La formule des deux poules est un bond en arrière, d'autant qu'elle n'a pas été fructueuse à deux reprises. Un championnat à deux poules, est-ce la meilleure solution pour sortir notre football de son marasme ? Nul ne peut avancer la réponse adéquate. L'expérience va quand même être tentée cette saison. Les représentants des clubs y ont adhéré, du moins les présidents, semble-t-il. Car les sondages affirment que la majorité des entraîneurs seraient contre cette formule, n'ayant de surcroît pas donné leur avis sur la question. Encore une bévue de la fédération qui n'en est pas à sa première. Disons d'emblée qu'il y aura un déséquilibre au niveau des rencontres de la seconde phase. Les clubs qualifiés au play-off disputeront 24 rencontres durant la saison, alors que ceux du play-out joueront 28 matches, soit quatre de plus. On sait que la formule des deux groupes n'est que transitoire et que l'objectif est de ramener le championnat national à 14 clubs lors de la saison 2017-2018. On ne sait pas pourquoi les décideurs de notre football y vont par quatre chemins. Franchement, ils vont dénaturer la compétition. Est-ce une façon d'échapper aux matches arrangés de fin de saison? Ou d'essayer d'alléger le calendrier en gagnant quelques journées de répit? Cela va dans ce sens sans doute. Le fossé va se creuser Si sur le plan sportif, la formule des deux poules n'apportera rien de nouveau puisque le fossé va se creuser davantage entre les grosses écuries du championnat et les moins nantis sur les plans financiers et ressources humaines, le coup est peut-être favorable pour les caisses des clubs. On assistera cette saison à deux derbys supplémentaires et plus de chocs entre les favoris traditionnels au titre, c'est certain. Les clubs pourraient renflouer leurs caisses à une condition, toutefois. Celle de lever l'interdiction aux publics visiteurs d'assister aux rencontres de leurs équipes respectives en déplacement. Faire le plein dans les stades comme au bon vieux temps pourrait rectifier le tir. Ce serait une manne pour les trésoriers des clubs en y ajoutant les droits de télévision. Sur le plan pécuniaire, cela pourrait aller, mais pas plus que ça. Les défenseurs de la formule des deux poules diront qu'il faut préparer le terrain à la sélection nationale qui est en pleine campagne éliminatoire de la CAN 2017 du Gabon et s'apprête à entrer dans celle de la Coupe du monde en Russie (2018). Il y aura sans doute plus de journées libres pour la préparation de la sélection nationale à ses diverses échéances. Toucher le fond du problème Ceux qui sont hostiles à la formule des deux poules ont aussi leurs arguments. Les meilleurs championnats du monde n'adoptent pas cette formule. En Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Espagne, en France, au Portugal et nous en oublions, la compétition se dispute en poule unique et les derniers de la classe sont relégués. De plus, le choix du play-off et du play-out a été essayé à deux reprises en Tunisie. Une première fois en 1998-1999 puis en 2012-2013. Le charme de la compétition a été rompu. Il semble que nous n'avons pas retenu la leçon. Il aurait mieux valu du côté de la fédération aller au fin fond des problèmes de notre football. Depuis la révolution, notre compétition a régressé. Il ne se passe pas une journée sans contestations et sans violence. Même les joueurs s'y sont mis. Il aurait donc fallu aussi se pencher sur les problèmes de l'arbitrage, de la formation des jeunes dans les clubs. Aujourd'hui, le constat est amer. Nos sélections nationales des jeunes ne sont qualifiées à aucune échéance continentale ou internationale. Le bilan est négatif. Nous n'avons plus d'attaquants dignes de ce nom et encore moins des gardiens de but de valeur. Voilà les véritables lacunes de notre football. Aujourd'hui, nous essayons encore une fois de colmater les brèches, sans plus, la formule des deux poules est un bond en arrière. Sans commentaire.