Pour sa première sortie officielle sous la direction de son nouveau sélectionneur, Bertrand Marchand, l'équipe nationale n'a pas de nouveau répondu à nos attentes avec une défaite combien frustrante devant le Botswana dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2012 au Soudan. Cette défaite était d'autant plus inattendue que la sélection venait de nous donner des signes évidents de redressement lors des deux tests amicaux livrés contre la France et le Soudan. Mais au lieu de confirmer et l'occasion lui en était totalement donnée puisqu'elle évoluait à domicile face à un adversaire plutôt modeste figurant à la 116ème place au classement général des nations établi par la FIFA pour le mois de mai précédent. Défaillances individuelles et collectives Au delà de la nature de la tactique à préconiser, les schémas de jeu à adopter inculqués par le staff technique aux joueurs, la réussite ou non de leur application dépend en premier et dernier lieu aux joueurs et plus précisément de leur lucidité mentale, de leur aptitude technique et de leur forme physique. Or les joueurs de la sélection furent à tous ces niveaux du jeu hors sujet à l'exception de quelques rares éléments qui ont tant bien que mal tiré leur épingle du jeu et là l'on fait allusion à Youssef Msakni qui n'a pas démérité dans l'ensemble en étant avant son remplacement à l'origine des deux ou trois actions dangereuses de l'ensemble tunisien. Mais la palme devait revenir incontestablement à Wissem Ben Yahia qui depuis son entrée a été au fur et au moulin mettant beaucoup de cœur à l'ouvrage et ayant cherché à sortir les siens de leur léthargie. La défense surtout au niveau de l'axe central a donné des signes évidents de fébrilité battant à chaque fois des ailes à chacune des accélérations des Botswanais à l'image du flottement déploré sur le but adverse inscrit à la 32e par Gerome celui-ci ayant pris de vitesse l'arrière garde tunisienne demeurée comme figée sur l'action. Pis encore le même Gerome a failli aggraver la marque à la 40ème minute sur une nouvelle erreur d'appréciation de la défense. Les plus grosses déceptions sont venues toutefois du milieu avec un Ragued errant comme une âme en peine ne réussissant pratiquement rien de bon aussi bien dans la récupération que dans la relance. Korbi, lui a alterné le bon et le moins bon mais dans l'ensemble il a été loin du compte. Que dire de Darragi, sauf qu'il ne fut que l'ombre de lui-même. Avec des joueurs manquant d'inspiration et de fraîcheur physique le milieu n'a pas été en mesure de conférer au jeu de la sélection l'assise requise surtout que la Botswana a fourni tactiquement un match des plus probants. Bien en jambes, les Mompati et consorts ont joué convenablement sur leurs propres moyens, parvenant à fermer les issues par un implacage marquage à la fois de zone et sur le porteur tunisien du ballon. Toujours est-il qu'en l'absence d'espaces les Tunisiens devaient évoluer rapidement en procédant par une seule touche et axer, en phase offensive leur jeu sur les flancs dans le but de désarticuler le rideau défensif adverse. Or ce qu'ont pu faire les protégés de Marchand c'est une longue et inutile circulation de la balle dans leurs zones avant de balancer de balles en profondeur sans autre destination que les défenseurs botswanais. Et, même les quelques centrages qui ont tant bien que mal échoué dans les pieds de Issam Jomaâ et Ben Khalfallah ont été dilapdées par ces derniers, en nette baisse de forme. L'entrée de Ben Yahia a certes donné un soupçon de dynamisme au jeu tunisien et ses efforts sans la malchance auraient dû lui valoir de réussir l'égalisation (un tir sur le poteau et un second ayant frisé la transversale). Un coaching tâtonnant A côté de ces défaillances on a mal compris sur quels critères le staff technique a choisi ses éléments. Tout comme on comprend mal le fait d'évoluer avec deux pivots et la sortie de M'sakni alors que Ragued était indiqué à céder sa place. Autre question l'ensemble tunisien est-il suffisamment préparé pour ce match si l'on considère les improvisations à la pelle constatées sur tous les plans du jeu. En tout cas la sélection en quête de redorer son blason ne pouvait aussi mal entamer ces éliminatoires de la CAN, où à ce rythme, elle n'est pas tout à fait certaine de figurer dans sa phase finale.