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Kiosque international
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2016

Royaume-Uni: quand les islamistes infiltrent les universités
Scène de la vie ordinaire dans une université britannique. Cela se passe à la London South Bank University lors des journées portes ouvertes. Chaque association, installée derrière son stand, promeut joyeusement ses activités auprès des nouveaux arrivants. Celui de l'Association des étudiants athées a affiché un dessin détourné de la Création d'Adam, de Michel-Ange, en remplaçant la figure de Dieu par celle d'un monstre en spaghettis volant. Il s'agit, vous l'aurez compris, de façon à la fois potache et gentille de se moquer de l'idée d'un dieu créateur de l'Univers. Problème : le dessin a choqué un étudiant qui s'est immédiatement plaint à l'université. Un représentant du syndicat étudiant a retiré l'affiche dans l'heure et demandé à l'association de plier bagage au motif que ce dessin offensait la sensibilité des étudiants religieux.
Non loin, à la prestigieuse London School Of Economics, ce sont les gardiens chargés de la sécurité du campus qui ont demandé à des étudiants membres de l'Association athée, laïque et humaniste de couvrir leurs tee-shirts, considérés comme des armes de «harcèlement» créant un «environnement offensant». Sur leurs tee-shirts, le dessin d'un jeune Jésus et d'un jeune Mo (Mahomet) prenant une pinte de bière ensemble. Dans les deux cas, après des révélations dans la presse et d'âpres discussions entre les intéressés, la direction des deux universités a fini par se désolidariser des syndicats et du personnel universitaire et par annuler leur décision de censure.
Cependant, il n'y a pas que les dessins satiriques ou œcuméniques qui fâchent cette nouvelle génération d'étudiants religieux, il y a aussi les personnes. L'ironie est que, aujourd'hui, les personnes sulfureuses ne se nomment plus tant Marine Le Pen, qui a pu ainsi s'exprimer devant les étudiants d'Oxford en février dernier, non, ce sont désormais les laïques, les militants pour la réforme de l'islam ou encore des féministes émérites, qui sont mis à l'index. Les voici non seulement chahutés violemment mais également interdits de tribune. Maryam Namazie, Iranienne, féministe et militante de la laïcité, a été invitée à participer à un colloque à l'université de Warwick par une association étudiante en septembre dernier. Elle est connue pour son combat pour l'abrogation de la charia et des lois religieuses pratiquées ici et là au niveau local en Grande-Bretagne. Son mouvement se nomme One Law For All. Ayant appris la nouvelle de sa venue, le syndicat étudiant décide d'annuler l'événement et de l'interdire de campus au prétexte qu'il faut respecter «le droit des étudiants musulmans à ne pas se sentir intimidés ou discriminé» par les propos «incendiaires» de cette militante des droits de l'homme. (...)
En laissant aux syndicats étudiants le rôle de censeurs, les autorités universitaires britanniques, péchant par défaitisme autant que par irresponsabilité, renoncent en fait à leur obligation légale (et clairement énoncée dans The Education Act de 1986) de garantir la liberté d'expression dans les campus du pays. (...) Agnès Catherine Poirier (Marianne)
A Rotterdam, un maire d'adoption
Des anges joufflus, des hommes en toge blanche et quelques femmes dénudées ornent le plafond de la grande salle des mariages de la mairie de Rotterdam, élégante bâtisse du début du siècle dernier miraculeusement épargnée par les nazis qui rasèrent la ville en 1940. La fresque est censée représenter la félicité éternelle. «Le peintre disait s'être inspiré de la Bible, mais dans son paradis il n'y a pas de place pour les Noirs», ironise Ahmed Aboutaleb, bourgmestre (maire) depuis 2009 de la deuxième cité du pays et premier port d'Europe.
Un immigré à la tête d'une si grande agglomération, c'était du jamais vu aux Pays-Bas. C'est aussi une première dans l'Union européenne (UE). Son élection est une illustration de l'intégration à la batave, même si ce modèle est en crise, y compris dans cette ville où les «allochtones» — immigrés et Néerlandais issus de l'immigration — représentent la moitié de la population, voire plus de 60 % dans les quartiers sud, les plus déshérités. «Il y a ici 174 nationalités différentes, et ce n'est pas toujours simple d'être un «gardien de la paix» mais, même s'il y a quelques cités ghettos, le brassage est malgré tout bien réel», explique le premier citoyen de Rotterdam qui, dans les mots comme dans les gestes, a toute la rondeur d'un notable du coin. Ce natif d'un village misérable du Rif marocain n'est pourtant arrivé aux Pays-Bas qu'en 1976, à 15 ans, pour rejoindre son père qui avait trouvé un poste d'ouvrier d'entretien à La Haye.
