Malgré l'existence d'une poignée de grands professionnels qui ont fait leurs preuves sur la scène internationale, l'univers du son au cinéma est encore peu connu sous nos cieux. Un vrai travail de bijoutier, dont l'absence nous fait perdre quelquefois la magie d'un film. L'Association tunisienne des ingénieurs du son (Atis) essaie de valoriser ce métier. C'est un fait bien connu qui trahit parfois nos festivals et nos grandes manifestations cinématographiques : la mauvaise gestion du son dans les salles de cinéma. Aucun respect des normes techniques, que ce soit par les exploitants que par le ministère de la Culture qui reste en fin de compte peu entouré d'experts. Malheureusement, aujourd'hui on assiste à des projections où la platitude du son est flagrante et quelquefois le problème réside en amont ( dès le tournage ), la qualité des projections ne fait qu'empirer les choses... En deux mots, l'univers du son est peu valorisé chez nous aussi bien à l'écriture qu'à la diffusion. Recevoir donc une information que l'Atis désire secouer ce métier et le rehausser au niveau international en restant ouverte à toute forme de collaboration avec les instances ne peut que nous réjouir, puisque nous avons déploré tant de fois sur les colonnes de ce journal la qualité sonore de la plupart des films. D'abord une petite présentation de cette association présidée par le talentueux Sami Gharbi et où on retrouve de vrais poids lourds du métier, tels que Moncef Taleb et Fawzi Thabet. L'Association tunisienne des ingénieurs du son (Atis) a été créée en mai 2012 et a pour but de transmettre le savoir, la mise en place d'une plateforme tuniso-maghrébine de regroupement, de partage d'informations et de réflexions, l'accès aux stages et workshops de formation continue dans les domaines particuliers, au métier et la mise en valeur de la profession et des professionnels. Rappelons que la direction des Journées cinématographiques de Carthage a fait confiance à cette association pour effectuer un état des lieux de la sonorisation des salles de cinéma programmées pour des projections au cours des JCC à Tunis-centre et banlieue. Dans son dernier communiqué, l'Atis dévoile ses intentions et son programme que voici : création d'une plateforme d'interactions et de collaborations techniques et artistiques entre les opérateurs et les chefs opérateur du son au tournage. Création d'un lien entre les intervenants dans le tournage et la post-production dans les différentes spécialités, à savoir le montage son,le bruitage, le sound design, le mixage et les autres spécialités existantes et à venir, afin d'enrichir le travail de création artistique qui servira l'œuvre filmique. Sensibilisation des exploitants, diffuseurs et instances concernées pour garantir la qualité en restant à jour des nouvelles technologies et en respectant les normes de diffusion. L'association ne perd pas non plus de vue la nécessité de structurer le domaine du son en commençant par l'encadrement des étudiants et des assistants jusqu'aux diffuseurs afin de garantir un meilleur produit aux auditeurs et aux spectateurs. Une initiative qui tente pour la première fois de structurer le milieu au-delà de ses divergences; le ministère de la Culture et le Cnci gagneraient en exploitant toute l'expertise derrière ces actants.