Héritier d'un passé prestigieux, le COK est en chute vertigineuse vers l'inconnu. On attend des actions salutaires pour sauver le club et le relancer sur des bases solides. Kélibia est le berceau du volley-ball national qui demeure le sport favori des habitants de la ville. Tout le monde reconnaît que le Club Olympique de Kélibia est un endroit idéal où l'on vient avec un objectif commun : enrichir les capacités et réaliser une brillante carrière. Il n'y a pas d'animosité, on y travaille avec une détermination décuplée, on échange, on progresse, et on commence à bien se connaître. Le COK est une mémoire qui a véhiculé des coups d'éclat et des stars qui ont marqué profondément leurs époques. Le club capbonais est condamné à jouer les premiers rôles pour gagner des titres à l'échelle nationale et faire briller ses couleurs sur le double plan africain et arabe. Le palmarès est garni : huit coupes chez les dames, deux titres de champion, un titre de championnat arabe et autant de participations honorables en coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe. Tout cela, sans oublier les performances des jeunes, toutes catégories confondues, souvent sur la plus haute marche du podium à la fin de chaque saison. Travail entrepris de grande haleine, encadrement et suivi, sacrifices, solidarité, planification objective, formation de base solide constituent les principaux arguments qui ont permis au COK de se placer au devant sur la scène, et d'être un monument de volley-ball. Dommage, ce n'est pas le cas proprement dit aujourd'hui. La donne a changé. le COK est en train de se confronter à des situations difficiles et de vivre de graves problèmes qui risquent fort probablement de compromettre ses chances de survie. Pas de motivation, pas d'envie Les prémices de la chute vertigineuse se sont installées à la fin de la saison 2011-2012. L'étau se resserre. Pas de moyens, pas d'engouement et pas d'entraîneurs et dirigeants supermotivés et exemplaires. Aujourd'hui, nous serons tentés de poser la question : COKélibia, où vas-tu ? Beaucoup de choses ont changé et l'équipe va de déboire en déboire. L'absence d'une ligne de conduite, de moyens financiers surtout ont beaucoup nui à la marche du COK. L'effectif s'est affaibli, les jeunes lancés dans le bain sont encore en période d'apprentissage. Les Kélibiens n'avaient que leur courage à opposer. Le talent des deux internationaux Khaled Ben Slimane et Taïeb Korbosli, qui sont sur le point de débarquer à l'Espérance de Tunis, n'a pas suffi à contrecarrer la majorité des adversaires même parfois à domicile. Le résultat n'est pas flatteur puisque la saison écoulée le COK ne participait pas à la course au titre. L'opinion sportive s'est posé une question légitime : comment un club de la trempe du COK en est arrivé à cette situation inquiétante ? Le club phare de la région capbonaise ne cesse de reculer et perdre son rayonnement au fil des saisons sans que les quelques tentatives de relance ne réussissent. Cela fait des années que le COK n'arrive plus à se maintenir au plus haut niveau. Les résultats sur les deux fronts ne sont pas à la hauteur du prestige et de la popularité du volley-ball dans la région. C'est aussi le reflet d'un club mal structuré et qui souffre d'une mauvaise gestion, essentiellement sur le plan technique. La suite sera dure si l'inquiétante situation persiste pour une équipe plus que jamais menacée par le spectre de la relégation. La sonnette d'alarme est déjà tirée. Faut-il tout reconstruire sur des bases solides et avec une mentalité différente... La parole aux Kélibiens Mounir Gara (ex-entraîneur du COK) : «Inquiet pour l'avenir» La situation du COK se détériore de plus en plus. Dans l'état actuel des choses, je ne vois pas l'avenir du club en rose. Inutile de dire que le COK recule pour bien sauter. Non, c'est loin de là. Sans motivation, sans planification rigoureuse et sans savoir-faire et sans moyens, on ne peut aller loin et rester dans la cour des grands. L'actuel président n'a pas l'expérience nécessaire et suffisante pour gérer convenablement les affaires du club. Des changements sur tous les plans s'imposent et toute la famille élargie du COK doit intervenir pour redresser la barre et sauver notre club. Au cas où le COK rétrograde en Nationale B, ce sera un coup fatal pour le volley-ball national. Un autre point important qui m'inquiète pour l'avenir du COK : les parents orientent leurs enfants vers le football. Contrairement à la tradition. Mohamed Mselmeni (ex-entraîneur du COK) : «L'encadrement est faible» Dans un passé lointain, le COK était un environnement spécial où les valeurs du volley-ball étaient concrètes. Aujourd'hui, le décor a changé. Les dirigeants motivés, bosseurs et exemplaires ont presque disparu. Les compétences techniques se sont retirées parce qu'elles ne sont pas motivées. L'encadrement est faible, les hommes d'affaires ne s'intéressent plus au sponsoring. Les résultats sont en deçà des attentes. Le public ne vient plus comme avant. On vend les joueurs pour vivre et on se contente des rôles secondaires. Mohamed Ali Ben Cheïkh (entraîneur assistant de l'équipe nationale U23) : «Inadmissible et inconcevable» La déroute du COK a commencé après l'exploit en finale de la Coupe de Tunisie la saison 2010-2011. Pourtant, on attendait un nouvel élan et un nouvel état d'esprit. A mon avis, la mauvaise gestion de l'effectif a freiné progressivement la marche de l'équipe. En cinq ans, le COK a «vendu» dix de ses meilleurs joueurs sans penser à la relève. Cela a pesé lourd sur le rendement de l'équipe. Pour les Kélibiens, il est inadmissible et inconcevable de voir leur équipe jouer pour le maintien et quitter un peu tôt la course pour le titre de la Coupe, pourtant le COK est considéré comme l'un des spécialistes de l'épreuve. Le problème majeur, c'est le manque de motivation. Comment peut-on demander aux entraîneurs de répondre aux exigences de leur tâche sans recevoir leurs salaires à temps. Parfois après des mois d'attente. Tout est à revoir au COK, et il faut agir au plus vite. Lotfi Sammoud (ex-secrétaire général du COK) : «Aux autorités d'intervenir» Le constat est amer. Le club ne fonctionne plus à merveille et rien ne va plus. La mauvaise gestion et surtout les intervenants qui ne connaissent rien au volley-ball ont mis le club dans la souffrance. Je demande aux autorités locales d'assumer leurs responsabilités et d'intervenir avant qu'il soit trop tard.