L'équipe de Tunisie n'aura d'autres alternatives que de s'imposer à Djibouti et d'attendre son match décisif en septembre face au Liberia... Indépendamment des considérations liées aux résultats, la sélection oscille entre les défaillances qui ne cessent de conditionner le comportement et le rendement des joueurs sur le terrain, et la clairvoyance, le savoir-faire et l'inspiration que recommande justement pareille exigence. L'on n'hésite pas à penser que l'urgence réside aujourd'hui dans la nécessité de trouver les joueurs vraiment capables de relancer l'équipe, de faire prendre la mayonnaise et de trouver la bonne alchimie. A travers ce que certains laissent entrevoir, eu égard aussi au gâchis concédé dans certains matches, à l'instar de celui du Liberia, on ne manque pas de relever cette incapacité à parler le même langage sur le terrain, de respirer le même football. Depuis son retour à la tête de la sélection, Kasperczak n'a pas encore trouvé l'ossature sur laquelle devrait tourner l'équipe. L'irrégularité dans les choix a fait qu'il n'y a pas d'homogénéité, et encore moins une ligne de conduite claire et évidente. On ne sait pas toujours comment l'équipe joue, ni les priorités sur lesquelles est basée son approche du jeu. On n'y voit pas d'identité, ou encore une véritable animation. Si on va énumérer les joueurs convoqués par le sélectionneur depuis son arrivée, l'on constatera qu'il y a toujours autant d'inconstance, d'étrangeté, pour ne pas dire d'illégitimité. Résultat, le sentiment d'appartenance ne semble pas une priorité. L'attachement encore moins. Beaucoup de joueurs expatriés en font d'ailleurs à leur guise. Il paraît que leur intérêt soit ailleurs et qu'une convocation en sélection ne signifie pas beaucoup de choses pour eux. La réaction de certains, quand ils étaient appelés, en dit long sur la manière avec laquelle ils appréhendent la sélection . Il arrive rarement à l'équipe de ressembler à celle que l'on souhaite. Elle ne dispose pas encore d'une maîtrise technique acceptable et d'une solidité correcte. Son efficacité, au regard des atouts individuels, des aptitudes collectives, de sa qualité de mouvement, de son utilisation des intervalles, de son habileté à créer les espaces, tout cela reste d'une étonnante pauvreté. Evoquer aujourd'hui le problème de la sélection face aux joueurs expatriés, c'est provoquer les fantômes, presque éternels du passé. Mais c'est aussi le devoir de pointer ce que nous considérons comme un manquement ou des dérives qui ont souvent porté préjudice à l'équipe. Des maux éternels Dans son expression collective et dans le message qu'elle continue à délivrer, la sélection tunisienne ne semble pas évoluer. Et ce n'est pas la victoire sur Djibouti au match aller, ou encore une deuxième aujourd'hui en déplacement qui pourraient changer le fait que la qualification se jouera particulièrement au mois de septembre prochain face à l'adversaire direct, le Liberia. D'ailleurs, à leur arrivée avant-hier à Djibouti, les joueurs ont dû annuler la séance d'entraînement prévue pour le décrassage après cinq heures de vol. Le mercure affichait en effet plus de 40 degrés, avec un taux très élevé d'humidité. Le staff technique a décidé d'ailleurs d'effectuer une petite séance de mise en train sur un plateau près de l'hôtel. Si elle continue à souffrir de certains maux traditionnels, enfouis au plus profond d'elle- même, la sélection ne semble pas s'orienter vers de nouvelles tendances de nature à relooker son style, à étoffer son registre, ou d'y ajouter d'autres valeurs et d'autres atouts. Ce que les joueurs accomplissent sur le terrain n'entre pas dans le jeu le plus dynamique qui nous soit offert et rien ne semble encore tenir... Pour s'imposer et faire face aux différentes contraintes sportives et extrasportives, une bonne équipe doit avoir un bon jeu, pas seulement de défense, mais aussi de relance et d'attaque. Simplement, la sélection ne peut plus continuer à être gérée en permanence sur fond d'appréciation individuelle et la plupart du temps loin de la réalité. Ou encore être l'apanage de certaines personnes qui s'érigent en protecteurs, en paratonnerres. Indiscutablement en voie d'attiédissement, la sélection semble souffrir de la passivité et de l'indifférence de ses différents acteurs: sélectionneur, joueurs et responsables de la fédération. Les joueurs auraient intérêt à comprendre et à réaliser que chaque match en lui-même n'est que la conséquence de toute une série d'attitudes et d'adoption de valeurs. Autrement....