Lorsque les premiers mécènes se dérobent à leurs devoirs, les clubs trinquent Cela a été le cas dans la deuxième partie de la saison dernière du Stade Gabésien dont les dirigeants ont à plusieurs reprises remis leur démission avant de se rétracter. Sabeur Jemaï et son staff en ont vu de toutes les couleurs. Le superbe parcours en Coupe de la confédération pour sa première aventure continentale n'a pas été accompagné de l'effort financier indispensable. On se rappelle les épuisantes dépenses englouties dans l'affrètement d'un avion spécial à trois reprises à destination des lointaines capitales d'Afrique subsaharienne. Le Groupement chimique a été pris à partie par les dirigeants de la Stayda parce qu'il n'a pas répondu à leurs sollicitations. Tout comme les autorités régionales, du reste. En fait, cet antécédent pose la question du droit des petits clubs aux moyens étriqués à participer à une coupe d'Afrique avec ce que cela comporte comme dépenses faramineuses. Disposent-ils au départ des mêmes atouts et des mêmes chances de succès? Au Club Sportif d'Hammam-Lif, le président Adel Daâdaâ a tenu le coup tant bien que mal avant de céder et de rompre le lien ombilical. A coup de gros sacrifices financiers, il a su maintenir à flot la barque du club boukorninois dont les recettes se révélaient squelettiques. Avant de trouver dans une candidature au bureau exécutif de la ligue professionnelle un exutoire et un moyen pour rappeler les autres composantes de la grande famille banlieusarde à leur devoir de prendre à bras-le-corps la crisette. La fin de l'Etat-providence A l'Etoile de Métlaoui, les soucis financiers ont failli tout gâcher, y compris le fantastique parcours sportif qui a permis au club minier de terminer tout juste au pied du podium, le début de l'été, au lieu de donner libre cours à un climat festif, a au contraire été éclaboussé par les menaces de départ du bureau de Boujelel Boujelel qui comptait démissionner en bloc parce que la Compagnie des phosphates de Gafsa n'a pas vraiment «accompagné» les performances sportives d'un club qui demandait un traitement d'exception dans une saison exceptionnelle, quitte à ce que ce soit au titre d'avance sur la saison suivante. Dans le climat plombé par la crise économique, les clubs étouffent et s'accrochent aux menus subsides rapportés par les subventions publiques. Au moment où les pontifes ne cessent de sentencer que le temps de l'Etat-providence est révolu et que les associations doivent trouver d'autres sources de revenus par des canaux privés, l'asphyxie est totale car le secteur privé rechigne de plus en plus à financer le sport, hormis quelques opérations d'envergure de prise en charge par de grosses entreprises du parcours sportif de tel ou tel athlète de renommée. Entre-temps, l'endettement des clubs prend des proportions alarmantes.