Le cinéaste français Alain Corneau, dont le dernier polar Crime d'amour vient de sortir dans les salles, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 67 ans dans un hôpital parisien. Passionné de cinéma américain, Alain Corneau était aussi producteur et scénariste. En 2004, l'ensemble de son œuvre avait été distingué par le Prix René-Clair et, en 2010, il s'était vu décerner le Prix Henri-Langlois. En 1992, Tous les matins du monde, qui relate l'histoire d'un joueur de viole au XVIIe siècle, interprété par Jean-Pierre Marielle, avait connu un vif succès public et reçu le César du meilleur film. Alain Corneau était le compagnon de la cinéaste et écrivaine Nadine Trintignant. «Grand réalisateur», pour Nicolas Sarkozy, Cinéphile pointu, curieux de tout, pour Bertrand Tavernier, «d'une grande sensibilité» pour Jordi Savall : le décès d'Alain Corneau a suscité de nombreuses réactions dans les mondes politique et artistique français. Pour Nicolas Sarkozy,"après Bernard Giraudeau en juillet, le cinéma français est de nouveau frappé par une perte cruelle. Avec Alain Corneau disparaît un très grand réalisateur, vaincu lui aussi dans la force de l'âge par la maladie." "Alain Corneau révéla d'abord un talent magistral pour le film noir, selon le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Mais, au-delà du genre auquel il demeurera fidèle, il fut aussi un cinéaste extraordinairement éclectique. Ainsi, fin musicien, il avait su avec Tous les matins du monde relater de manière très subtile et originale la singularité de la création musicale." Pour Gérard Depardieu, "c'est quelque chose de personnel, on ne peut pas... De toute façon, c'est toujours très triste la mort d'un artiste. Il y a eu beaucoup de souffrance dans ces dernières semaines." "C'est un homme qui aimait le cinéma, qui l'a servi, un homme de grand talent, a souligné Claude Lelouch. C'est quelqu'un qui avait une bonne humeur permanente. Je l'ai croisé quand il était malade, il rayonnait encore d'optimisme. Surtout, c'était un homme gentil, généreux, il ne méprisait jamais le public. Il y a une tradition Corneau, je pense qu'il y a un style Corneau. Il fait partie de ces quelques metteurs en scène qui ont un vrai style, une vraie personnalité, dont on reconnaît l'écriture". Jordi Savall a rendu hommage au "grand mélanomane, d'une grande sensibilité, lui-même musicien, qui pouvait jouer du piano, adorait le jazz et la musique baroque. Il avait une immense culture générale et musicale, une connaissance personnelle du répertoire (baroque): il connaissait tous les enregistrements qu'on avait faits 15 ans plus tôt avec mon épouse."