La consommation locale des produits avicoles reste bien en deçà des aspirations des professionnels La 13e édition du Salon méditerranéen de la production animale et des produits agricoles à l'export ( Pamed ) vient de prendre fin. Cette édition a été, encore une fois, le rendez-vous immanquable des professionnels spécialisés dans la production animale et agricole ainsi que des intervenants aux niveaux des chaînes de valeur agricole. Cette édition en dit long sur l'importance de la filière avicole en Tunisie. Les sociétés de production avicole étatiques et privées ont répondu massivement à l'appel. La Société tunisienne d'aviculture comptait parmi les participants au salon. Cette société référentielle dans le domaine de l'aviculture a été créée en 1921. «Nous garantissons 23% de la production des poulets de ponte et 10% de la production des poulets de chair. Notre société est classée deuxième sur le marché », a observé M. Tarek Chaouech, président-directeur général de la société. Et d'ajouter que la société s'applique, en tant que établissement étatique, à promouvoir la filière avicole et à soutenir les petits et les moyens agriculteurs. Aujourd'hui, elle s'apprête à élargir sa capacité productive en mettant en place un méga-projet : il s'agit de la création du Centre de Bourbiaâ, dans la délégation de Mhamdia pour la production avicole. Ce projet comprend, dans un premier temps, quatre bâtiments ultra modernes, qui seront opérationnels à la fin de l'année prochaine, ainsi que de quatre autres, qui seront construits ultérieurement. « Nous misons dans notre travail sur des technologies et des techniques de production internationales des plus modernes afin d'optimiser la qualité de nos produits. Aussi, disposons-nous de couvoirs hautement performants, qui nous permettent de suivre l'évolution de l'œuf et d'adapter le climat de production au besoin de l'œuf et selon les normes requises», a renchéri le participant. Le responsable, et en dépit de l'évolution que connaisse la filière avicole, ne cache pas son insatisfaction quant au niveau de la consommation locale. Certes, les Tunisiens de moyens revenus se présentent comme étant les plus grands consommateurs de volailles, mais le taux de consommation reste bien en deçà des aspirations des producteurs. Il convient, par conséquent, de procéder à la révision des maillons déficients, de multiplier les actions de contrôle des circuits de distribution, de tabler sur la diversification des produits avicoles et d'offrir aux consommateurs une panoplie de nouveaux produits. Le responsable a insisté, en outre, sur la nécessité de booster la production avicole bio ; une production qui doit, impérativement être labellisée. Nutrition animale : un vecteur de productivité M. Tijani M'hamed est le directeur développement d'une société de production des produits de nutrition animale, dont 70% sont destinés aux volailles, notamment les dindes, les poulets de chair et les poules pondeuses, et 30% aux bovins, à savoir les vaches laitières et d'engraissement. «Cette année, nous proposons un nouveau produit qui consiste en un pack nutritionnel comprenant plusieurs ingrédients naturels susceptibles d'améliorer la qualité de la production animale. Ces ingrédients sont connus pour leurs vertus nutritionnelles, notamment les graines de tournesol, la pulpe de betterave, idéale pour l'augmentation qualitative et quantitative du lait. Les graines de coton, par exemple, augmente la quantité de crème dans le lait et améliore la qualité des beurres jaunes et des fromages. Ce pacte comprend aussi des céréales, comme l'orge et le maïs », a expliqué M. M'hamed. Notant que ce produit est inspiré d'un produit américain. Il assure un meilleur rendement, notamment pour les vaches laitières et permet d'augmenter la production laitière journalière de 10 litres. Pour inciter les éleveurs à opter pour ce produit, la société en question a signé deux conventions avec deux centrales laitières, lesquelles se chargeront de sensibiliser les éleveurs sur l'importance d'opter pour des nutriments innovants, de qualité et qui permettent de renforcer la production. Outre les exposants professionnels, le salon a permis à des étudiants en agriculture de faire partie de l'événement. Mlle Imene Zammali, étudiante à l'Ecole supérieure d'agriculture Mogren-Zaghouan ainsi qu'une autre étudiante ont occupé un stand au salon. Elles sont sur deux projets d'étude, dont le premier porte sur la perception de la qualité de l'huile d'olive et le deuxième sur les préférences du consommateur, notamment pour les huiles d'olive aromatisées. « La consommation locale en huile d'olive se limite à 25% de la production. Les 75% restants sont destinés à l'exportation. Ce qui suscite l'inquiétude, c'est que la consommation locale suit un rythme décroissant, en raison et de la cherté de l'huile d'olive par rapport au pouvoir d'achat du Tunisien et du recours aux huiles de graines, notamment les huiles de tournesol et de maïs », a indiqué Melle Zammali. Ce qui n'empêche pas les étudiants de s'intéresser à ce produit de terroir et de chercher à cerner les préférences du consommateur tunisien. D'après les résultats immédiats enregistrés suite aux dégustations, les Tunisiens ont une nette prédilection pour la variété dite «chemlali»; celle provenant du Sahel. Pourtant, la meilleure huile n'est autre que « chetoui » ou « baldi », qui provient des régions du nord. « En Tunisie, poursuit-elle, nous avons d'autres variétés autochtones, tout aussi spécifiques, comme l'huile d'olive dite ‘‘rkhami'', produite à Béni Khiar, mais aussi des variétés importées d'Espagne et d'autres pays méditerranéens, comme l'‘‘arbekina ‘‘, l'‘‘arbozana'' et la ‘‘koronaiki'' ».