La maladie n'est ni nouvelle ni endémique et ne présente aucun risque pour les êtres humains, assure le docteur Hajer Kilani, vétérinaire. Le mois prochain, les citoyens devront jongler entre les dépenses de la rentrée scolaire et celles du mouton de l'Aïd. Pour beaucoup, il n'est pas question de faire l'impasse sur le sacrifice qui représente un rituel sacré auquel beaucoup ne veulent pas déroger, par coutume pour les uns et par respect de la sunna pour les autres. Cette année, l'offre devra logiquement dépasser la demande. Un million cent mille moutons, entre agneaux et moutons antenais, seront écoulés cette année sur le marché soit 8% de plus que l'année dernière, a souligné Omar El Behi, vice-président de l'Utap, chargé de la production animale. Vu le nombre important de têtes ovines qui seront écoulées sur le marché et qui devront permettre de répondre à la demande, la société Ellouhoum n'aura pas besoin d'avoir recours à l'importation de moutons. Cette année, la sécheresse a eu des conséquences désastreuses pour les 27.000 éleveurs qui ont eu du mal à nourrir leur cheptel, vu la baisse de la production de fourrages, principale alimentation des agneaux, des brebis, des moutons et des ovins. Les éleveurs attendent avec impatience l'avénement de l'aïd El Kébir afin d'écouler des moutons qui leur coûtent de plus en cher. Les prix devront d'ailleurs être probablement revus à la baisse par rapport à l'année dernière,. En effet, alors qu'un mouton pesant environ cinquante kilos était écoulé l'année dernière à 700 dinars, cette année, le coût oscillera, en moyenne, entre trois cents et cinq cents dinars. «Tout dépendra de l'offre, précise, toutefois, le vice-président de l'Utap qui trouve, par ailleurs, injustifié le récent appel à la fatwa décrété par le syndicat des imams qui ont proposé au Mufti de la République de se prononcer pour le boycott de la fête du sacrifice, suite aux informations qui ont circulé sur la peste des petits ruminants. «Cette maladie virale existe depuis 2008 en Tunisie. Elle ne se transmet pas aux êtres humains. La proposition de boycotter la fête du sacrifice est injustifiée. Le syndicat des imams ne devrait pas se prononcer sur une question scientifique qui ne relève pas de sa spécialité», a observé le vice-président de l'Utap. De son côté, Hajer Kilani, vétérinaire, chargée de la communication à la direction générale des services vétérinaires du ministère a, elle aussi, mis l'accent sur l'innocuité de la maladie pour les êtres humains. «Cette maladie n'est pas nouvelle. Elle existe depuis 2008 et elle ne représente aucun risque pour les être humains. C'est une maladie qui existe sur tout le continent africain. Nous détectons en moyenne chaque année dix foyers. Cette maladie se manifeste chez l'animal par des difficultés respiratoires et d'une diarrhée et qui sera rétabli au bout de dix jours . Cette année, quatre foyers ont été détectés. Un à Bizerte, deux à l'Ariana et un foyer dans le gouvernorat de La Manouba. Il existe toute une réglementation en matière de contrôle. Dès que l'infection est détectée, toute une procédure de désinfection est mise en place. Le vétérinaire intervient rapidement, les foyers sont isolés et l'animal est mis sous traitement. Actuellement, des vétérinaires régionaux sont en train d'effectuer des contrôles au niveau des fermes et des marchés de bétail. Il n'y a aucun risque à craindre. La situation est sous contrôle», a conclu le Dr Kilani.