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Une grande épreuve de patience
Mokhtar Naïli — Le suppléant de Attouga
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2016

«Je n'ai jamais été dévoré par la résignation même si Sadok Sassi est un gardien de but invraisemblable, un véritable phénomène
qui ne connaissait ni la méforme, ni la saturation, ni la blessure»
Sa renommée s'est accrue lors du plus grand événement planétaire, la phase finale de la Coupe du monde, précisément celle disputée en 1978. Mokhtar Naïli, l'un des hommes-clés de l'épopée tunisienne en Argentine, a longtemps vécu à l'ombre de son idole, Attouga, avant d'être l'auteur, malgré lui, d'un «hold-up» qui a inversé les statuts à Buenos Aires.
A l'évidence, ce furent ses qualités techniques et athlétiques ainsi qu'une capacité à assumer la pression et l'obligation de résultat qui ont plaidé en sa faveur et convaincu Abdelmajid Chetali de prendre la plus délicate décision de sa carrière d'entraîneur. Naïli a eu le mérite de justifier un tel choix et de transformer une certaine traversée du désert en un destin hors du commun. Nous sommes allés à sa rencontre : «Assez tôt, durant ma jeunesse, j'ai trouvé dans l'animation footballistique à La Cagna le meilleur complément aux études. Le plateau était déjà consistant avec Moncef Khouini et Néjib Abada (CA) et un certain, Nasra parti à l'EST. J'ai eu mon apprentissage en tant qu'attaquant et manifesté une admiration sans bornes à mes idoles Attouga et Tahar Chaibi. Et ce sont ces deux leaders qui m'ont amené à signer en 1968 ma première licence au CA. J'ai eu des débuts ordinaires en tant qu'attaquant, cherchant à s'imposer chez les cadets sous la conduite de Amri. Mais c'est lors d'un intérim assuré par Nagy, lui-même, que j'ai été reconverti en gardien de but. Le technicien hongrois a décelé en moi certaines aptitudes spécifiques à ce poste. Depuis, j'ai passé l'essentiel de mon programme-cursus sportif dans les buts. Bien entendu, en étant promu chez les "A" du CA, j'étais quelque peu angoissé par l'impasse qui se profilait avec la mainmise de l'inamovible Attouga. Les perspectives étaient incertaines, car être le suppléant de Attouga est une grande épreuve de patience et d'attente. Cela dit, je n'ai jamais été dévoré par la résignation, même si Sadok Sassi est un gardien de but invraisemblable, un véritable phénomène. Le plus grand portier tunisien de tous les temps ne connaissait ni la méforme, ni la saturation, ni la blessure, ni une période sans, sorte de passage à vide (passage obligé et incontournable en football). Je me rappelle que même les arbitres toléraient ses "petits" écarts tellement son aura lui apportait une immunité considérable. Ce qui nous vous tue pas en football vous rend plus fort. Je me suis forgé une carapace, un mental et un état d'esprit. J'ai au fil du temps admis cet état de fait, et j'ai travaillé sans relâche avec l'espoir de bénéficier de quelques opportunités. En 1972, c'est la mini-Coupe du monde organisée par le Brésil qui m'a permis d'assurer l'intérim. Par la suite, et pour résumer, j'ai aligné quelque 30 sélections avec la Tunisie jusqu'à mon dernier match en juin 1982».
Quand le destin s'en mêle
«Bien entendu, j'ai atteint un pic en 1978. A cette occasion, nous avons surpris le monde du football en battant le Mexique (3-1) et surtout en tenant en échec la grande RFA tenante du titre. Pourtant, à l'origine, je ne devais pas disputer ce Mondial, puisque je n'étais que la doublure de Attouga, non seulement en équipe nationale mais aussi au Club Africain. Il aura fallu un match quelque peu moyen de Attouga face aux Pays-Bas pour que je sois promu aux avant-postes. Outre les acteurs du terrain, la réussite d'un groupe et d'un joueur est intimement liée à un encadrement de qualité. Nous gardons tous en mémoire le passage de Feu Slim Aloulou à la tête de la Fédération tunisienne de football. Cet ancien membre du comité exécutif de la Fifa a beaucoup compté pour nous autres internationaux. Il était dans l'action via une politique de proximité, aux petits soins, toujours disponible. Sa communication limpide, son sens du compromis et du consensus, il avait réponse à tout. Ce n'est pas un hasard si ce grand homme, haut commis de l'Etat (avocat de formation et gouverneur de Kairouan) a été membre du Comité exécutif de la CAF, puis de la Fifa avant d'occuper les fonctions de président de la Chambre de Résolution des Litiges de la Fifa et membre de la Commission du statut du joueur de l'institution suprême du football. Son mandat à la tête de la FTF constitue la période-référence de l'histoire du football tunisien dans l'imaginaire collectif à ce jour.
Pour revenir au rectangle vert, je dois bien entendu beaucoup à Abdelmajid Chetali, l'homme de l'Argentine. Outre la confiance placée en ma personne, un rapport quasiment filial s'est formé entre nous. Des liens d'amitié forts et inaltérables. En marge de mon mariage, Chetali m'a organisé une réception-soirée chez lui, comme un père gère les noces de son fils. Outre Chetali, il y a aussi Ameur Hizem, l'incontournable head-coach de la sélection. Il faut dire qu'il a été à bonne école, étant formé à la rigueur allemande. Quand il a pris en main l'équipe de Tunisie, il a formé une pléiade de futurs grands joueurs. Son sérieux et son savoir-faire ont permis à cette équipe de devenir l'anti-chambre de l'équipe nationale. Il a bâti une grande équipe qui a remporté la médaille d'argent des Jeux méditerranéens 1971, puis la coupe de Palestine en 1973. Il avait une incroyable capacité à expliquer, à convaincre et à démontrer balle au pied... Tout comme Chetali, il a réussi à tirer le meilleur de chaque joueur, à surmonter les situations de crises et à étendre la zone d'intervention pour nous autres gardiens. Je me rappelle que Chetali insistait sur l'extension de la zone d'intervention. Il était en avance sur son temps. La capacité de protéger sa ligne selon ces segments, les sorties dans les pieds adverses, la vista, la célérité d'exécution. Il fallait bien entendu avoir une carrure appropriée, mais tout cela, ça se travaille. Le staff technique de la sélection nous faisait travailler une panoplie de gestes inédits pour les gardiens de l'époque. L'objectif était de nous doter d'une souplesse de reins extrême, en vu, à titre d'exemple, de se coucher très rapidement en situation de face-à-face. Les sorties, notamment sur les ballons aériens. La faculté à boxer les ballons. La relance immédiate. La précision des relances balle au pied. C'était l'époque où le football faisait sa mue et où le gardien de but devenait tantôt un véritable joueur de champ. Tout cela m'a permis de me forger, de progresser et d'aspirer à une longue et enrichissante carrière de gardien de but». Volet entourage du portier, Ali Kâabi, son compagnon en sélection, dit de lui le plus grand bien : «Mokhtar, c'est le copain et l'ami de toujours. Jovial, enjoleur et surtout pondéré et rigoureux». Des qualités qui en ont fait un gardien estimé et considéré, tout autant qu'il a été honoré pour l'ensemble de sa brillante carrière.


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