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Le «Marché commun carthaginois» n'était pas un mythe
Autrement dit
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 04 - 2016


Par Bady BEN NACEUR
Al'heure où on parle d'un traitement de faveur de la CEE auprès de la Tunisie révolutionnaire, mais désargentée et subissant les pires outrages politico-religieux, il serait peut-être bon de rappeler ce que fut dans des temps immémoriaux le «Marché commun carthaginois».
Al'heure où on parle d'un traitement de faveur de la CEE auprès de la Tunisie révolutionnaire, mais désargentée et subissant les pires outrages politico-religieux, il serait peut-être bon de rappeler ce que fut dans des temps immémoriaux le «Marché commun carthaginois». Le titre de ma rubrique de ce jour, et son contenu, m'ont d'ailleurs été inspirés par celle de feu Salah-Eddine Tlatli, parue dans La Presse du 7 novembre 1971. Si Tlatli fut l'un des plus anciens collaborateurs de notre journal, en tant qu'historien, l'un des plus admirables commentateurs de notre passé lointain et des méandres de la vie présente — il y a plus de quarante ans ! — à travers notamment son ouvrage «Multiple Tunisie»(*) que l'on devrait d'ailleurs rééditer. Rééditer en français mais aussi en arabe, en anglais et dans d'autres langues pour rappeler à la génération post-révolutionnaire, ce que fut Carthage, héritière de Tyr, celle d'Elyssa, aussi glorieuse et opulente que la première. Il fallait donc fonder Carthage car «elle seule permettait de tenir efficacement le goulot d'étranglement de la Méditerranée».
Aussi, nous raconte Si Tlatli «est-il probable que bien avant la fondation de cette cité, un petit comptoir, qui pourrait être Kambé, ait existé sur son emplacement (...)» «La ville nouvelle» fut ainsi à l'origine un simple pion sur l'échiquier de Tyr, destiné à mieux surveiller la «Route des Indes» de Tartessos (en Andalousie).
Tharsis (Tartessos) regorgeait de richesses de toutes sortes, argent, fer, étain et plomb... La situation stratégique de Carthage en Méditerranée allait donc lui permettre «de sortir du rang et de prendre avec éclat la relève de Tyr et d'accaparer habilement tout le Bassin occidental et ses zones d'influence». Si Tlatli les présente de la sorte : «Les Etrusques se cantonnant sur les côtes du nord de l'Italie, les Grecs sur les côtes sud et les Phéniciens se réservant, outre certains rivages de Sardaigne, de la Sicile et de l'Ibérie du Sud, tout le littoral africain, le plus court et le plus sûr chemin vers Tartessos». «Mais cet équilibre méditerranéen ne fut pas toujours facile (...) à cause de la fondation de Marseille en l'an 600 et l'arrivée des Phocéens sur la côte provençale».
Cependant, «Carthage allait défendre et grossir pour son propre compte l'héritage phénicien et assumer ses responsabilités» avec toute l'efficacité de sa jeune puissance, les comptoirs puniques se multipliant de partout grâce à ses alliances traditionnelles avec les Etrusques — ce qui ramène les Phocéens à la côte provençale. Tout cela «achevant de faire de la Méditerranée occidentale en ce VIe siècle, un véritable lac carthaginois».
A cette époque, «Rome n'était encore qu'une petite bourgade lorsque Carthage était déjà devenue, aux dires de Thucydide "la ville la plus riche du monde"». Plus tard, lorsque Rome prendra une grande importance, d'autres accords et traités se feront et se défaireront selon les circonstances. Mais Carthage reprendra et intensifiera toujours ses relations commerciales dans le Bassin oriental (au IVe siècle). Elle deviendra «la reine des mers». Elle frappe sa propre monnaie à «l'hôtel de la monnaie de Byrsa», «les beaux tétradrachmes ornés de la tête de Démeter, symbole de l'abondance (Ah, ce grenier à blé!) et de la puissance». «La majeure partie des "grosses affaires" se traite dans cette "city" de la haute finance» car les relations avec Rome étaient encore «au beau fixe».
C'était déjà cela, le «Marché commun punique» et qui aura fait de cette république, un cas unique dans l'histoie de notre vieille Méditerranée. «Pendant près de trois siècles! Rien que cela...».
Et aujourd'hui, pourquoi ne pas créer un «marché commun de la Méditerranée» à défaut d'avoir tant espéré une UMA, cette union du Maghreb arabe qui n'a jamais fonctionné ! Un «Marché commun de Carthage» sans guerre ni coups bas. Développer nos artisanats, nos richesses agricoles, nos patrimoines ancestraux et millénaires, nos archéologies et nos architectures locales, nos cultures et nos arts. Avec le sens de la réciprocité. Pourquoi, pourquoi pas ?...
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(*) Maison tunisienne de l'édition


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