La destruction du château de cartes illustre bien cette tendance à tromper l'opinion publique... Le ST se fait une spécialité. Il ne gagne plus dans son nouveau stade et il perd des points précieux qui compromettent davantage ses chances de maintien. En quelques matches, il s'est fait une mauvaise habitude. Celle à laquelle on ne s'attendait pas, au vu notamment du vœu que son public n'a jamais cessé de formuler pour jouer au Bardo. La volonté ne fait pas tout. Hichem Ncibi, fraîchement débarqué, s'en rend certainement compte. Si l'on se réfère à des critères purement sportifs, le ST s'est laissé entraîner dans un véritable gâchis. Les occasions de but n'ont pas manqué, notamment à la fin du match. Il y avait de quoi assurer les trois points de la victoire. Mais quand la pression se fait sentir à travers le comportement et le rendement des joueurs, c'est la logique du manquement aux différents égards qui prévaut. De son parcours depuis le début de la saison et à trois journées de la fin, il n'y a pas grand-chose à retenir de la prestation des joueurs sur le terrain, et encore moins de la gestion du club dans les bureaux. Du manquement au gâchis, c'est forcément à cause de l'actuel bureau directeur que le Stade se trouve aujourd'hui dans une position aussi contraignante et tellement désespérante. Les membres qui y font partie ne sont pas les hommes de la situation. Ils se sont révélés comme un obstacle plus qu'un atout. Avec aussi des joueurs qui ont curieusement le réflexe de mettre les contre-performances sur le dos de l'adversaire et qui instruisent à charge. L'étau se resserre et le Stade n'arrive plus à trouver l'air dont il a vraiment besoin dans les différentes épreuves auxquelles il est de plus en plus soumis. Aucune réaction dans un contexte qui exige pourtant une mobilisation à toute épreuve. A moins d'un miracle, il s'est mis dans la peau d'un reléguable déclaré, mais aussi exposé à tous les risques. A l'origine, une politique largement en déphasage avec l'évolution du football. Sur les défaillances et le gâchis d'un club miné par un vide existentiel, se profilent déjà les dessous d'un avenir compromis et compromettant. D'un échec à l'autre, d'un abandon à l'autre, le malaise stadiste ne s'arrête plus. Il désespère de plus en plus les plus fidèles supporters, sans qu'une trajectoire aussi déclinante ne paraisse soulever une réelle prise de conscience, ni entraîner une mobilisation de la part de ses responsables. La nouvelle équipe dirigeante n'a jamais été capable, ou même donné l'impression, de faire valoir une vision et un projet valables. Elle ne fait ainsi qu'abaisser la nature et la raison d'être du responsable sportif. Ceux qui se revendiquent aujourd'hui en tant que tels ne sont au fait que les mandataires d'actes et de pratiques dont le club risque de ne plus se relever. N'ayant rien oublié de leurs privilèges et sûrs de leur bon droit, ils se sont habitués à tous les déboires. Pire, ils sont devenus indifférents à tous les dangers qui guettent le club. Finalement, ils n'ont rien appris, ni rien compris, se contentant d'assister à un monde dans lequel ils n'auraient jamais dû exister. Réalisent-ils ce qu'ils font? L'abandon brusque des grands principes au profit d'une approche circonstancielle faite d'incompétence et d'impuissance a ouvert la porte aux responsables trempés dans le déni. Il aurait cependant suffi de déclencher une véritable réflexion sur la manière de gérer le club, de se pencher sur les véritables problèmes qui entravent sa marche. Au lieu de quoi, ils ont préféré user de fausses promesses, dans de beaux discours. Il faut dire qu'il n'y a pas plus facile que nier les échecs. Mais la destruction du château de cartes illustre bien cette tendance à tromper l'opinion publique. De nouvelles pratiques, étrangères au club, ont vu le jour. De nouvelles personnes, également étrangères, entrent en scène par une série d'actes et un profil qui ne véhiculent pas les vraies valeurs stadistes. Serait-il trop tard de le dire? On n'aurait pas dû laisser le Stade au pouvoir de quelques personnes et d'une seule vision. Que ce soit sur le plan de la fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, il a perdu à la fois sa carte d'identité et sa crédibilité. On ne voit pas vraiment comment il est tombé si bas. La responsabilité des personnes parachutées aux postes de commande est totalement engagée dans la mesure où personne n'était capable de redresser la situation. On pourrait soustraire les problèmes de forme qui ne cessent de marquer le quotidien de l'équipe, mais les questions essentielles concernant la survie de l'équipe sont ignorées.