Avec l'impressionnante prestation du virtuose égyptien du violon, le Dr Hassan Sharara, en hommage posthume au célèbre maître compositeur et innovateur, Attia Sharara De la charmante et romantique Andalousie musulmane, au Machreq arabe mystérieux et envoûtant, en passant par la douce et pétillante Tunisie, un mémorable périple de musique et de chant sur le tapis volant du Mouachah, offert l'autre soir par «Makamet», l'Association des amis de la musique, à un public en or. L'occasion, une soirée dans le cadre du programme de la 52e édition du Festival international de Carthage, en clôture de la session hors de l'amphithéâtre, organisée au sein de la basilique Saint Cyprien, avec en seconde partie un concert de la vedette de la chanson tunisienne Slah Mosbah. Conçu, produit et dirigé par le maestro et virtuose du violoncelle, le Dr Nawfel Ben Aïssa, directeur artistique de l'association, le concert «Mouachah», qui a connu un énorme succès depuis son lancement l'année dernière, a présenté au cours de cette soirée des morceaux jusque-là inédits. Cerise sur le gâteau, l'impressionnante prestation du virtuose égyptien du violon, le Dr Hassan Sharara, fils du célèbre maître compositeur et innovateur, Attia Sharara. Musiciens jeunes mais bourrés de talent et maîtrisant bien l'instrument, une chorale très élégante côté look comme côté prestations, la participation du chanteur Nizar Boushih, la touche particulière de Chahata, et un public sous le charme. Musique savante, paroles raffinées et solos époustouflants obligent. Voilà l'impression générale qui s'est dégagée de la soirée, dédiée à la mémoire du maestro égyptien considéré comme un innovateur. Le célèbre musicien avait participé, il y a plus de cinquante ans, au perfectionnement des musiciens de l'orchestre de la Radio nationale, sur demande de feu Salah el Mehdi. Donc, près de deux heures durant lesquelles les artistes ont surfé sur la vague mélodieuse des œuvres interprétées avec brio et bercés comme ils l'étaient par la brise des improvisations, charme de ce genre de chant d'origine andalouse. Genre basé sur une construction poétique spécifique, conçue dès le départ pour le chant donc à mettre en musique qui a réussi à s'intégrer à tous les pays arabes et même en Turquie et en Iran, pour ensuite évoluer et se décliner en plusieurs variantes. Pour la 1ère fois Avant le début du concert, une voix off a lu un texte qui a résumé l'historique du Mouachah et donné une idée détaillée sur le programme de la soirée. Seront donc interprétés successivement «le Mouachah tunisien avec des morceaux inédits présentés pour la 1ère fois au public et des morceaux composés par feu Mohamed Saada et d'autres artistes compositeurs». Suivra le Mouachah oriental avec le concours du soliste égyptien qui interprétera quelques compositions de feu son père, dont un cocktail (Tahmila) sur le mode Rast, pour violon et violoncelle. Cette dernière prestation sera jouée avec brio par Nawfel Ben Aïssa. Pour clôturer cette première partie de la soirée, le chanteur Nizar Boushih interprétera pour la 1ère fois la version complète du poème «Yachakikerrouh men jassadi» composé par les frères Rahabéni. Longuement ovationnés, la troupe et son invité de marque ont reçu les félicitations du Festival en la personne de son directeur le Dr Mohamed Zine Elabidine, qui a également tenu à accueillir la vedette de la chanson tunisienne élaborée, Slah Mosbah, pour animer la seconde partie de la soirée. Notons que les virtuoses, Sharara et Ben Aïssa ont tenu à accompagner le chanteur, fidèle à son élégance légendaire et à son interprétation toujours passionnée, meublée par ses typiques gémissements saccadés.