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Commentaire: Conflits dans le monde arabe : empathie à géométrie variable !
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 01 - 2024

Le conflit israélo-palestinien et les horreurs des bombardements de l'armée sioniste sur la bande de Gaza ont provoqué l'émoi de la rue arabe et déchaîné la grogne des internautes sur les réseaux socionumériques.
Nul doute que le carnage, les massacres et les crimes de guerre commis par l'armée israélienne dans l'enclave palestinienne ne laissent personne indifférent.
Toutefois, pendant que les civils gazaouis payent de leur chair les affres d'une guerre asymétrique, les Soudanais subissent le drame d'une guerre civile — un conflit opposant les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti » à l'armée soudanaise sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhan — qui se déroule à huis clos : silence, on tue !
Déclenchée le 15 avril 2023, cette guerre entre généraux rivaux a fait plus de 10.000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.
Elle a aussi déplacé plus de 6 millions de personnes, dont 1,5 million au Darfour (région grande comme la France où vit un quart des 48 millions de Soudanais-Ndlr), et détruit la plupart des infrastructures.
Et on ne compte plus le nombre de massacres signalés au Darfour, où les combattants des FSR ont rapidement revendiqué la prise de contrôle des bases de l'armée dans presque toutes les grandes villes de la région.
Prenons l'exemple de la ville d'Ardamata, selon l'ONU, des centaines de personnes auraient été tuées par des miliciens armés, qui ont poussé plus de 8.000 personnes à fuir vers le Tchad voisin en une semaine.
L'Union européenne a même tiré la sonnette d'alarme et s'est dite « atterrée » face aux « plus de 1.000 morts » faits en deux jours à Ardamata. L'UE a même fait une mise en garde contre un possible « nettoyage ethnique ».
Le viol, une stratégie militaire
Pis encore, en juillet dernier, l'Organisation mondiale de la santé estimait qu'environ 4 millions de Soudanaises étaient menacées de violences sexuelles.
Et, d'après différents rapports d'ONG soudanaises et internationales, plusieurs cas de viols commis essentiellement par les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont été recensés durant cette guerre fratricide.
Toujours selon l'OMS, les victimes de viols recensés depuis le début du conflit sont âgées de 4 à plus de 60 ans.
Il faut dire que la violence sexuelle est considérée comme une véritable arme de guerre par les belligérants soudanais, pour ne pas dire une stratégie militaire, commise de manière délibérée et assumée dans le but d'humilier et de punir les personnes et leurs communautés ou ethnies.
« Les femmes, c'est un sujet sensible au Soudan. Beaucoup ont été utilisées comme moyen de pression sur leurs familles. La plupart ont été violées devant leur mari ou leur fils, et c'est quelque chose que l'on rencontre à Khartoum, mais aussi dans le Kordofan du Sud ou au Darfour où cette pratique perdure depuis la guerre en 2003. », fait savoir Dr Abrar Alaliem, médecin à Khartoum, sur les ondes de Radio France Internationale (RFI).
Dans ce genre de conflits, les formes de violence sexuelle comprennent « le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l'avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé et bien d'autres formes », selon Dr Thomas Tongun Leone, un médecin sud-soudanais. Des violences qui engendrent des « blessures physiques immédiates » et des conséquences psychologiques qui peuvent durer toute une vie pour les victimes qui « courent également le risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles », ajoute-t-il.
« C'est une guerre contre un genre qui utilise le corps des femmes comme une tactique et comme une arme », souligne Mme Hala El-Karib, directrice régionale de l'Initiative stratégique pour les femmes dans la Corne de l'Afrique (Siha), lors d'une conférence féministe pour la paix au Soudan tenue fin novembre dernier à Nairobi, au Kenya. « Les recensements de viols continuent à Khartoum, au Darfour et dans bien d'autres parties du Soudan. Utiliser le corps des femmes est au cœur de leur stratégie pour instiller la peur, pour pousser les gens à quitter leur foyer, pour intimider les communautés. Il faut que l'on parle de la question de la responsabilité pour s'attaquer à ce cycle d'impunité qui permet aux mêmes violences de se répéter », ajoute-t-elle.
A l'image du conflit yéménite, la guerre au Soudan a tendance à échapper aux radars des médias occidentaux et ne fait pas écho sur les réseaux socionumériques.
Sommes-nous devant une empathie à géométrie variable ? Les victimes doivent-ils être blancs ou proche-orientaux pour les pleurer ? L'agresseur doit-il être un anti-arabe ou un raciste ou un sioniste pour le condamner ?
Abstraction faite de l'identité de l'agresseur, une victime civile —qu'elle soit palestinienne, yéménite ou soudanaise — est une victime.
Un juste ou toute âme charitable a le devoir d'apporter son soutien aux peuples opprimés et, surtout, martyrisés par des conflits sous-médiatisés.


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