Dans ce pays du consensus, il aime lancer des formules percutantes. «Je suis le premier jihadiste de Rotterdam, si l'on entend par jihad l'effort sur soi-même pour devenir meilleur, ce qui est l'une des 68 définitions du jihad», plaisante-t-il. (...)
Le parcours d'Ahmed Aboutaleb est une incontestable success story, mais il en reconnaît volontiers les difficultés. Jamais il n'a oublié le choc du déracinement. «La migration, c'est sans pitié, cela exige un prix terriblement élevé», confiait-il en 2004 au quotidien amstellodamois Volkskrant, dans une des très rares interviews où il a accepté de parler de lui. Pragmatique, le jeune immigré marocain décide dès son arrivée de devenir un vrai Hollandais, sans pour autant renier ses racines. (...) L'entrée en fonction d'Ahmed Aboutaleb ne fut pas simple. «Nommer un Marocain maire de la deuxième ville du pays est aussi fou que de nommer un Néerlandais maire de La Mecque», éructait Geert Wilders. (...) La greffe a pris. Ses origines marocaines ne choquent plus grand monde. Il a déjà été réélu une fois et il sait incarner un modèle. (...) Quand on lui demande s'il pense que les Pays-Bas sont prêts pour être gouvernés par un Premier ministre issu de l'immigration, il répond : «Je n'en sais rien.» Mais son visage s'illumine d'un large sourire. Marc Semo (Libération)
Le Hezbollah classé «organisation terroriste» : qui veut la peau du Liban ?
Le Liban a l'habitude de vivre au-dessus du volcan. Lors de mon dernier voyage à Beyrouth, j'avais été surpris par l'atmosphère festive qui y régnait, alors que le pays semblait progressivement happé par le conflit dans la Syrie voisine. Un ami m'avait expliqué: «C'est justement parce que nous savons que tout peut s'arrêter d'un jour à l'autre que nous faisons la fête...» Philosophie imparable, surtout quand l'ampleur des problèmes vous échappe.
Une nouvelle fois, donc, le Liban risque de devenir le théâtre d'une crise par procuration, alors que le fragile et parfois étrange équilibre confessionnel et politique issu de la guerre civile tient vaille que vaille depuis plus d'un quart de siècle. Le coup est parti de l'Arabie saoudite, qui a choisi le Liban pour viser son grand rival régional, l'Iran, au risque de plonger le pays dans les affres de la division et peut-être de la guerre. Riyad, qui n'a toujours pas digéré l'accord sur le nucléaire ayant permis à Téhéran de retrouver une place centrale dans le jeu moyen-oriental, a lancé une offensive dans le monde arabe pour désigner le Hezbollah, le mouvement politico-militaire chiite libanais lié à l'Iran, comme «organisation terroriste». Le Liban a toutefois souhaité rester neutre au nom de son nécessaire équilibre avec un parti représenté au Parlement et littéralement intouchable, provoquant la colère de Riyad. L'Arabie Saoudite a annulé le financement de près de 2,3 milliards d'euros d'armes françaises destinées à l'armée libanaise, et déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Liban. Beyrouth redoute l'étape suivante que serait l'expulsion de plusieurs centaines de milliers de Libanais vivant et travaillant dans le Golfe. (...) L'Arabie Saoudite conteste le poids du Hezbollah dans la vie politique libanaise, qu'elle juge incompatible avec son rôle dans la guerre de Syrie, au côté de l'armée de Bachar Al-Assad et de conseillers iraniens. Riyad a pourtant des amis (ou des «clients») au Liban, comme Saad Hariri, chef de file du Courant du Futur et fils de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri qui avait fait sa fortune en Arabie saoudite. Mais Saad Hariri est engagé dans des tractations pour permettre de désigner – enfin ! – un président, et cela nécessite une entente avec le Hezbollah. Riyad lui a coupé les vivres, fragilisant fortement ses entreprises. (...) Il serait tragique que le Liban soit passé par pertes et profits. Pierre Haski (L'Obs)
Les mystérieux fichiers de Daech
«Nom : Abou Goma al-Almani [Abou Goma l'Allemand]. Lieu de naissance : Allemagne. Ville de résidence : Francfort. Métier : soldat dans l'armée allemande. Niveau de charia : débutant. Nom de la mère : caché. Point d'entrée : Azaz [frontière turco-syrienne]. Date d'entrée : le 7 juillet 2013. Lettre de recommandation : Abou Sohail al-ChiChani [Abou Sohail le Tchétchène]. Affaires laissées : portable et 200 euros. Niveau d'obéissance aux ordres : néant. Groupe sanguin : néant. Lieu du meurtre : néant.»
