Le Stade est encore à la recherche de l'équilibre et de la justesse souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable et, surtout, de la continuité dans les résultats. Qu'on le veuille ou non, on doit admettre aujourd'hui que l'avenir du Stade Tunisien ne peut plus être laissé sous le pouvoir de quelques personnes et selon une seule vision. Il est plus que jamais temps de réhabiliter la notion de l'union sacrée, de définir les prérogatives des acteurs, de trouver les solutions adaptées pour assurer le maintien. Il faut dire que les conditions favorables à la réussite de cette tâche sont à la fois d'ordre compétitif et moral. Elles se traduisent par des façons à la fois d'être, de faire et de penser différentes. Le Stade aurait ainsi besoin de changer, mais surtout d'évoluer. De repartir sur de nouvelles bases, avec les moyens et les arguments nécessaires pour gagner le maximum de points. Certaines choses devraient émerger au moment où d'autres sont censées prendre fin. Il s'agit de remettre de l'ordre dans une équipe égarée et qui joue son avenir. L'absence de réaction est évidente. Mais la suspension de Kanzari (six matches) et aussi celle de Korbi (quatre matches) est dure pour l'équipe. D'autant plus contraignantes que l'une et l'autre auraient pu être, non pas évitées, mais plutôt allégées, notamment si les joueurs en question étaient bien défendus. Il s'agit aujourd'hui d'un véritable plan de bataille destiné à rendre l'équipe plus performante au moment où elle s'accommode au ratage des différentes échéances et des opportunités de tout bord. Résumer le parcours de l'équipe stadiste tout au long de cette saison à quelques performances, du reste amplement méritées, à l'instar de la large victoire obtenue face au CA n'est ni une abondance, ni une parodie. Quelque temps après, pareil exploit s'est trouvé souillé par une poignée de personnes égarées dans leur raisonnement à l'emporte-pièce. Il est temps de pointer ce que le public stadiste n'hésite pas à considérer comme des manquements ou des dérives. Cela n'est plus une question de timing, mais chaque match, chaque étape par laquelle passe l'équipe devrait la préparer pour la suivante. L'on sait que les questions essentielles sur l'avenir du club restent toujours sans réponses, mais le Stade est plus que jamais dans l'obligation d'enrayer les dérives et les insuffisances qui ne cessent de marquer son parcours. Et là, l'on ne peut s'empêcher d'évoquer l'état d'esprit qui affecte la vie collective de l'équipe, l'incapacité de certains à se fondre dans le cadre défini du groupe et à en accepter les règles. On prend ainsi la mesure du malaise et on réalise que derrière un problème technique se cachent d'autres ressentiments. Le ST aurait besoin de se doter d'un fond et d'un style de jeu adéquats et pertinents, d'une capacité générale à gérer les différentes épreuves. Autrement dit, l'équipe devrait disposer de l'équilibre et de la justesse souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable, et surtout de la continuité dans les résultats. On sait qu'il y a, et qu'il y aura encore, des hommes qui manquent parfois de discernement. Mais à trop se fourvoyer dans des polémiques au raz du gazon, ils renvoient une image déplorable. Ils deviennent les catalyseurs d'une inutile paranoïa, le moteur d'une potentielle fébrilité et, au final, l'incarnation d'un dérapage incontrôlé. Parfois, sans se rendre compte ou non, ils installent un climat de défiance inconditionnel. Ils contribuent ainsi à fragiliser tout l'édifice. Ceux qui veillent aujourd'hui aux destinées de l'équipe, ceux qui y sont impliqués de loin ou de près, ont naturellement le droit de commettre des erreurs, mais ils ont aussi le devoir de se comporter dignement. Le Stade évolue dans un monde contraignant, qui ne laisse pas de place à la moindre faille. Nous voudrions faire confiance aux responsables de l'actuel bureau directeur, mais nous en appelons au sens de la pratique pour ne pas compromettre l'avenir du club. En attendant, ils seraient mieux inspirés d'élever les débats. En dépit de toutes les dérives, on aura toujours le droit d'aspirer à une ambiance qui ne soit pas inspirée des polémiques. L'appétit pour les altercations et les désaccords semble aujourd'hui plus aiguisé que les respect des engagements et encore moins des promesses. Là où on formate les arguments pour dire ce qu'on ne fait pas et faire ce qu'on ne dit pas, les différentes parties prenantes ont le devoir de résister, de s'attacher à la vie face aux défaillances qui ne cessent de ronger le club, mais surtout conformément à la clairvoyance et aux exigences que recommande la situation actuelle de l'équipe.