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Economie sociale : Quelles solutions pour préserver la classe moyenne ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 02 - 2024

Le fragile équilibre de la classe moyenne vacille dangereusement. Son effondrement pourrait générer des conséquences dévastatrices pour la stabilité sociale, économique mais aussi politique. Décryptage.
Connue comme étant le principal pilier du tissu social, mais aussi un socle de l'économie nationale, la classe moyenne ne connaît pas ses meilleurs jours. Pire encore, elle risque de s'effondrer. Les ménages tunisiens sont en effet confrontés à des pressions économiques et financières inédites.
La classe moyenne est généralement définie comme une catégorie socioéconomique qui se situe entre la classe sociale inférieure et la classe supérieure. En général, elle est associée à un niveau de vie relativement confortable, avec un accès à l'éducation, aux soins de santé, à la propriété immobilière, et à des avantages sociaux. Cependant, en Tunisie ces différents indicateurs ne reflètent pas nécessairement la réalité de cette catégorie dont le pouvoir d'achat ne cesse de baisser face à la cherté de la vie.
Si sa contribution économique est indiscutable, en Tunisie cette classe joue souvent un rôle crucial dans la stabilité politique du pays.
Elle contribue de manière significative à la consommation, stimulant ainsi l'activité économique. Une classe moyenne prospère peut aider à réduire les inégalités et à créer une base économique plus stable, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui en Tunisie.
Des facteurs tels que le chômage, l'inflation, les inégalités de revenus et les disparités régionales ont contribué à accentuer la fragilité de cette classe sociale. Pour certains économistes, la classe moyenne est quasi inexistante en Tunisie. Ils estiment qu'à ce rythme, cette catégorie de la population qui se situe entre la classe riche et la classe la plus défavorisée est en voie de disparition, ce qui risque de creuser davantage les disparités sociales.
Cet important groupe socioprofessionnel comprend les fonctionnaires, les salariés privés, les petits chefs d'entreprise... En 1984, la classe moyenne représentait, selon des chiffres officiels, 84 % des habitants contre moins de 60 % en 2018.
Des répercussions sociologiques considérables
L'effritement de la classe moyenne peut avoir des répercussions sociologiques significatives sur le tissu social et économique.
Le professeur de sociologie Aïd Ouled Abdallah met en garde contre l'effondrement de cette classe dont l'importance réside dans l'ajustement des équilibres sociaux et économiques du pays. «La classe moyenne ne va pas disparaître, mais elle est en train de décroître, et restera toujours une classe moyenne comparée aux autres classes. Nous verrons plutôt une catégorie sociale plus misérable, plus pauvre et toujours moyenne s'adaptant à l'endettement et aux crises pour survivre, mais avec des caractéristiques marquant une précarité accentuée», fait-il le diagnostic.
Ouled Abdallah ajoute à La Presse que «cette classe était relativement aisée jusqu'aux années 2000, mais elle a progressivement glissé vers la pauvreté, une résultante de la réalité économique marquée par une récession persistante et l'absence d'une véritable révolution économique mettant en œuvre une véritable justice sociale».
«La hausse des prix a aggravé le déclin de la classe moyenne, et même si les salaires augmentent, ils ne pourront pas faire face aux dépenses croissantes et à aux dettes. Les citoyens tunisiens sont de plus en plus engagés dans diverses activités parallèles sous forme de petits projets privés», a-t-il encore souligné, pour essayer de joindre les deux bouts.
Tout risquer pour une meilleure vie ?
En Tunisie, les membres de la classe moyenne ont souvent des revenus qui leur permettent de subvenir à leurs besoins de base et de participer activement à l'économie, mais ne disposent pas de richesses ou du même statut social que la classe supérieure, certes. Cependant, de nos jours, leur situation financière ne cesse de s'effondrer. Un constat qui s'illustre par le taux d'endettement considérable et par la perte du pouvoir d'achat.
L'effritement de la classe moyenne est souvent associé à une augmentation des inégalités économiques.
Les disparités de revenus entre les riches et les pauvres tendent à s'accentuer, ce qui peut avoir des implications sur l'accès à l'éducation, aux soins de santé, à l'emploi et à d'autres services.
Actuellement, la situation est tellement inquiétante que certains n'hésitent pas à se porter candidats à la migration clandestine. En effet, les bateaux de migration n'attiraient autrefois que les chômeurs et les désespérés, mais ils transportent de plus en plus de Tunisiens de la classe moyenne, parfois des familles entières.
L'année dernière, une vidéo a largement circulé montrant un homme de 63 ans qui faisait le voyage avec sa femme et dix de ses enfants et petits-enfants. Un cas qui illustre l'effondrement de cette classe, selon les observateurs.
Que fait l'Etat ?
Face à cette situation, que fait l'Etat pour protéger son principal acteur du tissu social. Si le Chef de l'Etat Kaïs Saïed ne rate aucune apparition médiatique pour appeler à préserver le rôle social de l'Etat, des programmes sociaux devraient cibler cette catégorie de plus en plus menacée.
Cela porte essentiellement sur la question du logement devenue un casse-tête pour pratiquement la majorité des Tunisiens.
C'est dans ce sens que le ministère des Affaires sociales a lancé un programme pour faciliter les prêts de logement accordés par les caisses sociales. Parallèlement, le gouvernement se penche sur le programme du premier logement pour faciliter l'accès à ces services sociaux.
Cependant, en dépit de ces initiatives, une étude réalisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) autour du projet de budget 2024 et la problématique de l'autonomie a montré que le fardeau du «compter-sur-soi» a été assumé, principalement, par les couches pauvres et moyennes pendant l'année 2023.
L'étude a révélé que la classe moyenne a régressé depuis 2011 de manière sensible, et ce, à la lumière d'un faible taux de croissance, outre la crise persistante des finances publiques et les fortes pressions inflationnistes.


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