Elle cultive la terre avec passion. Elle assume la responsabilité de l'élevage avec un savoir-faire et une conscience infaillibles. Elle entretient avec son milieu une relation fusionnelle, à tel point que l'on ne peut imaginer les prairies sans sa présence. La sauvegarde du charme de son «monde» représente pour elle une mission évidente, voire spontanée : implication tous azimuts dans tout ce qui relève du développement de son environnement socioéconomique et culturel, voilà la devise incontestable de la femme rurale tunisienne. Pour la réussir, elle ne recule devant rien. Véritable pilier du développement et de la promotion des principaux secteurs du milieu rural, notamment l'agriculture, l'artisanat, les spécificités culinaires et autres, la femme rurale s'applique à parfaire ses multiples devoirs. Elle a toujours fait preuve de grande efficacité dans la dynamisation de son environnement afin qu'il soit le plus fructueux et le plus rentable possible, et ce, pour le bien de tous. Actuellement, et selon les chiffres fournis par le ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, la femme représeente 23% de la population active dans le domaine agricole; un pourcentage significatif qui traduit sa contribution à un secteur qualifié de rude et qui nécessite persévérance, effort physique et patience. La promotion de la femme rurale et la consolidation de son rôle dans le processus de développement en général et celui des zones rurales en particulier constituent l'un des objectifs majeurs fixés dans le programme présidentiel pour la période 2009/ 2014. Il l'est car il mise sur le renforcement d'une catégorie importante du capital humain de notre pays. En effet, le septième point dudit programme, consacré notamment à la femme, comprend trois directives judicieuses au profit de la femme rurale. La promotion de la femme rurale nécessite, en effet, la mise en place d'un plan d'action intégré à cet effet, la multiplication des programmes d'éducation dans les zones rurales en vue de diffuser la culture des droits de la femme et de la famille ainsi que la généralisation de la mise à niveau des centres de la jeune fille rurale de manière à renforcer son intégration sociale et économique. Trois directives, trois angles d'attaque qui traiteront chacun d'un volet précis qui demeure quelque peu – et quoique ayant connu une remarquable évolution – en dessous du niveau escompté. Certes, la femme rurale gravit sûrement les marches du progrès ; une épreuve garantie grâce à sa grande volonté, son attachement insoupçonnable à sa patrie et son milieu spécifique. Elle peut, toutefois, mieux faire une fois qu'elle dispose des moyens et des mécanismes lui facilitant son évolution. Une femme rurale instruite, informée sur ses droits et consciente de ses devoirs, une femme rurale active, au diapason des nouveautés technologiques dans le domaine agricole, une artisane qui parvient à répondre aux exigences du marché et qui connaît les moyens intelligents d'une meilleure commercialisation de sa production tant à l'échelle nationale que celle internationale ; une femme rurale qui ait l'initiative et qui ne recule aucunement devant la réalisation d'un projet qui lui tient à cœur, voilà le profil idéal et tant espéré de la femme rurale tunisienne. Un profil qui n'est pas difficile à atteindre.