Les chiffres et le jeu indiquent clairement que notre onze national est encore loin du compte Et un et deux à zéro, un Issam Jomaâ lancé vers le record de buts réussi par un international tunisien en équipe nationale, un temps idéal (on épargne à nos internationaux la canicule qu'on impose aux pauvres locaux), entrée gratuite, un stade en fête tout acquis aux siens, des supporters qui se sont remis à encourager les leurs, une formation adverse somme toute modeste et évoluant à dix une mi-temps durant… A l'arrivée pourtant, un nul frustrant, quatre points sur neuf en trois rencontres et un seul, récolté en deux matches dans l'enceinte de Radès. Frustrant et affligeant sur le plan comptable de la personnalité quand on sait que cette équipe tunisienne ne fait plus peur à personne, sinon à elle-même. La faute à qui? Aux joueurs? Aux sélectionneurs ou comme certains se plaisent à le propager, aux… journalistes? Trop facile comme explication ou comme justification. Pour notre part, nous pensons qu'en dépit de quelques timides tentatives de dresser un état des lieux et d'arrondir les angles, la fuite en avant nous a empêchés, ces dernières années, d'aborder les véritables sujets qui nous ont amené à cette situation. Eliminatoires CAN, éliminatoires Coupe du monde, contestations de la légitimé de la FTF, élections et manœuvres au sein du bureau fédéral ont fini par occulter les véritables problèmes. Dans un mois le Togo à Lomé et dans deux le Botswana à l'extérieur, deux déplacements à très haut risque qui peuvent compliquer une situation que personne n'attendait. Et pour cause : tout le monde se complait encore à croire que nous sommes supérieurs alors que tout indique (et pas depuis aujourd'hui!) que ce n'est plus le cas. Défense et jeu : faiblesses… Nous n'allons pas faire des révélations en affirmant que pour aller loin dans une compétition, il faut disposer d'une bonne assise défensive et d'un milieu de terrain capable de faire le jeu ou à défaut de contrôler celui de l'adversaire. Or, samedi soir face au Malawi comme lors de ses dernières sorties, le onze national a été décevant à ce niveau. Ce n'est pas nous qui le disons mais le sélectionneur national en personne qui déclarait en fin de rencontre «Nous n'avons pas été efficaces devant pour n'avoir pas pu boucler l'affaire par un troisième but qui était largement à notre portée ; et encore moins derrière en préservant notre avance de deux buts». Un constat inquiétant essentiellement sur le plan défensif quand on sait que cette équipe de Tunisie a bâti sa réputation et son jeu sur sa solidité derrière. L'autre point inquiétant, c'est cette incapacité de notre milieu de terrain à faire le jeu et à contrôler l'adversaire. Seul Korbi s'acquitte convenablement de sa tâche alors que Ben Khalfallah continue à être un mystère. Du moins en équipe nationale. C'est que, hormis quelques bribes en première mi-temps, le onze national a carrément évolué en contres face à une formation, certes renforcée à l'entrejeu, mais qui n'a pas non plus réussi des éclats à ce niveau. Pis encore, nous avions été davantage en difficulté quand l'adversaire était réduit à dix et, enfin, chaque accélération de l'attaque de ce dernier nous a posé problème. Venons-en à présent à l'attaque: Dhaouadi, Ben Khalfallah, Boussaïdi, Mikari et les autres ont multiplié les centrages dans la défense adverse pour une tête tunisienne très improbable. Enorme gâchis qu'on pouvait éviter par des dédoublements et des incursions. Bref, nous sommes allés à Radès pour avoir des réponses et nous nous sommes, encore une fois, retrouvés avec des interrogations. Kasraoui est-il vraiment le meilleur ? Nafti a-t-il encore sa place ? Notre défense centrale est-elle encore solide et quel plus apporté par Ben Khalfallah ? Nous traînerons ces interrogations jusqu'au prochain Togo-Tunisie dans un peu plus d'un mois…