Cette fiche de renseignements de combattant de l'organisation Etat islamique est l'une des 22.000 récupérées par Sky News. Selon la chaîne britannique, elles ont été fournies par un déserteur de Daech, qui, avant de fuir, aurait copié sur une clé USB ces informations explosives. Les journalistes de Sky News les auraient transmises à la justice de leur pays. Les précieux questionnaires auraient été remplis par des ressortissants de plus de 55 nationalités. Selon le site basé au Qatar Zaman Alwasl, de nombreux doublons limiteraient en fait le total de ces fiches à 1.700 noms. (...)
Dès la sortie des documents, mercredi 9, des voix se sont élevées pour mettre en doute leur authenticité. Logo peu conforme, erreurs grammaticales, formulations douteuses... En France, certains spécialistes se sont également interrogés sur cette question, «lieu du meurtre», selon eux incompatible avec la sémantique djihadiste qui privilégie l'expression «martyr». Mais pour cet autre spécialiste, qui réside en Egypte, cette question formulée ainsi renvoie, au contraire, à la genèse de l'organisation : «Elle a été fondée par d'anciens officiers laïques du renseignement de Saddam Hussein, tournés vers un terrorisme dépourvu de connotation religieuse. La preuve que la religion est devenue plus tard un instrument, et non pas une réelle croyance.» (...)
Le commentaire, posté ­vendredi sur son compte Facebook, d'un djihadiste actuellement en Syrie, tendrait cependant à les crédibiliser. Hani Dahab, un Egyptien, ancien de Daech passé au Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, expliquait dans un langage imagé ce qu'il pensait du scoop de Sky News. Voici ces mots : «Le microscope qu'on a utilisé pour surveiller les moudjahidine ne peut pas vous faire du mal. Il vous fait, au contraire, grand honneur. L'important, c'est que l'on parle de vous, même quand on vous abandonne ou que l'on vous trahit. Continuez la route du djihad et ne regardez pas ces accidents de parcours.» Karen Lajon (Le Journal du Dimanche)
La Ligue arabe, ce «machin»
En décidant de classer le Hezbollah, mouvement chiite libanais, comme organisation terroriste, la Ligue arabe vient de franchir un pas supplémentaire dans l'absurde et la provocation sous la houlette de l'Arabie Saoudite et du Qatar. Une ingérence grave dans les affaires internes du Liban, alors que personne ne le lui a demandé, la Ligue, ce «machin» entre les mains du royaume wahhabite, n'a rien trouvé d'autre que de s'aligner dans cette «guerre de religion» contre le chiisme.
L'Arabie Saoudite, qui ambitionne de prendre le leadership du mouvement sunnite après avoir convaincu les pays du Golfe de s'engager dans sa croisade contre l'Iran, vient d'entraîner les autres pays arabes dans sa course folle contre le régime de Téhéran qu'elle accuse de tous les maux, jusqu'à la sécheresse qui frappe la région.
Exception faite du Liban bien sûr — où il ne se trouve personne pour ne pas reconnaître le rôle du Hezbollah, notamment depuis les revers qu'il a infligés à l'armée israélienne en 2006 — et de l'Irak où la communauté chiite a un poids politique déterminant, qui se sont opposés à cette machination, l'Algérie a pour sa part émis de sérieuses réserves. Ce qui lui a valu des attaques en règle dans la presse et les médias inféodés au régime wahhabite de Riyad, dont l'implication dans le financement du terrorisme et dans la propagation de la haine ne fait plus de doute au sein des opinions arabes. Tout comme son voisin le Qatar, d'ailleurs. (...)
Maintenant c'est le Liban, à travers le Hezbollah, qui est la cible des attaques de Riyad. La finalité étant d'affaiblir un tant soit peu l'Iran en portant des coups à ses soutiens régionaux. Même si au passage c'est le peuple libanais qui va souffrir le plus de cette politique aventuriste de la monarchie wahhabite qui avait décidé, le mois dernier, de suspendre son aide militaire à Beyrouth, demandant à ses ressortissants et aux sociétés de se retirer du pays. Jusqu'où ira cette vindicte saoudienne contre l'Iran ? Difficile de le savoir, d'autant que pour l'instant, la Ligue arabe semble totalement acquise aux desseins du régime wahhabite. Celui-ci n'hésitant pas à déverser des millions de dollars pour arriver à ses fins. Reda Bekkat (El Watan)


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