoile. Une lueur d'espoir L'arrivée au mercato d'hiver d'un attaquant de pointe (Mohamed Amine Aouichaoui), d'un milieu offensif (Houcine Mansour) et d'un défenseur axial (Khaled Zairi) va-telle bonifier un team dont la qualité technique est très moyenne comme il a pu s'en apercevoir dans les confrontations directes face aux clubs jouant pour le maintien. Dans une sorte de «prolongations» de la phase aller, l'Avenir Sportif de Kasserine a récupéré vendredi dernier trois précieux points qu'il avait acquis sur le terrain le 20 novembre dernier à l'occasion de sa victoire (1-0) contre le Stade Gabésien, à Gabès même pour le compte de la 8e journée. En effet, la Commission nationale d'appel a «cassé» la décision de la Ligue nationale de football professionnel de donner les trois points au SG suite à son évocation contre la participation d'Issam Dkhilelli à ce match. Du coup, le club du Centre-Ouest est propulsé au 14e rang avec un total de 11 points. Une position de relégable, certes, mais qui lui permet néanmoins de laisser derrière lui deux clubs, le ST et EGSG. Au rayon de l'infrastructure, des travaux sont engagés au stade des Martyrs durant cette longue trêve, mais il n'est pas évident qu'ils vont transformer de fond en comble une enceinte franchement injouable. Chapitre technique, fin de l'intérim assuré par Thameur Sahli, et place à Kamel Zouaghi, rentré du Maroc où il coachait Chabab Rif Al Houceima. L'ancien technicien de l'ESZ, ESBK, OB, ESHS et EGSG entamera son mandat mardi prochain après les quatre jours de repos accordés à un ensemble mentalement marqué par ses déboires et physiquement lessivé. Zouaghi, qui connaît le club qu'il avait conduit en 2009-2010, trouvera-t-il rapidement les ingrédients de la renaissance pour assurer un maintien auquel l'ASK continue pourtant de croire ? En tout cas, en plein hiver qu'on connaît rigoureux dans ces contrées, Kasserine voit pointer une lueur d'espoir.