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Abdelkader Ben Sayel (dit Gaddour) : «Mon meilleur ennemi»
Adversaires sur le terrain, amis dans la vie
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 08 - 2016

«Je le travaillais au corps à corps avec une touche de roublardise»
Amis dans la vie, adversaires sur le terrain. Le duel «fratricide» et atypique entre Abdelkader Ben Sayel et Moncef Khouini lors des derbys est assez révélateur de cette particularité du sport-roi d'antan. Le sport est en effet un vecteur permanent de duels où la rivalité peut prendre le dessus sur l'humain. Mais parfois, il arrive que des adversaires redoutables sur un terrain soient de grands complices à l'extérieur. Une belle amitié peut ainsi se nouer, de par des hobbies similaires, d'une même conception de la vie ou de délires en commun. Elle peut aller encore plus loin quand la barrière de l'identifiant à des couleurs et l'appartenance à un faubourg ne sont plus un obstacle. C'est le cas de la relation entre «Ghadarra» et «Gaddour». Dans la configuration de cette saine rivalité, il n'y avait pas de place aux sentiments sur le terrain où chacun a tenté d'imposer sa loi. Mais en tant qu'hommes, l'antagonisme a laissé place à une amitié sincère. Cet équilibre assez insolite va encore gagner en intensité: «Nous étions et nous sommes vraiment proches en dehors du terrain», nous confirme Abdelkader Ben Sayel alias Gaddour, le solide défenseur de l'âge d'or de l'Espérance Sportive de Tunis. Gaddour ne pensait qu'à museler son vis-à- vis. Ghadarra, quant à lui, s'attelait à s'extirper du marquage: «Il ne faut pas lui laisser de champ, ni aucun espace. Il fallait le suivre comme son ombre. Le marquage individuel devait être doublé d'un marquage de zone. Si jamais tu le laisses partir balle au pied, c'était des foulées et des enjambées qui mènent directement au danger. Pour cela, j'avais ma méthode. Je le suivais comme son ombre. Je le travaillais au corps à corps avec une touche de roublardise. L'intimider, l'agripper même pour le tenir en respect. Ce ne fut guère facile mais plutôt extrêmement contraignant vu la masse, la vélocité et la furtivité du joueur, un vrai N°9 qui profite de la moindre distraction adverse pour vous planter un couteau dans le dos. Je crois que nous sommes allés à bonne école. Pour un défenseur, affiner et affûter son jeu en se frottant à un attaquant vivace de cette race est le meilleur moyen pour évoluer. Aujourd'hui, je remarque une très faible connaissance du jeu défensif, je vois des choses insensées. Pourquoi a-t-on abandonné ce référentiel qu'est le mythe de la défense à l'italienne ? C'est toute une école qui a disparu. Maintenant, on n'apprend plus aux enfants le marquage individuel. Et c'est pour cela que l'on n'a plus vu de grand défenseur émerger depuis quelque temps. Bref, c'est une école que les clubs ont décidé de ne plus «privilégier». Si Gaddour décrypte la science du marquage avec la verve et la précision d'un intellectuel. Il a bien choisi son «étude de cas» sur Moncef Khouini: «Quand on a affaire à ce profil d'avant-centre, je dois intensifier le rythme de mes interventions au fil des minutes.
Pas de place au dilettantisme. Ma mission était claire. Le marquage d'un forcené me poussait à l'être autant. La couverture alternée en charnière centrale et la couverture en zone n'étaient dictées que par les mouvements et la mobilité du vis-à-vis. Mais quand il se trouve sous ma coupe, je le tenais en laisse».
«Tu lui laisses de la marge et il te plante un pic dans le dos»
Vous savez, globalement, je pense que confier le secteur défensif à un entraîneur supplémentaire est une très bonne idée qui a fait des émules à l'étranger. C'est la seule façon d'améliorer les fondamentaux du marquage individuel qui reste toujours indispensable pour un bon défenseur. Certes, il y a aussi les moyens athlétiques des joueurs qui font la différence, tel en Europe avec les Desailly, Vieira, Bergomi, Thuram et Frank Rijkaard pour ne citer que ces derniers. Mais moi, je n'avais pas une charpente imposante, mais plutôt une bonne base musculaire qui me permet de réagir au quart de tour. Mon coach à l'Espérance, le Hongrois Pazmandi l'avait vite noté. Bref, mon jeu ressemblait un peu à celui de Bixente Lizarazu. Vivacité, tonicité et vélocité caractérisaient un peu mon registre. Pour revenir au sujet de l'heure, les derbys joués font, bien entendu, partie des grands moments qui ont jalonné ma carrière. Je compte quelque 26 derbys dans mon cursus. Mon meilleur ennemi sur le terrain s'appelle Moncef Khouini. Je crois que nos chemins se sont croisés à pas moins de cinq reprises. Je me rappelle assez bien de nos duels en 1969, 1971, 1973, 1974 et 1977. J'ai débuté assez tôt le football à l'EST. J'ai intégré les seniors en 1966 à l'âge de 16 ans. J'ai eu droit à une double visite médicale car c'était la règle pour les jeunes précoces comme moi. Quand on est surclassé, on n'était pas forcément avantagé. Alors, il fallait disposer de cette qualité supplémentaire pour s'imposer. A l'origine, j'occupais le poste de pivot, puis j'ai glissé sur le flanc droit avant de devenir quelque peu polyvalent en défense. J'ai eu la chance d'atteindre le statut d'international depuis mes classes. J'ai exercé sous la houlette de Ameur Hizem, Mokhtar Ben Nacef et Rado. Pour revenir à Khouini, je vais vous conter une situation assez particulière et certainement inédite jusqu'à nos jours. En 1977, lors du derby, le grand André Nagy avait décidé de laisser Khouini sur la touche et de titulariser Habib Mejri. J'avais beaucoup de peine de rater mon duel habituel avec le N°9 du CA et de l'équipe nationale. Et je n'ai pas été tendre avec Mejri au marquage. Bien entendu, quand Moncef a été incorporé, j'ai agi de même en le muselant comme il se doit. Sauf que, tantôt, dès que tu lui laisses de la marge, il te brûle la politesse et file droit au but.


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