Certes, l'on a applaudi à la décision de rénover de fond en comble le marché aux poissons de Mahdia qui souffre de mille maux, et ce, moyennant un don consistant consenti par la Commission européenne. Les travaux sont en cours et vont bon train et il faudra attendre sept mois pour l'achèvement de ces travaux. En attendant, on a dû recourir à une solution de facilité aussi inacceptable que mal venue : l'on a érigé à la va-vite des abris de fortune à coups de tôle hideuse et de bâche usagée. Conséquences: une hygiène déplorable, de l'eau infecte qui dégouline de partout et le tout sous un soleil peu clément. Les poissons exposés sont pratiquement invendables, vu leur pourrissement rapide, d'où la grogne affichée par les poissonniers lésés et les clients frustrés qui ne veulent plus acheter de poissons. C'est dire que le choix de cet emplacement et de cette solution représente une alternative hâtive et qu'il importe de corriger au plus vite, d'autant qu'on est au seuil du Mois Saint. Il faut chercher la solution du côté des larges préaux au port. Là, l'ombre est généreuse et les pêcheurs et les poissonniers seront dans leur élément. Ils sont plusieurs à Mahdia à s'interroger s'il y a un décideur quelconque pour agir ou pour emprunter le langage marin : y a-t-il un patron sur cette embarcation dénommée Mahdia qui patauge à vau-l'eau? Pour l'heure, il est permis d'en douter.