Les difficultés offensives, la fatigue de la 2e mi-temps, le poids de Salah Mejri, la prestation honnête de Roll et Braâ surtout, tant de choses à retenir pour cette sélection à la croisée des chemins Beaucoup peut être dit et écrit sur la participation de l'équipe de Tunisie au dernier TQO de Turin. On ne s'est pas qualifié à Rio et c'est malheureux. Mais soyons francs, étions-nous en mesure de battre l'Italie et la Croatie (qui a raflé le billet au détriment des Italiens)? D'autant que nous étions privés des services de Salah Mejri : c'est un joueur qui compte beaucoup dans le dispositif du jeu de la sélection, surtout en défense et dans le jeu intérieur. Avoir un joueur comme Salah Mejri avec la forme qu'il a affichée durant cette saison était un luxe pour un entraîneur tel Adel Tlalti. Que l'on veuille ou non, la présence de Salah Mejri est un coup de pouce énorme techniquement. Il offre des possibilités de fixation, de rebonds offensifs et défensifs, d'équilibre entre jeu intérieur et extérieur que son absence pèse très lourd. Peut-être que sur le plan relationnel, Mejri n'est pas en bons termes avec le staff ou quelques joueurs, mais sur le parquet, il donne une autre dimension à la sélection. Une autre absence a pesé, à notre avis, celle de Ben Romdhane lors du premier match contre l'Italie. On avait, ce jour-là, fonctionné avec un seul pivot de métier, Ghayaza, qui a sorti un bon match, sans oublier Braâ, très utile sous le panneau, mais c'était quasi impossible de traiter d'égal à égal avec les Italiens, plus forts dans la zone. Pouvaient-ils faire mieux? Sur le plan résultat, et avec le niveau de nos joueurs issus en grande partie du championnat local, franchement, on ne pouvait pas aller à Rio. Sur le plan prestation et gestion des deux matches, on pouvait probablement faire mieux sur le plan offensif. Marquer 41 points seulement face à l'Italie puis 52 points contre la Croatie est peu pour une sélection qui joue le TQO et classée 3e en Afrique. On peut expliquer cela par la faiblesse du jeu intérieur, vu que les pivots pèsent lourd en attaque et libèrent les tireurs et les joueurs de débordement. C'est expliqué aussi par la petite prestation des organisateurs et des créateurs. On parle de Kenioua, Abada et Sayeh qui ont livré un mauvais match face à l'Italie surtout. Ils n'avaient pas réussi à filtrer le jeu et à intercepter des balles en défense. Ils avaient, malgré leurs qualités, quelque chose de moins par rapport à leurs adversaires. Et dans le basket de haut niveau, être incapable de jouer à plus de 100% ne pardonne pas. L'effet Roll... Michael Roll, l'Américain naturalisé l'année dernière, est, aujourd'hui, et au vu de ce qui s'est passé au TQO, le leader de cette sélection. Bien qu'il n'ait pas participé à toutes les étapes préparatoires, il a vite trouvé ses repères et s'est intégré au jeu de l'équipe. Son point fort, c'est sa motivation : il a envie d'apporter le plus et il le fait vite et sans prendre le temps d'adaptation. Contrairement à d'autres joueurs tunisiens qui sont des anciens en sélection, Roll a tout compris pour apporter le plus. C'est étrange comment un Américain qui a, à peine,un an en sélection, parvient à s'imposer techniquement, et comment des joueurs ayant des années derrière eux cumulent les erreurs et les passages à vide ! L'avenir de la sélection ? Beaucoup à faire et beaucoup de dossiers à nuancer : d'abord le cas Salah Mejri, qui a une influence terrible sur le jeu de la sélection, ensuite la recherche d'un ailier fort, capable de prendre en charge le jeu offensif, vu que Channoufi, Lahiani ont encore à faire pour devenir importants. Ce n'est pas tout, Tlatli devra également travailler davantage sur des joueurs aux qualités certaines, mais qui n'ont pas réussi leur TQO comme Mouhli, Abada, Abassi, Channoufi... Les noms existent, surtout pour le poste 2 et pour les pointeurs. Les Roll et El Mabrouk sont des cartes notoires sur lesquelles on peut compter dans l'avenir. Il y aura le championnat arabe des nations dont la date reste à déterminer, et il y aura l'Afrobasket 2017 où nous devons être compétitifs pour gagner. Il ne faut surtout pas dramatiser : nous avons un noyau intéressant, une équipe respectable et un sélectionneur hyper expérimenté. Il sait bien comment aborder ce groupe, et même si nous ne sommes pas d'accord avec certains de ses choix, il demeure, en ce moment, le meilleur technicien de la place. Ses collègues qui le critiquent jour et nuit sur les réseaux sociaux traînent des expériences ratées aux clubs et en sélection et n'ont jamais réussi là où il ont débarqué. Quand on est loin du haut niveau, quand ou a raté son passage en sélection, il faut avoir l'humilité de se taire ou de parler objectivement.