Orages et pluies localement abondantes attendus ce soir    FMI : la Tunisie enregistre plus de quatre ans de retard dans sa consultation annuelle    Ce soir au festival international de Hammamet : Nabiha, la voix qui nous ressemble    L'héritage de Zoubeïda Bechir revisité par Wafa Ghorbel et Hichem Ketari    Affaire Samir Abdelli : le juge d'instruction décide la clôture de l'instruction    Le Tunisien Radhi Jaïdi nommé entraîneur du club libanais Nejmeh    Incendies en Grèce, Espagne et Albanie : les feux de forêt hors de contrôle multiplient les dégâts    Fête de la femme : l'ARP salue le rôle des militantes et appelle à plus de justice    Eya Boushih, première Tunisienne au Mondial de gymnastique rythmique seniors au Brésil    Washington dévoile les contours de son ambitieux bouclier antimissile "Dôme d'or"    L'UNFT renonce aux célébrations du 13 août face à la précarité de ses employées    Le PDL manifeste pour la libération d'Abir Moussi et des prisonnières d'opinion    Grèce : plus de 150 incendies en 48 heures, des milliers d'évacués    Fête de la femme : 312 héroïnes tunisiennes célébrées pour leur impact    Jendouba : tonnes de fromages et beurre détruits pour sécurité des consommateurs    Pharmacies 24/7 : le guide numérique indispensable pour tous les Tunisiens    Tunisie : Jusqu'à 1 million de dinars pour le financement des sociétés communautaires    Partage des tâches domestiques : une proposition de loi pour casser les stéréotypes    Pharmacies ouvertes le week-end et jours fériés : une carte interactive disponible    Fête nationale de la femme : la Tunisie honore ses pionnières et ses réussites    La plateforme « Najda » bientôt déployée dans tout le pays pour sauver plus de vies    Aujourd'hui, fête de la femme en Tunisie : Le sport féminin mérite beaucoup mieux...    Des femmes aux commandes des formalités douanières à bord du « Tanit » pour la Journée de la Femme    Fête de la femme : Gratuité de l'accès aux sites, monuments et musées aujourd'hui    Pour elles, la fête de la femme se célèbre en prison    Rania Toukebri: Les satellites, les données et l'après-IA    ALKIMIA valide ses comptes et affecte 46 millions de bénéfices    Egypte, USA et Qatar relancent la médiation pour une trêve à Gaza    Caravane Soumoud : le gouvernement prépare des poursuites après des révélations d'irrégularités    Inscriptions scolaires 2025-2026 : payez à distance facilement avec le Wallet e-Dinar    Najwa Karam, Soleil de la chanson arabe signe un retour triomphal au Festival Carthage 2025    La Galaxy Watch contribue à améliorer le bien-être grâce à son capteur innovant : explications    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Un séisme de magnitude 5,3 secoue le nord des Philippines    De cœur à cœur, Rafik Gharbi ressuscite Aznavour dans le spectacle "Hier encore" à Boukornine    Kamel Lazaar - Fadhel Jaziri, par son exigence et sa créativité, a hissé la Tunisie au rang des grandes scènes internationales    Tunisie 13 août 2025 : Femmes, exil, climat, vieillesse... le recensement d'une rupture    L'Algérie rejette une nouvelle mesure française visant ses diplomates    Déficit commercial en hausse de 24% en un an, selon l'INS    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Assassinat d'Anas Al-Sharif et les journalistes d'Al Jazeera à Gaza : la SNJT dénonce un crime contre la presse    Décès de Fadhel Jaziri    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Intelligence artificielle : Une vision, un plan d'action et des objectifs pour placer la Tunisie dans la course
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 04 - 2024

La Tunisie est parmi les premiers pays arabes et africains à se lancer dans des projets d'intelligence artificielle, mais accuse aujourd'hui un retard, faute de moyens ©Photo Ai créée par La Presse

Face à la spectaculaire accélération du développement de l'IA, la Tunisie, malgré les moyens modeste dont elle dispose, tente de s'imposer dans les domaines de la régulation, de la recherche et de l'innovation. Le temps presse !
Partout dans le monde, l'Intelligence artificielle (IA) gagne du terrain. Tous les secteurs sont concernés, à commencer par l'information et le big data jusqu'à la vie quotidienne des gens. La Tunisie n'est pas isolée de ce contexte mondial qui semble soumis aux pouvoirs de plus en plus grandissants de l'IA. Entre discours tantôt réticents et méfiants, tantôt subjugués par la technologie, l'intelligence artificielle peut constituer une opportunité pour la Tunisie si elle est bien encadrée, s'accordent à dire les experts.
C'est dans ce contexte que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'apprête à lancer la première bibliothèque interactive pilotée par l'intelligence artificielle. L'outil est dédié aux étudiants en Tunisie et à l'étranger, aux universitaires et aux chercheurs et est conçu et financé par des compétences 100% tunisiennes. D'ailleurs, le département a réceptionné un nouvel ordinateur avec des capacités hors normes en Tunisie pour pouvoir mener à bien ce projet inédit.
Selon le ministère, «Elm» offre un large éventail de contenus taillés pour les besoins des Tunisiens. Les documents, livres et divers supports sont régulièrement mis à jour grâce aux prouesses de l'IA. La plateforme est capable, techniquement, d'abriter plus d'un million de livres et documents, et un million de visiteurs en même temps.
