Chose promise, chose due. Hier, les Tunisiens ont retrouvé la statue du leader Habib Bourguiba qui est revenue à l'endroit d'où elle a été déboulonnée, il y a près de 30 ans. Béji Caïd Essebsi, président de la République, a inauguré le retour officiel de Bourguiba à son avenue Hier, mercredi 1er juin, la statue du leader Habib Bourguiba est revenue, après un exil de près de 30 ans (23 ans de règne de Ben Ali et cinq ans et demi après la révolution) dans un dépôt relevant de la municipalité de La Goulette, à la place où elle trônait au cœur de la capitale. Lors d'une cérémonie officielle présidée par le chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi, entouré de Habib Essid, chef du gouvernement, et Mohamed Ennaceur, président de l'Assemblée des représentants du peuple, on a assisté à la concrétisation de la promesse de Si El Béji, celle de faire retourner Bourguiba à son avenue et de permettre aux Tunisiens de retrouver la statue du père de la nation, l'édificateur de la Tunisie moderne, le libérateur de la femme, le bâtisseur de l'école républicaine, et l'homme qui a fait de l'union nationale le ciment de la construction de la Tunisie d'aujourd'hui. Et ce sont bien ces valeurs cardinales qui ont poussé Béji Caïd Essebsi à choisir la journée du 1er juin (fête de la Victoire, ayant disparu du calendrier des fêtes nationales sous l'ère Ben Ali) pour que Bourguiba revienne à l'avenue où les Tunisiens d'avant l'indépendance et leurs enfants de la révolution du 14 Janvier ont décidé de recouvrer leur liberté et leur dignité, bravant la tyrannie coloniale et lançant un défi gagné face aux forces de la répression de Ben Ali. Le président Béji Caïd Essebsi a été, comme à son habitude, franc et direct : «Nous avons choisi le jour du 1er juin, date symbole de l'union nationale, pour que Bourguiba retrouve les Tunisiens et que les Tunisiens et les Tunisiennes rencontrent de nouveau l'homme qui a tracé leur avenir. Aujourd'hui, nos jeunes affrontent les épreuves du baccalauréat et écrivent une nouvelle page dans l'aventure de la Tunisie sur la voie du savoir et de la connaissance, la voie que Bourguiba a choisie pour investir dans ce qu'il appelle ‘‘al mada chakhma'', la matière grise, le capital numéro un de notre pays». «Quant à ceux qui critiquent la réinstallation de la statue du «Combattant suprême» dans son avenue, nous leur disons: vous avez le droit d'exprimer vos opinions. La démocratie vous le permet et nous sommes déterminés à préserver votre liberté et votre droit d'épouser les idées qui vous plaisent. Seulement, le peuple a décidé de retrouver son Zaïm et nous ne pouvons qu'exaucer son désir», a notamment souligné le président Béji Caïd Essebsi.