Depuis quelques jours, le variant Omicron fait souffler un vent de panique sur la planète qui craint de reproduire le cauchemar de Wuhan en 2020. Mais qu'on le veuille ou pas, les prochains jours seront cruciaux et décisifs sur la suite à donner à ce nouveau mutant. Cela pour dire que le Covid-19 est loin d'être maîtrisé et qu'un taux insuffisant de non vaccinés dans un pays favorise l'émergence de nouveaux variants. La sonnette d'alarme a été tirée encore une fois : selon les experts de la santé, il semble que le nouveau variant du covid-19, Omicron, possède une forte contagiosité supérieure à celle du variant Delta. Certes, le verdict n'est pas encore tombé, mais il y a ce son qui résonne au loin puisque ce nouveau variant a été jugé ''préoccupant'' par l'OMS. Par ailleurs, plusieurs interrogations se posent sur l'efficacité ou non des vaccins face à ce nouveau mutant. Mais selon les professionnels du secteur de la santé, les variants existeront, mais rien ne dit qu'ils échapperont à l'efficacité de la vaccination et/ou qu'ils seront plus virulents. En attendant une annonce officielle de l'OMS, on doit, à l'instar de tous les pays, prendre nous-mêmes de nouvelles mesures strictes sur nos frontières car le nouveau variant a été déjà détecté en Belgique le 22 novembre. Ceci sans oublier que cette fois- ci, l'Afrique du Sud et d'autres pays de l'Afrique Australe sont visés du doigt et risquent de se trouver isolés du reste du monde si les données sur ce nouveau mutant se confirment. En effet, dès vendredi 26 novembre, les réactions ne se sont pas fait attendre et de nombreux Etats ont décidé d'interdire l'entrée sur leur territoire aux voyageurs en provenance d'Afrique Australe. Qu'en est-il de la Tunisie ? Qui décide quoi ? Actuellement, l'Afrique du Sud et des pays de l'Afrique Australe traversent une petite vague, ce qui pourrait expliquer le taux qui est devenu rapidement élevé du variant Omicron. Face à cette situation, plusieurs pays européens et des Etats arabes dont l'Arabie saoudite, le Maroc et le Bahreïn ont annoncé, depuis la semaine dernière, la fermeture de leurs frontières—notamment aériennes—, en réponse à l'apparition du nouveau variant du covid-19. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et la Jordanie vont appliquer cette interdiction aux voyageurs venant d'Afrique du Sud, du Botswana, d'Eswatini, du Lesotho, du Mozambique, de Namibie et du Zimbabwé. Quant au Maroc, notre voisin a annoncé la suspension de tous les vols commerciaux. Mais la Tunisie compte-t-elle emprunter le même chemin ? S'exprimant dans une déclaration accordée à l'agence TAP ce dimanche 28 novembre 2021, le membre de la Commission scientifique, Dr Mahjoub Ouni, a affirmé que notre pays ne compte pas fermer ses frontières, du moins pour le moment. En revanche, les mesures sanitaires seront renforcées, notamment en ce qui concerne les voyageurs venant en Tunisie. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre même pour ces mesures dites ''renforcées'' contre le covid-19 et son nouveau variant. En effet, la Tunisie est le seul pays qui publie un communiqué officiel avec des procédures à appliquer aux frontières et qui, deux heures après, on supprime et modifie. Commençons par le samedi 27 novembre 2021 à 15h00 : le ministère de la Santé a publié un communiqué de presse dans lequel il a décidé de faire une PCR à tout enfant entrant en Tunisie à partir de l'âge de deux ans. Deux heures plus tard (à 17h00), le même ministère a supprimé le communiqué et a changé le contenu pour une PCR obligatoire à partir de six ans. Pour sa part, l'Onmne (Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes), à 21h00, a recommandé toujours une PCR à partir de deux ans. Mais le plus surprenant de tout cela, le dimanche 28 novembre, Ines Ayadi, conseillère du ministre de la Santé et membre de la campagne nationale de vaccination, a recommandé une PCR à partir de l'âge de deux ans...On ne voit pas la fin de ce cercle vicieux : qui décide? Qui modifie ? Qui change ? Et surtout qui assume ? Ce qui fait qu'aujourd'hui, une véritable ''course contre la montre'' s'est lancée à l'égard du variant Omicron qui a toujours une longueur d'avance sur nous. Pour conclure, chaque pays a sa stratégie et sa vision, allant de la fermeture totale des frontières pendant deux semaines à un isolement systématique de 10 jours ou plus. Mais pour la Tunisie, la nôtre est toujours en stand by. Pour toutes ces raisons, chacun de nous doit appliquer les mesures barrières strictes et nos professionnels du secteur doivent poursuivre la vaccination pour l'instant, en attendant plus de données au cours des prochains jours car le verdict sur l'efficacité ou non des vaccins face à ce nouveau mutant sera donné bientôt. Et donc, il faut rester vigilant pour la surveillance et maintenir le respect des gestes barrières, monter en puissance pour vacciner les plus de 40 ans et qui ne sont pas encore vaccinés, avancer avec la troisième dose pour les groupes exposés aux formes graves du covid-19...