Il sera absent des terrains une période allant de quatre à six mois. Il coûtera encore plus cher au club... Réussir son passage à l'Espérance de Tunis n'est pas chose évidente, même pour les plus talentueux des joueurs. Fakhreddine Ben Youssef fait partie de cette trempe de footballeurs au talent certain et qui ont mis du temps pour s'adapter. Souvenons-nous des premiers mois de Houcine Ragued au Parc B. Il a fallu de longs mois d'adaptation avant que le capitaine « sang et or » ne commence à entrer progressivement dans le moule et marquer par son empreinte le jeu de l'équipe. Pour le cas de Ben Youssef, les blessures n'ont pas vraiment aidé le joueur à s'émanciper. Au cours de la saison et au moment où il commençait à carburer, il s'est blessé. Et comme les places sont chères à l'Espérance, il a été confronté à son retour à la compétition aux vertus de la concurrence. C'est que durant sa convalescence, Adem Rejaïbi et Bernard Bulbwa ont pris du galon. Ben Youssef a dû attendre son heure et quand elle est venue, il n'a pas saisi sa chance. C'est que le joueur n'a jamais convaincu. Sous les couleurs « sang et or », il n'a pas retrouvé les prouesses qu'on lui connaissait du temps qu'il endossait le maillot du CSS. Sa première saison sous les couleurs «sang et or» a été un fiasco. Un rendement en deçà des attentes et deux blessures en l'espace d'une saison. Brouillant et irrégulier, il n'a pas réussi à devenir une pièce maîtresse de l'équipe alors qu'il coûte trop cher au club. Un transfert record de l'ordre de 7 millions de dinars, sans compter les salaires et les primes de rendement. Intervention chirurgicale en France Interrogé sur la nature de la blessure de Ben Youssef et si elle est due au rythme corsé qu'a connu l'équipe tout au long de la saison, le médecin de l'équipe éclaire notre lanterne : «C'est une entorse du genou et non pas une lésion musculaire ou tendineuse. Ben Youssef souffre d'une lésion partielle du ligament croisé antérieur. C'est une lésion qui est due à un traumatisme direct, soit à cause d'un tacle par derrière, soit le genou se retourne. C'est une blessure qui n'est pas liée à un excès dans l'effort ou d'absence de récupération». Pour soigner Ben Youssef, la direction de l'Espérance ne fait pas les choses à moitié : «Dans le cas d'une lésion partielle du ligament croisé, on a le choix entre deux attitudes. Soit on opte pour une intervention chirurgicale comme si c'était une lésion totale et on n'en parle plus. Dans ce cas, le joueur suivra une rééducation normale et reprendra la compétition dans six mois. La deuxième attitude médicale qui est de plus en plus utilisée consiste à ne pas faire subir au joueur une opération puisqu'il ne s'agit pas d'une rupture totale. Il effectuera dans ce cas une rééducation de trois mois et demi et il sera de nouveau compétitif dans 4 mois. Nous avons décidé d'aller voir en France un médecin spécialisé qui a beaucoup d'expérience dans la lésion partielle du ligament croisé antérieur. On décidera par la suite. Ça va se faire au plus tard aujourd'hui. Personnellement, je penche plutôt vers la solution radicale en faisant opérer le joueur et qu'on n'en parle plus», nous a confié le médecin de l'équipe. Cela dit, Ben Youssef coûtera beaucoup plus cher à l'équipe dans les mois à venir. L'Espérance sera privée de ses services pendant au moins quatre mois, si ce n'est plus, sans compter le temps qu'il lui faudra pour retrouver ses sensations.