Tetra Pak nomme Haithem Debbiche au poste de DG pour la région Maghreb et Afrique de l'Ouest    Paul Klee, la lumière d'Ez-Zahra et la naissance d'un univers pictural    Tunisie : plus de 10 300 tonnes de déchets ménagers produits chaque jour    Calendrier des examens scolaires 2025-2026 en Tunisie pour les collèges et lycées    Match Tunisie vs Syrie : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 01 décembre?    Olfa Bouzaiene : le numérique, levier clé pour l'avenir économique de la Tunisie    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Tunisie : 600 000 voitures arrivent chaque année    Mercedes-Benz à Tunis célèbre l'art sous toutes ses formes    Météo en Tunisie : temps nuageux, températures entre 14 et 20 degrés    Fierté tunisienne : Wafa Mahjoub sur le podium mondial    Coupe arabe : histoire et rivalité au rendez-vous entre Tunisie et Syrie    Une voiture pour chaque famille...Quand et quelles sont les conditions ?    Ces retraités ne paieront pas d'impôts    Salaires et pensions : plus d'argent pour les Tunisiens dès 2026    Match Tunisie-Syrie : où regarder la rencontre en direct ?    Mohamed Ali Nafti représente la Tunisie aux forums africains sur la paix et la justice    Jilani Benmabarek à Al Kitab avec les copains d'avant (Vidéo et Album photos)    Le Goethe-Institut Tunis présente Filmklub : Was ist neu? / Chfama jdid ?    Matchs de la Tunisie lors de la Coupe Arabe Qatar 2025 et les primes en jeu    Red Sea International Film Festival 2025 : Le cinéma nord-africain à l'honneur    Rapport APT d'ESET : une guerre silencieuse entre puissances numériques (Avril-Septembre 2025)    Samsung Vision AI Companion : L'AI conversationnelle au service des ménages du monde entier    Inondations et glissements meurtriers frappent la région : des dizaines de morts    Météo en Tunisie : pluies orageuses sur plusieurs régions du nord    Choc : Trump réexamine les cartes vertes de migrants de 19 pays, dont 4 arabes !    Tunisie convoque l'ambassadrice des Pays-Bas pour ingérence    Kaïs Saïed répond fermement au Parlement européen : La souveraineté tunisienne n'est pas négociable    Tunisie Telecom, acteur clé d'une IA responsable et compétitive    nouvelair lance sa promo Black Friday: 30% de réduction sur tout son réseau    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Chine: L'Orient du développement, modèle d'avenir pour le Sud ?    L'artiste tunisienne Bochra Mohamed est décédée    Ghalia : la chanson qui secoue la Tunisie contre les violences faites aux femmes    Hommage à René Passet, pionnier de l'approche transdisciplinaire en économie et le développement durable    Elyes Ghariani: L'Union européenne à l'épreuve des nouvelles dynamiques sécuritaires    Triomphe tunisien au Caire : Afef Ben Mahmoud sacrée meilleure actrice pour « Round 13 »    Les nouveaux ambassadeurs du Burkina Faso, du Liban et des Etats-Unis d'Amérique présentent leurs lettres de créances au Président Kais Saied (Vidéo et album photos)    Khadija Taoufik Moalla - Dépasser la notion de "race": vers une humanité réconciliée    Le jour où: Alya Hamza...    Alerte Technique : Cloudflare frappé par un ''pic de trafic inhabituel''    Le SNJT organise un mouvement national dans toute la Tunisie pour défendre la liberté et la dignité des journalistes    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    Match Tunisie vs Jordanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN 2025 du 14 novembre?    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le référendum du 25 juillet selon l'avis des juristes : «Le boycott n'aura aucun sens»
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 07 - 2022

Cocher le «oui» ou le «non», peu importe ! Tant il est vrai que le référendum se définit comme un exercice démocratique par excellence. Mais l'essentiel, selon des juristes, est que la participation à ce rendez-vous, jamais vécu en Tunisie, soit tout bonnement éclairée.
Référendum constitutionnel, vers quel régime politique ? Cette question qui taraude juristes et politiciens a été, de nouveau, posée et débattue, récemment à Tunis, par Democracy reporting international (DRI), une Ong allemande basée, depuis 2011, sous nos cieux. Le panel-débat auquel elle avait invité un aréopage d'experts en la matière servait d'un avant-goût explicatif portant sur le tant attendu projet de constitution de la nouvelle République. Le but étant d'éclairer la lanterne du citoyen lambda et l'aider à mieux comprendre les tenants et les aboutissants d'un projet jugé controversé. Sa mouture à peine finalisée vient d'être publiée, jeudi, par le Président Kaïs Saïed, l'artisan du 25 juillet 2021. Et voilà qu'au bout d'une année, jour pour jour, les Tunisiens seront appelés aux urnes pour dire leur dernier mot sur le référendum du 25 juillet.
Oui ou non, peu importe !
