Le temps commence à paraître long pour le ST qui tarde à débloquer son compteur et qui est encore à la recherche d'une efficacité perdue. On se désole pour le Stade. Voilà une équipe qui encaisse, qui fait des erreurs, qui assume quelquefois, qui tombe. Mais qui ne se relève pas. Dans tout ce qu'elle ne cesse de concéder, dans tout qu'elle ne cesse de gâcher, de manquer et de perdre, sa passivité a la même racine que la fatalité. L'initiative se retranche. Le discernement, l'imagination et la créativité, encore davantage. L'équipe stadiste est tombée encore une fois dans ses travers. Cela nous amène à constater que la médiocrité n'est plus une affaire marginale, mais qu'elle fait désormais système dans la manière de diriger et de manœuvrer du nouveau bureau directeur. L'abandon progressif des grands principes, des orientations et de la cohérence au profit d'une approche circonstancielle faite d'incompétence et d'impuissance a ouvert la porte aux responsables enferrés dans le déni. Il aurait cependant suffi de déclencher une véritable réflexion sur la manière de gérer le club, de se pencher sur les véritables problèmes qui entravent sa marche. Au lieu de quoi, ils ont préféré user dans les fausses promesses, dans les beaux discours. Convaincus comme ils le sont toujours que le club leur saura gré de voir leurs limites s'exposer et défiler ici et là. Car ce qu'ils cherchent n'est pas tant d'être appréciés comme des dirigeants vraiment capables de tirer leur club vers le haut. Au mieux, ils sont là pour faire la une des journaux, passer à la radio et à la télévision. On s'interrogeait sur les sens. Le sens du devoir, le sens de l'accomplissement, le sens de l'effort, le sens des victoires, le sens des rêves et des symboles. Aujourd'hui, la réponse tient en un mot: le Stade est en train de perdre ses valeurs. C'est une grande frustration que de n'avoir pas assez de réflexion pour bien gérer le club, ni assez d'initiatives pour rebondir et provoquer une recomposition des priorités. Voilà le principe de l'impertinence stadiste... Toutes les équipes veulent gagner, mais peu d'entre elles savent vraiment le faire. C'est le cas du ST dans sa version actuelle. Un ST qui n'arrive pas à renaître de ses cendres. Un ST qui vit de doute plus que d'espoir. Le stade Hédi Enneifer était triste et silencieux au coup de sifflet final de la rencontre contre la JSK. C'est un silence de lendemains incertains. Un match nul que l'adversaire était loin d'avoir volé, et encore moins conditionné par la prestation de l'arbitre Mourad Ben Hamza, comme on avait tenu à le faire croire. Sur un nombre calculé de phases abouties, l'inspiration, la créativité n'avaient pas leur raison d'être dans la manière de jouer d'une équipe dont le dispositif reste vulnérable et fragile en dépit des changements à la fois des acteurs et des postes. Ce qui pourrait être, d'une façon ou d'une autre, comme réducteur. Un avenir pas tout à fait rassurant C'est là la nouvelle caractéristique des responsables d'aujourd'hui. Elle consiste à nier les échecs. On connaît leur slogan et celui de leurs perroquets médiatiques: «L'équipe volée, la victoire confisquée». Mais la destruction du château de cartes illustre bien cette tendance à tromper l'opinion publique. De nouvelles pratiques entrent en scène par une série de procédures et d'actes qui ne véhiculent pas le vraies valeurs du club. Il est indispensable aujourd'hui de tirer les enseignements de cette dérive avant qu'il ne soit trop tard. On doit admettre que le Stade ne peut plus être laissé au pouvoir de quelques personnes et d'une seule vision. Que se soit sur le plan de fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, le club a toujours la même carte d'identité, mais pas la même crédibilité. On ne voit pas vraiment comment il est tombé si bas. La responsabilité du nouveau bureau directeur est totalement engagée dans la mesure où plus personne ne semble s'inquiéter de ce qui se passe actuellement. On demande aux joueurs de se surpasser et de forcer le cours des événements et l'on oublie qu'ils ne sont pas payés depuis plus de trois mois et que les promesses n'ont pas dépassé jusque-là le stade des paroles. On pourrait soustraire les problèmes de forme qui ne cessent de marquer le quotidien de l'équipe, mais les questions essentielles pour l'avenir du ST restent toujours sans réponses. Là où on formate les arguments pour dire ce qu'on ne fait pas et faire ce qu'on ne dit pas, les différentes parties prenantes ont le sentiment d'assumer leur rôle. Mais si leur appréciation de la situation leur paraît juste, ils donnent de plus en plus l'impression d'avoir raison tout seuls. Le temps commence à paraître long pour le ST qui tarde à débloquer son compteur et qui est encore à la recherche d'une efficacité perdue. Sur les défaillances et le gâchis d'un club miné par un vide existentiel, se profilent déjà les dessous d'un avenir pas tout à fait rassurant. D'une déception à l'autre, d'un abandon à l'autre, le désarroi stadiste est à la fois inévitable et injustifiable. Il désespère de plus en plus ses plus fidèles supporters, sans qu'une trajectoire aussi déclinante ne paraisse soulever une réelle prise de conscience, ni entraîner une mobilisation de la part de ses responsables.