La fille de Bab El Oued a drainé un large public, un public dont une grande partie a fait la route depuis Tunis pour la voir sur scène. La 40e édition du Festival international de Dougga a réservé beaucoup de bonnes surprises à son habituel public mais aussi au public des villes avoisinantes. Le comité directeur a choisi de faire une programmation courte qui s'est étalée sur une dizaine de jours, du 17 au 27 août, avec des soirées bien ciblées alternant musique symphonique, rap, musique populaire, théâtre, reggae et world music. Le samedi soir, c'est la soirée de clôture, l'artiste annoncée est bien connue du public tunisien par son folk-rock algérien bien trempé. La fille de Bab El Oued a drainé un large public, un public dont une grande partie a fait la route depuis Tunis pour la voir sur scène. Souad Massi n'est pas venue les mains vides, elle débarque sur la scène du théâtre antique de Dougga sa guitare, toujours, en bandoulière, avec une playlist qui a fait le bonheur du public. Souad Massi a assuré un show à son image, simple, dense, léger et sans grands artifices. Sa présence, ses musiciens, leur complicité sur scène, et son répertoire suffisaient largement un public venu spécialement écouter ses chansons à textes et se balancer sur ses rythmes falk, rock et reggae. Chemise blanche, pantalon noir, les cheveux dans le vent, Souad Massi est une artiste qui ne s'arrête pas aux apparences. Elle est de ces artistes baroudeurs, qui voyagent avec la musique et explorent à chaque fois des pistes nouvelles. Massi a ouvert son concert avec quelques-uns de ses titres les plus connus de ses premiers albums «Dab» et «Raoui», des titres que le public connaît si bien dont «Ghir Enta», «Ya Kalbi», «Misk Ellil»... et a enchaîné avec les chansons de son dernier album «Al Moutakallimoun» (Masters of the Word) aux sonorités qui croisent musique africaine, Bossa et traditionnel algérois. Pour cet album hommage aux poètes arabes, Souad Massi met ses compositions métissées sur les textes des grands poètes arabes dont Ilia Abou Madi, Abou El Kacem El Chabi et El Moutanabi... Le public présent a été ravi par les textes chantés et par l'exécution musicale des musiciens qui l'accompagnent en lui offrant un moment de pur bonheur lorsqu'il a eu droit à une belle performance de percussion entre batterie et darbouka. Pour finir sa soirée, Massi a soutenu le rythme avec des titres plus accélérés, plus entraînants mettant le feu dans les gradins. Le public était heureux, elle aussi, on l'espère.