En fait, cocher le «oui» ou le «non», peu importe ! Tant il est vrai que le référendum se définit comme un exercice démocratique par excellence. Mais l'essentiel, selon des juristes, est que la participation à ce rendez-vous, jamais vécu en Tunisie, soit tout bonnement éclairée. Car, à seulement trois semaines du jour «J», l'on ne sait pour quel projet constitutionnel on va voter, se demande, texto, Mme Salwa Hamrouni, professeur de droit public à l'Université de Carthage. Cela dit, l'on doit en savoir plus sur son contenu, ses assises juridiques et ses interprétations dans la réalité tunisienne. «On n'a pas vu la rédaction du projet de la constitution. Qui l'a écrit et dans quelle condition ?», s'interroge-t-elle encore. A quelques semaines du référendum, l'on n'aura pas le temps à tout dire au peuple, voire aux électeurs qui vont donner leur voix.
Que vont faire les 161 candidats à la campagne d'explication pour leur apporter tous les éléments de réponse ? Aussi, s'étonne-t-elle, nos médias n'ont même pas eu à aborder un tel débat crucial. Encore une fois, commente-t-elle, on se trouve face à une liberté d'expression et d'opinion quasiment confisquée. «Nous sommes devant un fait accompli», note-t-elle.
«Une légitimité remise en cause»
Sa collègue Pr Kaouther Dabbech, de la même université, a nié au processus d'organisation du référendum toute forme de légalité. Selon ses dires, les conditions qui l'entourent ne sont pas en règle, dans le sens que toutes les garanties des élections démocratiques et transparentes pourraient être transgressées.
«C'est un texte rédigé et composé dans les chambres obscures. Et cela est dangereux !», a-t-elle jugé. Bref, sa légitimité est remise en cause, déduit-elle.
Consultant juridique à DRI, Amine Thabet, lui, semblait aller plus loin : «Nulle part ailleurs un référendum ou des élections ne s'organisent dans un état d'exception comme c'est le cas en Tunisie. Dans le cas d'espèce, rien n'est dans la loi». Le décret présidentiel 117 du 22 septembre 2021 relatif aux mesures exceptionnelles est toujours jugé anti-constitutionnel. Et par conséquent, tout ce qui se crée ou se décide dans pareil contexte relève, selon lui, de «l'arbitraire». D'autant plus que l'absence d'un seuil électoral, prétend-il, serait de nature à plomber les résultats du scrutin et mettre en doute sa crédibilité. Et d'ajouter que, dans ce cas, le nombre des voix se calcule sur la base de la majorité représentative des participants au référendum. «Ainsi, le projet de la constitution pourrait être plébiscité avec seulement 50% plus un du total des votants», analyse M. Thabet, relevant, ici, que les moindres règles de la démocratie participative font aussi défaut. Surtout qu'on est, aujourd'hui, à l'orée d'un nouveau pacte social qui nécessite, du moins, un certain taux de participation révélateur de la transparence du scrutin, abonde-t-il dans ce sens. «Sans seuil, voter pour «oui» ou pour «non», peu importe ! Le boycott n'aura, non plus, aucun sens, étant donné qu'on est dans le cas d'un scrutin majoritaire», conclut-il. D'après Mme Raja Jabri, présidente de l'association Mourakiboun, ce boycott constitue en soi un 3e choix qui exprime un refus catégorique de tout le processus exceptionnel post-25 juillet 2021.
Régime présidentiel, quelles garanties ?
En effet, les panélistes sont, tous, unanimes sur le caractère extravagant d'un tel référendum qui va à contre-courant. «Ni le temps réservé à la rédaction de ce projet de constitution si controversé, ni la durée de sa campagne explicative ne nous permettent de tout comprendre dans les détails», fustige Mme Hamrouni. Elle revient à dire que rien n'est fait dans la dentelle. Volet observation en amont et aval du référendum, il y a aussi un hic : «Organisation précampagne, inscription des électeurs, accréditation des observateurs (société civile et médias..) et bien d'autres axes sont remis en question», selon Mme Jabri. Et en tant que représentante de la société civile, elle n'a pas manqué d'émettre des réserves sur la capacité de l'Isie à réussir ce rendez-vous et à respecter les standards démocratiques relatifs à son bon déroulement.
Sur un autre plan, le projet du texte constitutionnel propose aux citoyens de se prononcer sur un nouveau régime politique. Or, l'architecture de ce régime n'est pas encore, semble-t-il, précisée. Présidentiel ou semi-présidentiel, disaient les panélistes, il y a des craintes au niveau des droits et des libertés, mais aussi des abus touchant la séparation des pouvoirs.
Et maintenant que le projet de la constitution, publié tout récemment, a révélé tous ses secrets, avec un penchant pour le régime présidentiel, quelles garanties faudrait-il remplir afin de prémunir l'Etat de droit contre toute forme de dérive ? Dans quelle mesure ce régime politique dévoilé ne peut nous faire revivre le règne de la dictature révolu ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.