Lorsqu'ils sont en bonne santé, les reins, dont le rôle est de débarrasser le sang des déchets inutiles, tout en lui permettant de retenir les éléments qui lui sont nécessaires, travaillent en silence et d'une manière efficace. S'ils sont affectés, leur signal d'alarme consiste en plusieurs symptômes pouvant mettre la vie en danger. D'où l'importance des nouveaux traitements et des progrès spectaculaires de la médecine dans ce domaine dont l'hémodialyse qui est le fait de procéder à une dialyse du sang dérivé hors de l'organisme et le restituer au patient après élimination des toxiques et rééquilibrage ionique. Notons que les déficiences rénales qui nécessitent l'hémodialyse sont dues à une néphropathie familiale héréditaire ou au diabète et à l'hypertension mal soignée. Au service d'hémodialyse de l'hôpital régional Ibn El Jazzar de Kairouan, à titre d'exemple, on procède à plus de 11.000 séances de dialyse par an pour des patients dont l'âge varie de 16 à 85 ans, à raison de deux à trois séances par semaine, suivant l'âge. Créé en 1996, ce service connaît des problèmes d'encombrement étant donné que sa capacité réelle est de 68 malades, or, il en reçoit 145 des différentes délégations, et ce, au sein de trois grandes salles. D'où la colère des patients qui ont organisé récemment un sit-in devant le siège du gouvernorat de Kairouan pour revendiquer l'ouverture d'un nouveau centre de dialyse. Beya Ifaoui (58 ans) et Dalila Oussaïfi (70 ans), originaires d'un village situé à 20 km de Sidi Amor Bouhajla, nous confient leur désarroi. «La dialyse, c'est l'oxygène des insuffisants rénaux et c'est pour nous synonyme de survie. Or, nous ne bénéficions que d ‘une seule séance par semaine étant donné que nos moyens financiers ne nous permettent pas beaucoup de déplacements. En outre, comme le centre de dialyse de Kairouan ne dispose même pas ‘une salle d'attente, on est obligé de rester dehors plus de 5 heures à attendre notre tour. Et comme il arrive qu'on termine vers 19 heures, on ne trouve plus de moyens de transport pour rentrer chez nous. Un vrai calvaire quotidien qui a beaucoup influé sur notre moral...» A quand l'ouverture officielle du centre de dialyse de Haffouz? Notons que le service d'hémodialyse de Kairouan attire de plus en plus de malades, même ceux ayant des prises en charge par la Cnam et la possibilité de se faire soigner dans les cliniques... C'est que la compétence du cadre médical et paramédical, la présence de 17 machines sophistiquées, l'accueil privilégié et les salles propres y sont pour quelque chose. Dr Jalel Hadouej, responsable du service d'hémodialyse de l'hôpital Ibn-Jazzar, nous précise dans ce contexte : «Grâce aux efforts fournis par la direction régionale de la santé et la direction de l'hôpital, nous avons amélioré les performances au niveau des soins de l'hygiène et du suivi. En outre, on a créé une salle péritonéale comportant deux lits pour 12 malades qui désirent se faire soigner à domicile. Néanmoins, nous ne pouvons faire plus à cause de l'encombrement du service et nous travaillons de 7h00 à 19h00. L'extension du service, son renforcement par le cadre médical, les techniciens et les ouvriers (actuellement, on compte 5 médecins, 12 cadres paramédicaux et deux ouvriers) et surtout l'ouverture officielle du centre de dialyse de Haffouz seraient souhaitables afin de pallier certaines insuffisances. En effet, ce centre de Haffouz créé avec un budget de 530.000D dispose de 10 machines et d'une luxueuse salle de traitement en plus d'un médecin. Et nous pouvons toujours nous déplacer pour aider le personnel médical et paramédical dans les petits soucis de tout démarrage concernant une institution hospitalière. Espérons que tout sera mis en œuvre pour surmonter les problèmes de dernière minute qui entravent l'inauguration du centre de Haffouz...».