Pour des programmes nationaux incitatifs
Si ce genre de projets peut représenter un point de départ pour optimiser à l'échelle nationale les usages de ces technologies qui avancent à pas de géant dans le monde entier, une vision stratégique et un plan national s'imposent pour ce faire. En effet, de nombreux pays se sont lancés dans des programmes nationaux incitatifs, mais aussi d'encadrement de ses pratiques. Ces pays se précipitent à mettre les cadres légaux et les écosystèmes économiques et digitaux adaptés pour se lancer dans cette expérience. En Tunisie, on accuse un retard dans l'adoption de ces technologies en dépit d'un énorme potentiel, notamment en matière de ressources humaines et de compétences. Comment peut-on donc profiter de cet écosystème mondial incroyable qui commence à se créer en dépit des ressources financières limitées et de l'hégémonie technologique exercée, de fait, par les pays occidentaux ?
Dr Khaled Ghedira, expert en intelligence artificielle, sollicité par notre journal, précise: «Le travail dans ce domaine a officiellement commencé en Tunisie en 2005 avec la création de l'Organisation tunisienne de l'intelligence artificielle, mais ce domaine a commencé à être traité efficacement depuis 1986, lorsqu'un séminaire de sensibilisation a été organisé à la Faculté des Sciences de Tunis par un groupe de professeurs universitaires. Entre 2000 et 2002, un certain nombre de facultés, en particulier les écoles d'ingénieurs, ont commencé à enseigner la matière informatique dans leurs programmes, puis la matière de l'intelligence artificielle a été généralisée en tant que matière de sensibilisation».
La Tunisie, un pays précurseur mais...
A cet effet, Dr Ghedira explique que la Tunisie était parmi les premiers pays arabes et africains à se lancer dans des projets d'intelligence artificielle, mais accuse aujourd'hui un retard faute de moyens. «En ce qui concerne la recherche scientifique dans ce domaine, il y a eu quelques tentatives avant 2000, et j'ai moi-même créé le premier laboratoire de recherche spécialisé en intelligence artificielle, nous informe notre interlocuteur. En 2002, en commençant par une unité de recherche puis est devenu un laboratoire. Depuis, de nouveaux laboratoires non spécialisés ont commencé à apparaître», explique-t-il à La Presse pour ajouter que la Tunisie était un précurseur, notamment sur le plan maghrébin.
Et d'ajouter: «Progressivement, avec la création de l'association de l'intelligence artificielle et grâce aux compétences tunisiennes, en particulier celles résidant à l'étranger, l'intelligence artificielle a évolué jusqu'à atteindre le stade de la production, dépassant la phase de recherche».
L'expert en intelligence artificielle continue d'expliquer: «En Tunisie, nous avons progressé et atteint le stade de la production grâce aux start-up, aux petites et moyennes entreprises et aux laboratoires scientifiques spécialisés dans l'intelligence artificielle». Toutefois, souligne-t-il, ces projets bénéficient à des entreprises, des structures étrangères et des firmes internationales «en l'absence d'une stratégie nationale qui réunisse tous les acteurs pour procéder à l'étude, ensuite à la mise en œuvre».
Cette stratégie mise en place en 2022 avec l'implication de quatre ministères qui s'étaient associés pour mettre en place une stratégie nationale d'intelligence artificielle qui touche aux domaines du transport, de la santé et de l'éducation.
Sauf que même si les entreprises tunisiennes reconnaissent de plus en plus les avantages de l'IA, notamment en termes d'efficacité opérationnelle, d'automatisation des processus, de prise de décision éclairée et d'innovation, la création d'un écosystème autour de ces technologies faisant suite à des choix stratégiques pris en haut lieu fait défaut pour le moment.
Pour pallier ces entraves, Dr Ghedira explique que la Tunisie est appelée à multiplier les expériences de la coopération internationale avec des pays occidentaux très en avance en matière d'utilisation et de développement de l'intelligence artificielle, en vue de mobiliser les fonds nécessaires pour le développement de tels écosystèmes au plan national.
Un enjeu de taille
Si la Tunisie doit s'organiser pour optimiser les usages de l'IA, c'est parce que l'enjeu mondial est de taille. Perte d'emplois, cyberattaques ou encore défaillance de contrôle de l'homme... Les dangers potentiels plus ou moins réalistes de l'intelligence artificielle provoquent depuis maintenant deux ans des débats de société dans de nombreux pays, alors qu'aucune réglementation globale n'existe, pour le moment, en dépit d'une déclaration des Nations unies.
En octobre dernier, les pays du G7 se sont entendus au Japon sur un «code de conduite» non contraignant destiné aux entreprises développant les systèmes d'IA les plus avancés. L'objectif étant de rationaliser et d'humaniser la production de ces technologies qui se propagent à une vitesse inédite.
Or, cette course aggrave davantage les disparités mondiales en matière d'accès aux technologies. Les Etats-Unis et la Chine sont actuellement les deux plus grands pays investisseurs en capital-risque dans des start-up d'IA, selon les données de l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde). Pour la seule année 2022, Washington a cumulé 56,7 milliards de dollars d'investissements, suivi par Pékin avec 21,5 milliards de dollars. A l'échelle arabe, ce sont les pays du Golfe comme les Emirats, le Qatar ou encore l'Arabie saoudite, dotés de moyens illimités, qui investissent le plus dans ces domaines. A la Tunisie de trouver son modèle, selon ses moyens, en tenant compte de l'énorme potentiel humain dont dispose le pays.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.