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Mahmoud Kanoun, le goal de l'ESS
Publié dans Leaders le 13 - 04 - 2009

Un grand nom du football tunisien vient de nous quitter: Mahmoud Kanoun, le gardien de but de l'Etoile des années 60. Son ami de toujours, Ridha Debbabi, lui rend de Sydney où il réside, un vibrant hommage. En deuxième partie, nous reproduisons un article retraçant la carrière de ce joueur de notre excellent confrère, Mohamed Kilani paru dans le " Guide-Foot", saison 2006-2007
Un mythe s'en va. Il y a de ces noms qui demeurent à jamais dans les mémoires. Vivants ou morts, ils meublent nos esprits et nos souvenirs, nous font aimer (encore plus) et regretter les années glorieuses. Gardiens-mythes, gardiens-monuments : Ayachi, Zarga, Khaled, Houcine, Abdallah, Derouiche, Tabka et l'incontournable Attouga, dernier d'une grande lignée depuis longtemps disparue. Puis il y avait Mahmoud Kanoun, mythique gardien d'une Etoile mythique : Mougou, Chetali, Lamine, Mahfoudh, Ben Amor, Hbacha, Zouaoui, et tant d'autres. Maillot noir sur un autre à col blanc, short noir et chaussettes blanches, élégant et spectaculaire à la fois, courageux et correct dans toutes les circonstances. Un véritable monument qui a meublé les après-midis de notre enfance à travers les reportages de Ismaïl Triki et de feu Tahar Mbarek. Star parmi les stars, Kanoun était un discret et n'aimait pas les lumières comme Mougou, Chétali, Mahfoudh, Hbacha, Ben Amor ou Menzli. Légendaire homme en noir, il demeure à tout jamais dans nos cœurs et nos esprits. A toute sa famille, nos très sincères condoléances.
Allah yarhmou, c'était la légende par excellence puisque contrairement à Atouga et à d'autres, il a choisi la discrétion mais les grands du foot tunisien diront de Kanoun qu'il était le meilleur gardien tunisien de tous les temps Allah yarhmou wisabbar sa famille et la famille élargie de l'étoile et du foot tunisien.
Inna lillahi wa inna ilayhi raji3oun
Mahmoud Kanoun, l'agilité
Né le 21 mars 1938 à Sousse, Mahmoud Kanoun a eu une enfance paisible à Bab Jabli avec le football comme principal divertissement. En compagnie de Kh. Mougou, A. Chaouach, et R. Essoussi, il disputait quotidiennement des parties qui avaient la vertu de forger des hommes et de favoriser leur épanouissement physique. A quatorze ans, le jeune Mahmoud signe sa première licence à l'Etoile où trônait son idole Ali Douik.
Il se met au travail et prend conscience des perspectives sportives qui se présentent. A dix-neuf ans, il est jugé compétitif et dispute en 1957-58 son premier match senior face au CA. Il se souvient du coup franc de Hammoudia : il s'y oppose en se plaçant devant le «mur». D'emblée, Kanoun conquiert les coeurs et les esprits : il impressionne par sa morphologie, sa souplesse et sa maîtrise technique.
Un champion est donc né. Le 10 novembre 1957, il vit le premier évènement de sa vie sportive : il participe à la victoire de l'Etoile sur l'Espérance à Tunis même (3-2). Les ambitions du joueur prennent forme. Elles seront concrétisées par le titre de champion grâce à une confirmation face à l'Espérance au match retour (2-1). Kanoun peut viser le doublé mais Diwa, auteur de deux buts en finale de la Coupe, ramène le jeune gardien étoilé à une ponctuelle remise en question. Un mois plus tôt, les deux joueurs avaient porté les mêmes couleurs, celles de l'Equipe de Tunisie à l'occasion de la première sélection de Kanoun face à la Libye en amical (4-2). Le doublé réalisé ce jour là par Diwa, a sans doute hanté Kanoun avant la finale. Mais ce dernier doit patienter cinq années entières avant de disputer son premier match international officiel.
La saison 1958-59 sera sans trop d'intérêt pour Kanoun: la rivalité avec Maarouf l'oblige à l'alternance, l'Etoile décroche en championnat alors que la finale de la Coupe n'implique pas Kanoun sur le terrain le privant de l'immense joie découlant de la légendaire victoire sur l'Espérance. La saison 1959-60 enregistre une réaction positive de Kanoun mais il y a une régression de l'Etoile qui termine en septième position. Le gardien étoilé reporte ses espoirs sur l'Equipe de Tunisie. La blessure de Ayachi face à la Hongrie en amical lemet face aux assauts Magyars (1-10) puis yougoslaves (0- 7). Kristic en déduit que Kanoun n'est pas mentalement prêt pour le tournoi olympique de Rome.
e gardien sahélien ne retrouvera la sélection qu'en mars 1962 face à Libye (3-6) alors qu'il jouait sous les couleurs du Stade Soussien : l'Etoile et Kanoun ont, en effet, vécu en 1960-61 un événement qui a débordé du cadre sportif à l'occasion du fameux quart de final face à l'Espérance qui a provoqué la dissolution de l'équipe.
