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Plaisirs et amertume
Bilan des JMC 2016
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 04 - 2016


Par Ali Ouertani
Les décideurs des JMC ont choisi depuis deux ans de consacrer non plus la chanson mais
«le projet» musical ouvrant ainsi la voie à tous les créateurs.
La révolution tunisienne a donné libre cours à une jeunesse en quête de liberté et prête à tout pour s'exprimer. C'est aussi vrai dans le domaine de la musique où tous les genres sont sans cesse proposés à qui veut bien écouter, qui avec bonheur, qui à force de matraquage radio ou télévisuel. Et bon nombre de musiciens, marginalisés auparavant, réclament désormais leur droit à la lumière. Rappelez-vous Kafan à Carthage l'an dernier. Du coup, les décideurs des JMC ont choisi depuis deux ans de consacrer non plus la chanson mais «le projet» musical, ouvrant ainsi la voie à tous les créateurs. La version 2015 nous a fait découvrir des musiciens de talent: Zied Zouari (violoniste en solo), Mohamed Ali Kamoun (pianiste-compositeur), entre autres, mais le vrai «projet» musical était à notre avis celui de Tahar Guizani et Mouldi Hsine: «tamayourth», qui, hélas, a perdu le Tanit d'or, doublé à la dernière minute par une troupe ivoirienne géniale, laissant beaucoup d'amertume chez les fans de musique tunisienne.
Cette année, la 3e session s'annonçait aussi ouverte malgré une défaillance au niveau de la com: peu de médiatisation par rapport aux Journées de théâtre et surtout de cinéma ! Passons sur les programmes imprimés en retard et l'absence de retransmission. Nous allons essayer d'en faire l'évaluation aussi objectivement que possible, mais aussi de dire les regrets qui nous en restent, ainsi qu'une proposition que nous estimons de taille pour les prochaines sessions.
Evaluation
D'abord, tout naturellement, nous dirons que les fans de musique, même s'ils sont déçus, comme nous l'avons été, par certaines représentations, ont été enchantés par les jeunes, notamment un Sabri Mosbah (Asli) qui ouvre la voie de l'espoir à tous les jeunes surdoués et avides de réussite, lui qui s'est ouvert la voie de la réussite internationale. Enchantés aussi par Amal Cherif (Ghodwa) pour qui les lendemains chanteront; par Raoudha Abdallah qui s'investit de plus en plus dans la musique tunisienne et enfin par Nasreddine Chebli (Fallega). Nous regardons ainsi l'avenir avec beaucoup de sérénité. Il reste que, comme nous l'a dit le Français Michel Marre, membre du jury, en présence de notre ami Khaled Tebourbi: «Les jeunes musiciens tunisiens doivent mettre en valeur «leur» musique, y exceller et ne pas chercher à «emprunter» d'autres sonorités, d'autres modes musicaux qui dénaturent l'authenticité de leur création. Nous cherchons la musique où il y a une âme, une authenticité»! Voilà un message on ne peut plus clair !
Cette session en a également frustré plus d'un fan de chanson tunisienne, nostalgiques du pur mode tunisien, déçus et ne se reconnaissant pas dans cette forme de festival. Certains vont jusqu'à parler de complot pour dénaturer notre identité musicale. A ceux-là, il faudra ressusciter le festival de la chanson tunisienne, en parallèle des JMC, ce que reconnaît un des concepteurs de ces journées, notre ami Adel Bondka.
Une défaillance nous a paru importante: le jury présidé par Adnène Chaouachi a oublié une des fonctions essentielles du jury: un rapport détaillé évaluant la session tout entière. Nous avions cette charge dans la première session (2010) où, avec Sonia Mbarek, Mohamed Mejri, Abdelwahab Doukali et autre Salama, tous membres du jury, nous avons lu publiquement un rapport d'évaluation de la session première, qui devait rester pour l'histoire.
Quant au spectacle offert en clôture, du Burkina Faso, nous avouons ne pas avoir trop été séduits. Nous aurions préféré qu'un des groupes gagnants se reproduise sur scène pour les présents et pour les téléspectateurs. Une des défaillances de ces JMC, c'était en effet l'absence de retransmission, d'enregistrement des spectacles. Seuls les quelque deux ou trois cents personnes présentes à Ibn-Rachiq ont été gâtées par l'organisateur.
Nous n'oublierons pas de saluer les artistes participant « en parallèle» aux festivités par leurs concerts: Lotfi Bouchnaq, Nabiha Karaouli, Mohamed Jebali, Jlidi Laouini, Hassen Doss....
Amertume et recommandations
Certes, les prix nous ont enchantés et rassurés, mais que les plus gros lots soient remportés par des troupes étrangères nous laisse un goût amer ! En 2015, le Tanit d'or était attribué à la troupe ivoirienne; en 2016, trois gros prix sont décernés à des troupes africaines: jugez-en plutôt: meilleure écriture musicale à la troupe du Bénin de même que le prix du public; et le Tanit d'or à la troupe du Sénégal ! Cela ne met nullement en cause la qualité superbe de ces troupes, mais un brin de chauvinisme n'est pas de trop ! Si chaque année, ces troupes (qui connaissent désormais la musique) viennent à se proposer, nous ne pouvons que leur attribuer le prix quand ils le méritent et pleurnicher dans notre coin; ça ressemblera à la roulette russe.
Si nous estimons que sur ce plan-là, il y a péril en la demeure, alors il faut agir immédiatement. Notre proposition que nous défendrons désormais jusqu'à la session prochaine : changer le règlement intérieur et créer un «prix pour le meilleur groupe étranger» ! Ainsi les troupes étrangères se battront entre elles, comme c'est le cas en Egypte, et les Tunisiens auront le maximum de chance. Nous y tenons et nous proposons cela à qui de droit, y compris à notre amie Sonia Mbarek, actuelle ministre valeureuse de la Culture, qui a une longue expérience dans ces jurys.
Enfin, en comparant avec le football et autres sports collectifs, lorsqu'un pays organise la coupe d'Afrique des nations, il se doit de préparer une super équipe capable de remporter la coupe. De même pour les JMC, il faut se mettre au travail dès à présent pour créer des «projets» haut de gamme, capables de remporter les Tanits et notamment le Tanit d'or. Les Tunisiens ont toujours été des gagneurs et nous ne pourrons supporter trois années de suite qu'une troupe africaine ou arabe vienne nous «vaincre» sur notre terrain.
Le mot de la fin, souhaitons longue vie aux JMC, aux JCC (octobre 2016) et aux JTC en espérant que la culture restera notre arme de prédilection contre toute forme d'obscurantisme et de fanatisme pour les jeunes bourrés de talent et qui ne demandent qu'à l'exprimer.


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