L'ES Métlaoui n'a pas vraiment cherché à imposer sa loi, le losange clubiste s'est mieux exprimé cette fois-ci. Voilà qui va faire monter la cote du staff technique en flèche, si besoin en était. Pour sa première aux commandes du CA, le technicien en place a triomphé. Il n'a pas vraiment surclassé l'ESM. Mais il a su tirer profit de ses joueurs et les conduire à la victoire. Après vingt minutes de tâtonnement, où l'adversaire a tout de même été sevré de ballons, la plupart du temps, les coéquipiers de Bassam Srarfi ont su faire le dos rond, juste le temps qu'il faut, sans se démobiliser ni changer de plan de jeu. Car Métlaoui n'est pas un client ordinaire. Cette équipe donne l'impression qu'elle subit mais son bloc-bas fait partie de sa stratégie. Dotée d'avants vifs et de milieux alertes, l'ESM sait déjouer la prudence adverse, contourner les rideaux de protection et agir au moment où l'on s'y attend le moins. C'est ce qui a d'ailleurs précipité la chute du CA la saison passée face à ce valeureux adversaire. Un homme averti en vaut deux. Le CA l'a certes appris à ses dépens, mais il semble avoir retenu la leçon, tirant les enseignements qui s'imposent pour contrecarrer efficacement les Miniers. Logique d'articulation Le plan de jeu prôné par Kais Yaakoubi s'est décliné en deux variantes aux spécificités bien différentes. En optant pour un 4-4-2 dense et compact, il a permis au losange de mieux s'exprimer via un quatuor formé de Chenihi et Khelil (évoluant côte à côte), Ben Yahia au ratissage et Srarfi à la manœuvre. Besson et Khelifa, les deux avants, ont quant à eux évolué en déviation, et de temps à autre en s'engouffrant dans la profondeur. En défense, plus bas, Belkhiter n'a pas été aligné sur le côté. Et c'est Hamza Agrebi qui a signé son retour après une longue absence pour blessure. Dans l'axe, le CA semble tenir son duo de prédilection avec le tandem Ifa-Jaziri. Enfin, Haddedi sur le côté gauche a tenté d'apporter le surnombre et d'animer le couloir sans pour autant dégarnir son flanc. La doublure Ali Abdi doit encore travailler s'il veut à terme concurrencer Oussama Haddedi. Chapitre faits saillants du match, l'on retiendra que le métier de Khelifa a suffi pour dynamiter la défense de Métlaoui à l'heure de jeu. Le choix de lui accorder plus de liberté en attaque a été payant, puisque c'est toute l'équipe qui s'est retrouvée transcendée. Quant à Besson, il a réussi son baptême du feu même s'il a raté nombre d'occasions de scorer. En équilibriste, le Béninois a pesé sur la défense de l'ESM (à la différence d'un Meniaoui ou d'un Seif Jaziri). Enfin, Bassam Srarfi est forcément à revoir dans son registre d'animateur du jeu. La justesse de ses percées combinées au jeu en rupture de Chenihi peut valoir des satisfactions à l'avenir si la logique d'articulation de ce tandem devient encore plus fluide, totalement dévolue à l'animation et à l'orientation du jeu.