Kanoun s'impatiente : à part sa première saison en 1957-58, il n'arrive pas à vivre les émotions sportives que mérite un talent immense et unanimement reconnu. Mais il sait que l'arme la plus efficace, et la plus dure aussi, s'appelle la patience. L'entraîneur Drenovac le préfère à Ayachi en 1961-62 mais le Stade Tunisien de Diwa, empêche Kanoun de connaître le sacre sur les deux fronts. A nouveau, Kanoun doit subir le syndrome Diwa en finale. Ce n'était que partie remise car, en 1962-63 1a revanche sera totale : un doublé impressionnant sans la moindre défaite, le premier match international officiel en avril 1963 face à la Mauritanie en Coupe des Pays Arabes et, enfin, une présence permanente dans le "marathon" international en 1963. Kanoun finit par s'imposer malgré la qualité de la concurrence : Zarga puis Attouga. C'est probablement la période qui a réuni le plus grand nombre de cracks à ce poste. Mais, les satisfactions sportives seront très rares jusqu'à cette sortie honorable, le 2 mai 1965, face au Maroc battu chez lui en amical grâce au brio de Kanoun et à l'opportunisme de Chaibi. Depuis, c'est Attouga qui règnera dans les buts durant treize ans.
Mahmoud Kanoun doit, à vingt-sept ans, prouver qu'il est toujours utile mais son enthousiasme ne semble pas suivre. Il en découle une forme de laxisme et de dilettantisme qui ont été exploités par Ali Ajroud, un gardien de but volontaire et ambitieux guettant la première opportunité pour montrer ses aptitudes.
Pour Mahmoud Kanoun, cette rivalité est quelque peu diluée par la recherche d'autres voies. Il se découvre un penchant pour la coiffure pour dames et manifeste progressivement son désintérêt pour le football. En 1967, il dispute son dernier match officiel et quitte définitivement le circuit sans ressentir le moindre pincement au coeur. A croire qu'il est venu au football à son insu ou par obligation. Il est toutefois conscient qu'il n'a pas été jusqu'au bout de ses possibilités, laissant le public étoilé sur sa faim et à Ajroud le privilège de contribuer au titre de champion en 1966 et de disputer la finale de la Coupe en 1967. Il est vrai qu'il avait hâte à partir pour suivre une formation soutenue en coiffure à Paris.
Le joueur aura ,néanmoins, laissé le souvenir d'un grand gardien de but. Sa souplesse lui permettait de toucher du pied la barre transversale, son excellent jeu aérien ainsi que sa sûreté sur la ligne de but ont fait de lui un rempart difficile à surprendre. S'imposant à vingt ans en Equipe de Tunisie face à une concurrence très rude (Bennour, Manoubi, Houcine, Ayachi), il a donné un aperçu sur sa valeur intrinsèque. Et c'est grâce à son concours que l'Etoile a réalisé le trIomphe historique en 1962-63 en terminant l'exercice avec un doublé sans la moindre défaite.
Autant de distinctions n'occultent pas chez Kanoun l'apport considérable du football. Ainsi doit-il remercier les dirigeants qui l'ont marqué : H. Karoui, H. Mlika, C. Zouiten. Ainsi que les entraîneurs Berry, Drenovac et Gérard. Chez les arbitres, Kanoun appréciait particulièrement Belkhaouas pour la convivialité qu'il créait sur le terrain. Côté joueurs, Mougou, Ben Ezzeddine, Mohieddine, Rouatbi et El Gaïed suscitaient sa considération. Les trois finales perdues en 1958, 60 et 62 ainsi que la dissolution de l'équipe constituent les plus mauvais souvenirs du joueur. En revanche, le doublé de 1963 est le plus beau moment de sa carrière sportive.
Par ailleurs, Kanoun doit faire un effort pour classer les rencontres les plus importantes de sa carrière. La finale ST-SS en 1962, la revanche en coupe EST-ESS (0-1) le 9 décembre 1962 ainsi que la défaite (3-4) face à la JS Métouienne, à Sousse même l'année du premier sacre en 1958, Farzit lui ayant inscrit les quatre buts, sont les repères les plus importantes. Chez les buteurs, Kanoun redoutait essentiellement Tlemçani, Chérif et, naturellement, Diwa, qui a été son bourreau à plusieurs reprises et sa principale hantise. Mais Kanoun a un regret : que son enthousiasme pour le jeu n'ait pas été proportionnel à ses atouts athlétiques et techniques reconnaissant même un certain gâchis. Il a entrepris le rachat en se mettant au service du club après une longue période de détachement.
Ainsi l'ancien joueur qui a anticipé sa retraite, a opéré un prolongement en tant que délégué de l'équipe senior pour constater l'évolution de la mentalité, l'amélioration de l'infrastructure sportive et les nouvelles exigences de la performance. Il aura, en tout cas, parfaitement compris que le dilettantisme et le laisser aller d'autre fois ne sont plus payants.


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